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Aller au-delà des possibles, donner
à l’instrument une voix, une virtuosité que l’on ne soupçonnait
pas, ceci avec un respect des formes et traditions usitées, tel
est le paradoxe Bottesini. Contrebassiste virtuose et chef
d’orchestre renommé, Giovanni Bottesini (né en 1821 à Crema et
mort à Parme en 1889) fut une personnalité de son temps. Choriste
et timbalier enfant sous l’égide d’un père clarinettiste et
compositeur, il se tourne vers la contrebasse en 1835, au sein du
conservatoire de Milan où il apprendra également la composition.
Après une carrière internationale de contrebassiste et chef
d’orchestre, il se fixe à Parme en 1888, à la tête du
conservatoire.
Contrebassiste solo au Théâtre San Benedetto à Venise, ami proche
de Guiseppe Verdi dont il dirigera la première représentation
d’Aida à l’Opéra du Caire en 1871, chef d’orchestre de nombreuses
maisons d’opéras (Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Angleterre,
France), il écrira lui-même une douzaine d’opéras. Intimement liée
à l’opéra italien, chez Bottesini la contrebasse se fait baryton
ou colorature, l’interprète jongle entre mélodies mélancoliques,
élégiaques, étirables à souhait, et harmoniques de haute voltige,
dans le registre le plus élevé de l’instrument. La paraphrase
d’opéra est également un genre qu’affectionnait le compositeur,
qui en représentation, à l’entracte, avait l’habitude
d’interpréter à la contrebasse ses propres pièces tirées des
opéras qu’il dirigeait (La Sonnambula, I Puritani, La Norma,
Beatrice di Tenda de Vincenzo Bellini, Lucia di Lammermoor de
Gaetano Donizetti…).
On lui doit de nombreuses compositions pour la contrebasse - une
méthode, deux concertos, un double concerto pour violoncelle et
contrebasse, des pièces avec piano, des duos (pour deux
contrebasses, deux contrebasses et orchestre : Passione Amorosa,
Grand Duo avec violon et orchestre, duo avec clarinette et
orchestre…). Il laisse également onze quatuors à cordes, un
quintette pour cordes avec contrebasse, de la musique sacrée avec
son oratorio Le Jardin des oliviers et sa Messe de Requiem, ainsi
qu’une quinzaine d’opéras.
La musique instrumentale de son époque l’a aussi influencé,
toujours dans une volonté de dépasser les limites de l’instrument.
La contrebasse se fait violon dans l’Allegro alla Mendelssohn,
librement inspiré du premier mouvement du Concerto pour violon de
Félix Mendelssohn, et dans l’Allegretto Capriccio, petite pièce de
genre comme celles qu’affectionnait Kreisler.
Surnommé le Paganini de la contrebasse, il contribue - comme avant
lui les compositeurs Sperger et Dragonetti - à l’avancée de la
technique instrumentale à la contrebasse, plus soliste et
virtuose.
Bottesini avait adopté la technique d’archet à la française et
jouait un instrument Testore de 1716.
Laurène Durantel
Née en 1983, Laurène Durantel étudie le piano et la contrebasse à
l’ ENM de Troyes dans les classes de Martine Lablée et Sandrine
Vautrin. Elle intègre le CNR de Boulogne-Billancourt en
contrebasse dans la classe de Catherine Robin, Stéphane Garraffi
et Daniel Marillier.
Parallèlement, elle entre au CNR de Rueil- Malmaison en piano, où
elle obtiendra son Prix d’Excellence dans la classe de Denis
Pascal en 1999.
Elle poursuit ses études de contrebasse au CNSM de Paris de 1999 à
2004.
Contrebasse tutti en 2004 puis premier solo de 2005 à 2006 au sein
de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse (direction Tugan
Sokhiev), elle est actuellement membre de l’Ensemble 360, en
résidence à Sheffield, Angleterre. Elle travaille depuis de
nombreuses années auprès de Philippe Noharet.
Laurène Durantel se produit également avec les ensembles
Calliopée, TM +, Carpe Diem, et joue en musique de chambre avec
des artistes tels que Elias quartet, Quatuor Ebène, Skampa
Quartet, Peter Cropper, Daniel Benzakoun, Laurent Cabasso, Pascal
Amoyel…
Elle enregistre chez Sanctuary (ASV gold) et Supraphon.
Elle fonde en 2004 avec Mathieu Petit et Nicolas Charron
l’Académie de Contrebasse, qui se tient tous les étés à Troyes.
Laurène Durantel joue une contrebasse Laurent
Demeyere et un archet Christian Barthe.
Daniel Benzakoun commence ses études musicales au Conservatoire
d’Orléans et obtient la médaille Claude Debussy du Ministère de la
Culture en 1981. Il poursuit ses études de piano à l’Académie de
Jérusalem auprès d’Alexander Tamir où il se voit décerner en 1983
un Bachelor of Arts et en 1986 un Artist Diploma en soliste et en
duo avec sa femme Laurence.
