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Polymnie
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Nathalie Rossignol
Illégitime

Enguerrand-Friedrich Lühl-Dolgorukiy, piano

POL 124 138

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Polymnie
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Nathalie Rossignol
Impromptu Op.1 n°1
Impromptu Op.1 n°2 

Moment Musical Op.2 n°1 

Moment Musical Op.2 n°2 

Contrastes Op.3 n°1 

Contrastes Op.3 n°2 

Prélude Op.4 n°1 

Prélude Op.4 n°2 

Prélude Op.4 n°3 

Prélude Op.4 n°4 

Jeux d’eaux Op.5 

Fantaisie Op.6 n°1 

Fantaisie Op.6 n°2 


Lühl
Ballade n°7 LWV 152 

Variations sur un thème de Glinka LWV 147 



   
 


Nathalie Rossignol – L’œuvre pour piano
"Ma biographie artistique pour faire un disque ? Mais je ne suis pas musicienne professionnelle, monsieur Lühl ; cela va être vite fait : j’apprends le piano en pension de six à quinze ans avec madame Baquet ; je ne voulais pas y aller et on entendait souvent des cris stridents démontrant mon refus catégorique de m’y rendre. Cependant, elle était adorable et cette salle de piano devint peu à peu une sorte de refuge. A sa mort, j’ai pris des cours particuliers avec un homme taciturne qui me jouait ses compositions. Alors, je me suis soudain dit qu’il était "aussi possible de pouvoir composer " ! A seize ans, mon grand-père a mis tout son énergie pour que je prenne des cours avec Ivar Gotkovsky, un musicien habitant le même village. C’est avec lui que j’ai ensuite découvert d’autres styles musicaux comme le boogie-woogie et le ragtime, tout en continuant à travailler des morceaux plus difficiles de Brahms et Schumann. Le "non-bac" en poche, j’ai par la suite tenté de grandes écoles de jazz...raté – même si grâce à cette expérience, j’ai compris que le jazz était aussi difficile à apprendre que le classique...De vingt à trente ans, j’ai exercé une activité d’aide-soignante et suis aujourd’hui hélicicultrice. Et ainsi, le pissenlit a rencontré l’orchidée et grâce à vous, je me suis autorisée à faire plutôt qu’à regarder de loin ; donc encore merci, car j’ai bien conscience du fossé qui nous sépare culturellement et vous avez eu l’intelligence de ne pas écraser, mais de faire émerger le petit pissenlit en moi. "

Et pourtant...
En cette biographie plus que personnelle, tout est dit sur le caractère de Nathalie Rossignol, une personne fort attachante que j’ai rencontrée en 2008 ; début d’une longue collaboration à la fois intéressante et...surprenante.
Quand je l’ai vue pour la première fois, souhaitant me montrer ses "compositions" en tant que dilettante, je me suis dit qu’elle allait "encore" faire partie de ces amateurs qui commencent tout et ne finissent rien, car incapables d’apprendre les fondements réels de la science musicale pour les faire fructifier en due forme ; puis, Nathalie se met au piano, m'a joué sa première "composition" sans partition...et j’ai oublié de fermer la bouche. Comment quelqu’un qui n’a pas suivi de leçons de théorie musicale pouvait elle agencer des enchaînements de neuvième altérée ? Comment savait-elle ce qu’était un retard frappé, un renversement, une hémiole... ? Ne sachant pas écrire ce qu’elle inventait, je me suis alors proposé de devenir son "nègre" et de recopier ses improvisations sous forme de partition que d’autres pourraient jouer après elle, car son système, hautement limitatif par essence, ne lui permettait même pas de pouvoir rejouer ses propres pièces quelques années plus tard. Je me suis dit qu’un diamant brut de cette qualité ne devait pas être lâché dans la nature sans avoir produit quelque chose de plus solide. Mais comment réécrire quelque chose qui est codé par un système qui ne mentionne que le nom des notes sur deux lignes ? C’est ainsi qu’a commencé notre travail commun inusité : elle au piano en me jouant lentement note à note les passages en main gauche et main droite séparées, moi à côté en réécrivant l’intégralité de ce que j’entendais note à note et en adaptant les rythmes entendus sous ses doigts, tentant de temps à autre de lui expliquer avec difficulté quelques rudiments théoriques et suggestions techniques. Je lui ai souvent demandé comment elle procédait chez elle pour ensuite venir chez moi après des mois d’absence et "pondre" une telle pièce bourrée d’originalité, car ces résultats miniaturisés me fascinaient. Incapable de retenir autre chose que ce qu’elle avait appris auparavant, et malgré sa bonne volonté de se lancer à un moment donné dans des cours de contrepoint qu’elle abandonna rapidement, elle me confessa à ma grande stupeur : "mais mon bon monsieur Lühl, je passe des mois à "écrire" une pièce ; je me mets au piano et essaye note à note, parfois pendant des heures, quelle main gauche peut aller avec la main droite ; une fois que j’ai enfin péniblement réussi à trouver le bon enchaînement, je me dis qu’il n’y a que celui-là qui, pour ma faible connaissance, peut aller avec le précédent et rien d’autre – et ainsi de suite. C’est pour ça que je suis obligée de noter le tout sur un papier avec les moyens qui me sont propres, car je serai incapable de retenir quoi que ce soit ; et vous me parlez de formes musicales ; je ne sais pas en quel ton on est quand je cherche mes notes à grand peine ; je ne sais pas dans quelle "période musicale" on est ; j’ai déjà du mal à me repérer jusqu’à la prochaine mesure et vous me parlez de réexposition dans le même ton et de treizièmes altérées ! C’est du javanais pour moi" . Et pourtant...

