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John Williams, Harry Potter I - III

Paul Dukas, L'Apprenti sorcier
Mahery Andrianaivoravelona Enguerrand-Friedrich Lühl-Dolgorukiy, pianos

POL 105 109

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Polymnie
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John Williams

Harry Potter and the Sorcerer's Stone
Hedwig's Theme
Hogwarts forever
The Sorcerer's Stone
Quidditch
Nimbus 2000
Voldemort
Fluffy and his Harp
Family Portrait
Diagon Alley
Harry's Wondrous World

Harry Potter and the Chamber of Secrets
Fawkes the Phoenix
Dobby the House Elf
Gilderoy Lockhart
The Chamber of Secrets

Harry Potter and the Prisoner of Azkaban
Quidditch 2004 / Chasing Scabbers
Hagrid's Friendly Bird
The Snow Fight
Aunt Marge's Waltz
The Knight Bus
A Bridge to the Past
Double Trouble


Paul Dukas
L'Apprenti Sorcier

   
 

 

La musique de Harry Potter pour deux pianos ? Comme c’est mignon ! est une phrase récurrente chez les personnes intéressées à l'idée de ce projet. "Mignon", dit-on ; est-ce bien le terme approprié pour une telle musique, juste parce que les acteurs principaux sont jeunes ? Voyons cela de plus près.
En effet, la saga des sept livres de J.K. Rowling, écrite entre 1999 et 2007, est destinée à un public jeune ; en revanche, leur adaptation à l’écran devient une aventure à prendre très au sérieux, même si les acteurs principaux sont des enfants devenant adolescents. L’illustration musicale concernant les trois premiers épisodes, orchestrée par John Williams selon son système habituel de leitmotif, s’apparente ici à une véritable mise en scène sonore, tant l’appareil orchestral est fourni et varié. Au-delà des principaux thèmes propres aux personnages (Hedwig, Voldemort, Dobby, Gilderoy, Fluffy, etc.) se greffe une large succession de motifs annexes (le match de Quiddich, le thème du balai Nimbus 2000, l’université de Hogwarts) qui se superposent, s’alternent et s’enchaînent de manière virtuose.

 

LE TRAVAIL DE WILLIAMS
Ces trois premiers volets, sortis entre 2001 et 2004 (mis en scène par Chris Columbus pour des deux premiers et par Alfonso Cuarrón pour le troisième), furent mis en musique par Williams, désormais le compositeur le plus décoré du monde : en effet, auteur de quatre hymnes olympiques (Los Angeles, Seoul, Atlanta et Salt Lake City), chargé de la partie musicale de l’investiture de Barack Obama, à présent titulaire de 5 Oscars (nominé 49 fois), de 4 Golden Globes, de 7 BAFTA Awards et de 21 Grammy Awards, intronisé au Hollywood Bowl Hall of Fame en 2000 et récipiendaire du Kennedy Center Honors en 2004, Williams est devenu, après Walt Disney, l’artiste cinématographique le plus récompensé de l’histoire du cinéma.
Concernant la musique de Harry Potter à l’école des sorciers (2001), Williams réalise une suite orchestrale classique de quatre pièces, à laquelle vient s’ajouter une autre Children’s suite de neuf pièces regroupant les principaux éléments musicaux du film pour en former des pièces symphoniques à part entière pouvant être interprétées comme une suite de ballet ou de musique de scène indépendante d’un support visuel. Sa suite met l’accent sur le côté pédagogique, présentant ainsi une grande variété d’instruments solistes généralement peu mis en valeur dans l’orchestre : le quintette de cuivres Hogwarts forever, le basson The Sorcerer’s Stone, la harpe Fluffy and his Harp, etc. Seulement dix de ces œuvres sont reprises ici dans cet album, car les autres ne sont que des versions simplifiées de la suite originale, insérées dans la Children’s suite. Quoique destinée à un public de jeunes, le langage musical de Williams ne cache pas sa prédilection pour les dissonances. Une musique "mignonne" ? C’est peu probable...
Harry Potter et la Chambre des Secrets (2002) présente cette fois quatre pièces dans sa suite, de nouveau avec le même type de conception symphonique ; on y retrouve les thèmes contrastés de Dobby, l’Elfe ménager, et de Gilderoy Lockhart. Une musique "mignonne" ? Certainement pas.
Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban (2004) comporte une musique "folle", regroupant un grand nombre de styles musicaux (free jazz, classique, musique contemporaine) mêlant instruments ethniques et orchestre traditionnel ainsi qu’un chœur mixte. L’utilisation de percussions particulières (sifflets de policier et sirène de train, chronomètre, wood-blocks et temple blocks, tambours divers, toms, vibraphone, cloche de vache, congas, xylophone, marimba, et même un harmonium) contribuent à la création d’une ambiance parfois déjantée et hors du commun pour illustrer une imagination visuelle qui dépasse parfois les limites de l’imaginaire. Une musique "mignonne" ? En aucun cas !