Le duo sera par la suite lauréat de plusieurs Concours
Internationaux (1989-1991). Titulaire du C.A. de piano depuis
1989, il enseigne à l’Ecole Nationale de Musique d’Orléans depuis
1991. Il anime depuis 2002, un stage de piano quatre mains au
conservatoire d’Orléans, Duos de pianos en scène. Daniel Benzakoun
se produit en soliste (Festival du piano à Orléans, récitals à
Jérusalem, Tel-Aviv), interprète le 3ème concerto de Beethoven, le
2ème de Brahms, le 3ème de Bartok ou encore le 2ème de
Rachmaninov, et en duo de pianos (tournées nationales et
internationales depuis 1985, participation à divers festivals,
enregistrements de disques...). En musique de chambre, il a pour
partenaires le violon solo de l’orchestre de Jérusalem, Brigitte
Sulem, effectue des tournées avec quatuor à cordes, donne des
concerts en sonate (avec le flûtiste Avner Biron, flûte solo de
l’orchestre de chambre d’Israël, le clarinettiste François
Gillardot, le saxophoniste Frédéric Juranville, la violoncelliste
Raphaèle Sémezis, le violoniste Guillaume Dettmar) et de nombreux
récitals avec la soprano Corinne Sertillanges.
Discographie : En Duo de pianos : L’œuvre de Brahms pour deux
pianos 1994, Musique Russe pour piano à quatre mains 1999 (dist.
Harmonia Mundi), Ravel - œuvres originales et transcriptions pour
deux pianos 2001, Poulenc - œuvre pour deux pianos 2003,
recommandé par Répertoire et Classica, Rachmaninov à deux pianos
2005, Debussy - œuvres pour deux pianos 2008 (chez INTEGRAL
classic). Avec Corinne Sertillanges : Obradors, Mélodies 2003,
Ravel, Voyage imaginaire 2005 (chez Polymnie).
site : www.duobenzakoun.com
Jusqu’à la moitié du XXème siècle, la majorité
des contrebasses étaient destinées à l’orchestre. Conçu pour
favoriser les fréquences graves, leur important gabarit n’offrait
que peu de possibilités aux musiciens d’accéder au registre aigu
de l’instrument. Au cours du XIXème siècle, quelques modèles moins
imposants apparurent, ouvrant ainsi les premières portes de la
virtuosité aux contrebassistes.
Depuis, tout en restant inscrits dans la tradition sur le plan
esthétique, les luthiers ne cessent de faire évoluer la
contrebasse, s’adaptant aux difficultés techniques croissantes du
répertoire. Leur objectif sera de fournir aux musiciens une
accessibilité aux positions hautes et une rapidité d’émission
digne des autres instruments du quatuor, mais aussi une large
variété de timbres et de nuances : comme pour la voix d’un
chanteur, sa matière et sa richesse en harmoniques donnent au son
de la contrebasse puissance et caractère.
Cependant, il revient toujours au musicien de faire vivre ces
couleurs, permettant au même instrument de participer d’une voix
sombre au grondement de l’orchestre, ou bien de s’en détacher
grâce à un chant plus perçant, incisif et mélodieux.
Laurent Demeyere, luthier
ldemeyere@9online.fr
Until the mid 20th century, most double basses
were used in orchestras. Manufactured to produce a deep pitch,
their strong build gave few possibilities for musicians to reach
the sharper registers of the instrument. In the 19th century, some
less imposing models appeared, allowing for the virtuosity of
double bass players.
Since then, while remaining anchored in tradition on an aesthetic
level, stringed instrument makers have continued to improve the
double bass, adapting themselves to the growing technical
difficulties of the repertoire. Their objective is to make it
possible for musicians to reach higher notes and produce them
quickly as is the case with other quartet instruments, as well as
produce a large variety of timbres and nuances. Like for the voice
of a singer, its substance and a richness of harmonic tones lends
the double bass a sound of power and character.
However, it is always up to the musician to bring to life these
colours, allowing the same instrument either to participate with a
sombre voice in the angry murmur of the orchestra, or to become
detached through a more piercing, sharp and melodious chant.
Laurent Demeyere, stringed instrument maker
Going beyond the possible, lending the instrument a voice, a
virtuosity we never suspected it had, while respecting
commonly-used forms and traditions – that was the paradox of
Bottesini. Born in Crema in 1821, Giovanni Bottesini, a double
bass virtuoso and an accomplished conductor, was a personality of
his time. He began playing the double bass in 1835 at the Milan
Conservatory where he would also study composition. Following an
international career as a double bassist and conductor, he settled
in Parma in 1888, where he was appointed director of the
Conservatory one year before his death.