Des mois plus tard, je me retrouvais à chaque fois avec un petit bijou d’invention que je m’empresse de réécrire pour qu’au moins, elle puisse garder une trace de ses travaux pour sa postérité familiale. "Mon style musical ? Oh, quelque part entre Scriabine et Léo Ferret ", me confesse-t-elle sans rougir ! Son humilité me touche et c’est en fait le principal facteur qui m’anime à continuer notre projet commun.

J’étais tombé parmi les amateurs sur une perle rare, un cas sur dix mille ou plus, une Madame Jourdain de la musique, écrivant de la musique brute, mais géniale sans le savoir – des pièces qu’aucun étudiant en harmonie classique ne serait capable d’aligner avant la quatrième année en ayant pris des cours toutes les semaines ! Amateurs éclairés, ne vous fiez pas à cette référence ; cette personne, vous l’aurez compris, est un cas unique, et en règle générale, il sera toujours préférable de prendre des cours pour apprendre à composer. Mais Nathalie, elle, a trouvé son système a contrario ; elle est comme Dali, qui préfère gagner de l’argent pour pouvoir travailler et non l’inverse ! Il ne fallait pas passer à côté de cette occasion et je lui ai proposé d’enregistrer ses pièces pour mon label. Son humilité m’a touché une fois de plus : "Mais monsieur Lühl, vous n’y pensez pas ; quelqu’un comme moi écrit pour soi et les autres n’ont que faire de mes trucs nunuches ; je ne suis pas intéressante pour la postérité ; j’écris juste pour moi et pour que, peut-être plus-tard, mon fils ait un souvenir de sa vieille mère. " Heureusement, après de longues discussions, parfois même de sympathiques dialogues de sourds lorsqu’il s’agissait de parler plus concrètement en termes techniques, mon insistance a porté ses fruits et aujourd’hui, je suis fier de présenter ce répertoire, inconnu aux yeux de tous, d’une personne isolée et emprisonnée sur son piédestal, incapable d’avancer dans quelque direction musicale que ce soit, ni plus haut, ni plus bas, mais se trouvant coincée quelque part sur un petit socle d’une statue de l’Olympe : Nathalie Rossignol, coiffée d’un heaume et javelot à la main telle une amazone en marbre, cachée derrière une colonne corinthienne du temple de Zeus.

Puisse ce disque enchanter l’auditeur comme son compositeur m’a fasciné, tant sur le plan humain avec se modestie artistique, que dans la qualité même pour moi cognitivement incompréhensible de ses résultats musicaux.

Enguerrand Lühl


Polymnie

Nathalie Rossignol – Complete works for piano
“An artistic biography? About me? But I’m no professional, dear Mister Lühl; I’m telling you, it’s going to be a real short trip! I took piano lessons from 6 to 15 years of age with Mrs Baquet. I hated these lessons and one could often hear my strident screams coming from the lobby before I left the house to endure these nightmares! However, she was such a sweet woman that somehow, she managed to tame my wild and rebellious mood and after a while, her place slowly became my inner sanctuary. When she died, I looked out for another teacher and found a man with a most withdrawn personality who occasionally played one of his own piano compositions. This phenomenon was the trigger which made me realize that it was also possible to actually.... write music! At age 16, my grand-father decided to support my musical training and contacted Ivar Gotkovsky, a foreigner living in our little French village. It was through him that I discovered other musical styles like boogie-woogie and ragtime, while at the same time carrying on my classical training with Brahms and Schumann. I failed to pass my “baccalaureat”, but this failure allowed me to visit a jazz school and so, I tried my muck as a musician; but this attempt failed miserably! The only lesson I learned from this experience was that it seemed to be as difficult to study jazz as classical music! Between age 20 and 30, I became a nurse and today, I raise several snails for gastronomic purposes on a private farm with several thousand animals. Life can be very varied, indeed! And so, roughly ten years ago, the little weed I was met an orchid and thanks to you, Mister Lühl, I realized it was possible to act instead of constantly watching others from a distance. I wish to express my gratitude for having supported my actions, although I’m fully aware of the deep trench separating our two cultural worlds. You among many others managed to cultivate this little plant inside me and make it blossom.”