LE TRAVAIL DE LÜHL
Travaillant pour la diffusion des œuvres de Williams depuis 2006, Lühl a transcrit fidèlement près de 60 titres du compositeur américain pour piano seul et deux pianos. La première surprise que l’on découvre grâce à ces transcriptions, dont chaque note de l’immense appareil orchestral est reprise aux pianos, est la limpidité des différentes voix qui se retrouvent inondées dans la masse orchestrale d’origine : le discours devient clair, net, limpide.
Quant à la phase d’enregistrement de ce disque, elle présente également une grande originalité. Lühl se retrouve devant un dilemme: trouver un deuxième pianiste capabled’assumer ce projet à deux pianos en un minimum de temps ou choisir une autre option plus difficile, mais aussi plus enrichissante : enregistrer les deux parties tout seul selon la technique du "re-recording" (réenregistrement). Cette technique consiste à enregistrer des sons rajoutés à d'autres sons déjà enregistrés afin de les mélanger au moment du mixage. Le principe fut déjà pratiqué par Sidney Bechet le 18 avril 1941 chez son ami John Reid (RCA) avec The Sheik of Araby et Blues of Bechet. Bechet superpose alors six instruments (contrebasse, batterie, piano, clarinette, saxophone soprano et ténor). Pour accomplir cela, Lühl a suivi les étapes suivantes :
- Transcription de la partie intégrale de la version originale pour orchestre pour deux pianos.
- Visionnage des films et choix des tempi exacts en fonction des scènes, même si la musique dans la suite diffère de la séquence du film. Les tempi accélérés et ralentis sont également savamment mesurés pour pouvoir être superposés en parfaite synchronisation par la suite.
- Travail des deux parties de pianos séparément en respectant les tempi choisis. Pour cela, il est indispensable de déjà connaître la version d’orchestre et d’entendre les deux parties de pianos pour doser les plans sonores comme pour un travail de mise en place à deux. Pendant la phase de travail, l’utilisation d’un métronome est vitale, car il est impossible de maintenir une pulsation aussi précise pendant une si longue période sans se permettre le moindre décalage rythmique dû à l’agogique dans une interprétation naturelle.

- Enregistrement de la partie 1 "dans le vide", un peu comme si un acteur jouait derrière un écran vert en guise de décor, car toutes les parties manquantes de l’autre partie de piano sont à ce moment-là muettes. C’est donc au pianiste de les imaginer pour raccorder les plans sonores et créer le relief des deux interprètes. Pendant l’enregistrement, le métronome est en marche avec une oreillette pour bien caler la musique avec le rythme établi pendant la phase de travail commun aux deux parties.
- Enregistrement de la partie 2 selon le même procédé. - Montage des deux parties séparément sur la table de montage. - Superposition et ajustement des deux parties pendant la phase de mixage. Pour conclure, la musique de Harry Potter pour deux pianos ? Comme c’est mignon ! est donc une phrase certes intuitive, mais inadéquate pour décrire la musique d’une des plus grandes sagas du cinéma contemporain et le travail que représente la mise en place d’une telle réalisation, tant sur le plan musical que technique.

 

Paul DUKAS : L’Apprenti Sorcier
Aucune œuvre du répertoire de musique française de la fin du 19ème siècle ne connut une plus grande popularité que L’Apprenti Sorcier (1897), notamment grâce à l’illustration de Walt Disney dans le dessin animé Fantasia (1940). Cette ballade symphonique, d’après la nouvelle du même titre de Goethe, fut transcrite pour deux pianos par l’auteur. Cette transcription, destinée à l’époque à une diffusion privée, fut élargie par Lühl qui rajouta les voix manquantes de l’orchestre pour davantage se rapprocher de la partition d’origine et en étoffer certains passages d’effets pianistiques plus orchestraux. Le lien avec Harry Potter est ici plus que symbolique, vu qu’il est ici aussi question d’une histoire de sorciers. L’enregistrement fut réalisé comme pour Harry Potter III, Lühl superposant les deux parties à lui seul.

 

 

Polymnie

 

“The Harry Potter score for two pianos? How cute!” This was a recurring sentence among those who showed interest in the present recording project. “Cute”, you say? Is it really the appropriate term for such music, or is it because the main actors are children and/or adolescents?
J.K. Rowling’s monumental opus magnum, written between 1999 and 2007, aims to first conquer the young audience; but instead, its screen adaptation has to be taken a lot more seriously, even if the actors are younger people, since it features a visual and therefore more tangible aspect which cannot be possibly part of a book based on the reader’s mere imagination. John Williams’s scores for the three first episodes are based upon his usual method using leitmotivs according to the main movie characters and situations. Apart from the themes depicting people and living creatures (Hedwig, Voldemort, Dobby, Gilderoy, Fluffy, etc.), Williams added a series of side motives (the Quidditch match, the broom theme Nimbus 2000, Hogwarts’s fanfare, etc.).