Solo double bassist at the Teatro San Benedetto in Venice and
close friend of Verdi (who chose him to conduct the first
performance of Aida at Cairo in 1871), Bottesini conducted at a
number of opera houses in Germany, the Netherlands, Belgium,
England and France and singlehandedly wrote a dozen operas.
Closely linked to Italian opera, with Bottesini the double bass
takes on the sound of a baritone or coloratura. All that resembled
opera was also held in high affection by the composer, who at the
intermission of performances used to play his own pieces from the
operas he directed (La Sonnambula, I Puritani, La Norma, Beatrice
di Tenda of Vincenzo Bellini, Lucia di Lammermoor of Gaetano
Donizetti).
We owe him a number of compositions for the double bass – a
method, two concertos, a double concerto for cello and double
bass, piano pieces, duets (for two double basses, two double
basses with orchestral accompaniment : Passione Amorosa, Grand Duo
Concertante written for violon and double bass with orchestral
accompaniment, a duet with clarinet and orchestral accompaniment).
He also left behind eleven string quartets, a quintet for string
quartet and double bass, sacred works with his oratorio Garden of
Olivet and his Requiem Mass, as well as about fifteen operas.
The instrumental music of his time influenced him too, with an
untiring desire to go beyond the limits of the instrument. The
double bass takes on the tone of a violon in the Allegro alla
Mendelssohn, which is loosely adapted from the first movement of
the Concerto for violon of Félix Mendelssohn, and in the
Allegretto Capriccio.
Dubbed the Paganini of the double bass, Bottesini contributed
(along with the composers Sperger and Dragonetti before him) to
advances in double bass instrumental technique, soloist and
virtuoso performances.
Bottesini adopted the technique of the French-style bow grip and
played a Testore double bass made in 1716.
Laurène Durantel
Born in 1983, Laurène Durantel studied piano and
the double bass at the ENM in Troyes. She entered the CNR in
Boulogne-Billancourt in the double bass class of Catherine Robin,
Stéphane Garraffi and Daniel Marillier. Alongside this, she also
studied piano at the CNR in Rueil-Malmaison, where she won a Prix
d’Excellence in the class of Denis Pascal, in 1999. She continued
her double bass studies at the CNSM in Paris from 1999 to 2004.
Laurène Durantel was a tutti double bassist in 2004 and was first
solo from 2005 to 2006 with the Orchestre National du Capitole de
Toulouse (under the direction of Tugan Sokhiev). She is currently
a member of Ensemble 360, in residence at Sheffield, England.
Laurène Durantel produces with the ensembles Calliopée, TM +,
Carpe Diem, and plays chamber music with such artists as the Elias
quartet, Quatuor Ebène, Skampa Quartet, Peter Cropper, Daniel
Benzakoun, Laurent Cabasso and Pascal Amoyel. She records at
Sanctuary (ASV gold) and Supraphon. In 2004 she founded with
Mathieu Petit and Nicolas Charron the Académie de Contrebasse,
which is held every summer in Troyes.
Laurène Durantel plays a Laurent Demeyere double bass with a
Christian Barthe bow.
Daniel Benzakoun first studied music at the
Conservatoire d’Orléans. In 1981, he was awarded the Claude
Debussy medal from the French Ministry of Culture. He continued
his piano studies under Alexander Tamir at the Jerusalem Academy,
where he was awarded a Bachelor of Arts in 1983 and three years
later an Artist Diploma for his solo performance and a duet with
his wife Laurence. The duet would go on to win several
international competitions (1989-1991). He has been teaching at
the Ecole Nationale de Musique d’Orléans since 1991 and since 2002
has been teaching a piano four-hands course at the Conservatoire
d’Orléans, Daniel Benzakoun performs solo (Orléans Piano Festival,
recitals at Jerusalem, Tel-Aviv), the third concerto of Beethoven,
the second of Brahms, the third of Bartok and the second of
Rachmaninov, and in piano duets (national and international tours
since 1985, participation in various festivals, disk recordings).
In chamber music, his partners include the violon soloist of the
Jersualem orchestra and Brigitte Sulem. He tours with string
quartets, gives sonata concerts and a range of recitals with the
soprano Corinne Sertillanges.
Discography : Piano duets : The work of Brahms for two pianos
1994, Russian Music for piano four-hands 1999 (dist. Harmonia
Mundi), Ravel – original works and transcriptions for two pianos
2001, Poulenc – work for two pianos 2003, recommended by
Répertoire and Classica, Rachmaninov in two pianos 2005, Debussy –
works for two pianos 2008 (for INTEGRAL classic).
With Corinne Sertillanges : Obradors, Mélodies 2003, Ravel, Voyage
imaginaire 2005 (for Polymnie).
translation : Geraldine Ring
en écoute : Allegro di concerto alla
Mendelssohn
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