And yet...
Everything seems to be said about Nathalie Rossignol in this more than personal biography: a most touching character I casually met in 2008, and afterward, our encounter slowly transformed into a surprising, yet remarkable collaboration.
When I first saw this both charming and continuously hesitating woman who willing to introduce me to her “compositions”, I initially thought this individual would be like all the other amateurs I met in the past who never finished what they started, unable to grasp the real essence of music and its thorough and most rigorous principles and therefore obviously unable to turn their ideas into something more constructive than usually scratching the surface of art. She sat down at the piano and performed one of her short pieces by heart...and I realized that my mouth was standing wide open even after she stopped playing! How could someone with no technical musical background in theory and harmony understand all these finesses that are usually being taught after several years of intense training? Nathalie was unable to write her music down on paper and her most primitive “memory support”, simply writing the names of the keys in a row, didn’t allow her to remember the piece for more than a few weeks. I spontaneously offered her to write the complete score of her pieces, since I was convinced that such little marvels belonged to a project with a much higher purpose than just “composing” like an analphabet and no particular goal for the growing artistic production. This is how our fruitful through highly unusual collaboration commenced; she was sitting at the piano and playing the melody from both hands separately, and I was standing next to her and performed a transcript of what I heard key after key.

I often asked her how she managed to invent such incredible harmonic combinations and come over every to my place few months with another little jewel in her folder; despite her good will to study counterpoint once (she gave up after only a few lessons), she replied: “But dear Mister Lühl, I spend months to “write” such a piece! I sit down at the piano and try out every possible combination until I find something that miraculously “fits” the previous passage. Once I finally found the adequate sequence, since my total lack of musical competence doesn’t allow me to vary and modify my ideas easily, it is impossible for me to imagine anything else and what I just invented after many hours of hard labor cannot be undone by something more consistent, because I don’t have the knowledge to express myself freely. Once I tediously managed to find the “right” passage, I have to move on to the next lines and I can never to back and correct anything. That’s why I have to write down everything I imagine like a diary, because I don’t know how to write the complex rhythms and harmonies of my piece, I don’t know how to structure a piece; all I know is that this passage can only be here at this very moment. I’m incapable of remembering anything you’ve desperately tried to teach me for years! I don’t even know the key I’m in when I compose, I don’t know about tonalities or harmony; that’s inaudible gibberish for me, and you have no idea how much I regret not being able to grasp the essence of music.”

And yet...
Every few months, she came in with another piece, and every time, I hurried to write it down. I once asked her about her aesthetic influences and she immediately replied without hesitation – or even blushing: “Somewhere between Scriabin and Leo Ferret”. Her humble nature is the main factor which encouraged me to carry on this peculiar, though not uninteresting project. I finally found one of these rare autodidacts, one in a thousand or so – an unknown raw genius, imagining pieces of such complexity that it would take a student in harmony several years to reach this level of competence...and all she took was a few lessons of music theory now and then, along with her sporadic piano lessons!

Amateurs of the world, don’t be deceived by this character! You might have understood it by now, but this person’s mind is unique and don’t forget, it’s usually always better to learn about the technique before you start to create art. But musical maverick Nathalie found her upstream, though limited writing system and, like Dali, she prefers to “earn money in order to work, not the other way round!” After a few years, I offered her to record her pieces for my music label; once again, her humble nature took over: “Dear Mister Lühl, don’t even think about it! Someone like me doesn’t write for others who couldn’t possibly care about my worthless scribble. Maybe my son could enjoy a nice little memory from his mother when he’s old enough to understand music, but that’s it!” After many negotiations, I happily managed to persuade her of the contrary and today, I’m proud to present this unknown and unique repertoire created by someone “in between”.
May this recording enchant the audience as it enchanted me as a composer, along with Nathalie’s odd way of creating art that exceeds my personal domain of cognitive knowing.

Enguerrand Lühl





Polymnie

 

Lühl-Dolgorukiy travaille en collaboration avec les éditions phonographiques Polymnie pour l’intégrale de l’enregistrement de ses œuvres. Sont déjà disponibles ses quatre premiers Quatuors à cordes (POL 480 243 et POL 480 364), le Requiem Vauban (POL 790 344), sa cinquième Symphonie sous sa direction (POL 990 361) et de nombreux CD Rachmaninoff, dont le deuxième Concerto pour piano op. 18 et la Rhapsodie sur un thème de Paganini dans une réduction pour deux pianos de l’auteur. Notons aussi un travail considérable avec l'édition des oeuvres de John Williams Star Wars, (POL 151 686) Harry Potter, (POL 105 109) Jurassic Park, (POL 108 115)...D’autres albums sont en préparation.

 

Polymnie

 

Lühl's recordings are available at the music label Polymnie, for which he already recorded several works of his own, conducting an orchestra for his Fifth Symphony (POL 990 361), or playing the piano, and more recently a CD of piano pieces by S. Rachmaninoff and the Rhapsody on a theme by Paganini as well as the Second piano concerto op. 18 (POL 150 865), also several CD by John Williams, Star Wars, (POL 151 686) Harry Potter, (POL 105 109) Jurassic Park, (POL 108 115)... Lühl is planning to record his entire work (about 50 CDs).




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