WILLIAMS' WORK
These three first films, released between 2001 and 2004 (the two first ones were directed by Chris Columbus and the third one by rising star director Alfonso Cuarrón), were scored by John Williams, the most distinguished composer worldwide. Besides being the author of four Olympic hymns (Los Angeles, Seoul, Atlanta and Salt Lake City), he now owns 5 Oscars (he was nominated 49 times!), 4 Golden Globes, 7 BAFTA Awards and 21 Grammy Awards. In 2000, he entered the Hollywood Bowl Hall of Fame and received the Kennedy Center Honors in 2004, which makes him the most awarded individual in the history of the motion picture since Walt Disney.
Regarding Harry Potter and the Sorcerer’s Stone, released in 2001, Williams followed his usual way by adapting the best musical elements from the original score into a 4-mouvement suite, to which this time he added a 9-piece Children’s suite as a supplement to a ballet-like orchestral suite being performed without the visual background. This suite has a pedagogic purpose and introduces a certain number of solo instruments which are usually more rarely emphasized within the orchestral mass: the brass quintet (Hogwarts Forever), the bassoon (The Sorcerer’s Stone), the harp (Fluffy and his Harp), etc. Only ten out of fourteen of these little pieces are presented in this two-piano-album, since the remaining ones are only abridged versions of already preexisting orchestral sequences. Despite the suite’s aim to attract the younger audience, Williams does not hide his predilection for harmonic dissonances. “Cute” music? Hardly...
Harry Potter and the Chamber of Secrets (2002) was also compiled into a 4-mouvement-suite for full orchestra. Themes attached to Dobby, the House Elf, and Gilderoy Lockhart, are here presented in their symphonic version, without following the chronological order of the motion picture. “Cute” music, again? Certainly not.
Harry Potter and the Prisoner of Azkaban (2004) features “crazy” music, a subtle mix of different music styles: free jazz, classical, contemporary music, mixing ethnical instruments with the traditional orchestra and a chorus. The use of special percussion instruments (police and train whistles, toms, cow bells, congas, vibraphone, xylophone, marimba, and even a harmonium) adds to this explosive and eccentric atmosphere. "Cute" music? No way!

Paul DUKAS: The Sorcerer’s Apprentice
No other piece in the French music repertoire of the end of the 19th Century became more popular than Dukas’s masterpiece, written in 1897 after a ballade by Johann-Wolfgang von Goethe. This immense success was also enhanced by Walt Disney’s film adaptation “Fantasia” (1940). Dukas himself wrote a very functional transcription for two pianos, which was enhanced by Lühl by adding many missing voices and timbres in order to emphasize the symphonic aspect of the work and provide a more realistic impression for the listener. The link with Harry Potter is obviously much more than symbolical, since both stories involve magical intervention. Just like for Harry Potter III Lühl recorded both parts alone, a first in pianistic boldness!

 

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Mahery Andrianaivoravelona a suivi sa formation au CNSM de Paris dans la classe de piano de Michel Béroff et en musique de chambre. Il obtient le Diplôme de Formation Supérieure du CNSM de Paris. Suite à cela, il remporte divers Premiers Prix de Concours Nationaux et Internationaux tels que ceux du Royaume de la Musique, du Concours Claude Kahn ou encore du Concours de Saint-Nom La Bretèche et est depuis invité à se produire en récital en France, en Allemagne (Hattersheim/Düsseldorf), en Italie (Rome), en Tunisie (Hammamet) à La Réunion, et à Madagasca. Parallèlement à son activité de concertiste, il mène régulièrement une action pédagogique active à Madagascar au travers d'ateliers, de Master Classes, de concerts et de jury de concours.


Mahery Andrianaivoravelona studied at CNSM of Paris with M. Béroff and at the same time followed courses in chamber music. Four years later he received his diploma from the CNSM. After that he won various first prizes on a national and international level and such as the Royaume de la musique, the Claude Kahn competition and the international Saint-Nom-la-Bretèche competition. He has also played internationally in France, Germany and Italy, Tunisia, La Réunion and in Madagascar for festivals and special events. In parallel to his activity as a concert pianist he organises special music workshops for master classes, concerts and juries in Madagascar.

 

Lühl travaille en collaboration avec les éditions phonographiques Polymnie pour l’intégrale de l’enregistrement de ses œuvres. Sont déjà disponibles ses quatre premiers Quatuors à cordes (POL 480 243 et POL 480 364), le Requiem Vauban (POL 790 344), sa cinquième Symphonie sous sa direction (POL 990 361) et de nombreux CD Rachmaninoff, dont le deuxième Concerto pour piano op. 18 et la Rhapsodie sur un thème de Paganini dans une réduction pour deux pianos de l’auteur. D’autres albums sont en préparation.
Lühl's recordings are available at the music label Polymnie, for which he already recorded several works of his own, conducting an orchestra for his Fifth Symphony (POL 990 361), or playing the piano, and more recently a CD of piano pieces by S. Rachmaninoff and the Rhapsody on a theme by Paganini as well as the Second piano concerto op. 18 (POL 150 865). Lühl is planning to record his entire work (about 50 CDs).



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