|
L’improvisation ainsi exprimée, à l’orgue et au piano, depuis mes
jeunes années empreintes d’émotion pour cet art appris des jeux
d’André Marchal, de Jean-Jacques Grunenwald, de Pierre Cochereau,
de Jean Guillou, à l’orgue, ou de Keith Jarrett et de Chick Corea
au piano, recrée ma vie chaque jour. Tantôt au piano, où que je
m’éveille, tantôt en concert, ainsi qu’à l’orgue de Deauville, où
j’accompagne souvent offices et messes, depuis 1984 : l’Orgue de
l’église Saint-Augustin.
Accorder le sacré au profane est souverain pour celui qui puise
aux sources de la vie tantôt citadine, tantôt rurale, telle qu’est
mienne en maints endroits opposés, mais complémentaires par la
délivrance d’énergie, d’émotions qu’ils transmettent ou libèrent,
à Paris, à Deauville, à Trouville, au Havre, à Sainte-Adresse, à
Saint-Gatien-des-Bois, à Caromb en Provence, à
l’ombre du Mont Ventoux ; autant de chants à travers les saisons,
fusant de par le monde entier, alors qu’en un seul instant, le
moment d’Improvisation peut révéler, tout soudain : mélismes
sacrés, chansons populaires, thèmes de jazz, où que je m’éveille,
toujours en improvisant ma vie, comme un rêveur éveillé...
J’ai commencé ma vie d’improvisateur en 1971 - j’avais pris mes
17 ans -, improvisant sur l’incomparable Cavaillé-Coll de
l’abbatiale de Fécamp, pour l’enregistrement de Confrontation
Orgue et Poésie, avec le poète Yves Lemoine, et le comédien Vicky
Messica, et trois titres illustrant bien mon tempérament
d’instinctif, de rêveur éveillé, d’homme libre : Proliférations,
Porte douce et Fioretti, qui me valurent encouragements et
félicitations des deux maîtres Charles Chaynes, le compositeur, et
Jean Guillou, le compositeur, le maître de l’orgue.
En 1998, après plusieurs années-silence à cause de mon AVC,
j’enregistrai alors à l’orgue de Saint- Augustin de Deauville :
Improvisations Passions, grâce aux Amis de l’Orgue de Deauville,
et Pascal Leblanc, sur cet instrument qui m’est cher, depuis 1985
quand je fus nommé titulaire : orgue de renaissance, orgue de vie,
orgue d’amour, orgue de consolation, orgue d’avenir, orgue du
présent, orgue dédié à l’Esprit Saint, maintenant et déjà.
En 2006, vint à naître Ensemble et Création grâce à la volonté de
Dominique et Nicole Galtier s’étant promis d’aider, de promouvoir
le fruit de ma création musicale, qui soutinrent, organisèrent,
produisirent mes concerts d’orgue, mes créations symphoniques ou
de musique de chambre.
Grâce à Nicole Galtier (Ensemble et
Création), l’enregistrement en concert, du double dvd Beklemnt, au
grand orgue sans pareil de l’église Saint-Eustache, nous a valu 5
***** DIAPASON pour deux improvisations Sur le nom de Jean
Guillou, en hommage et reconnaissance, et Légendes en forêt, ainsi
que ma transcription de la Vème Symphonie de Beethoven, en liesse,
dans l’accomplissement ou la démesure de toute création en prise
directe, de cet art de la transcription qu’il m’a toujours plu
d’exercer, de Beethoven à Ravel, de Schubert à Mahler, de Bach à
Stravinsky, comme nombre d’autres organistes, aujourd’hui.
Depuis lors, outre Soleils noirs produit c/o Ames / Harmonia
Mundi, par Didier Lockwood, avec Caroline Casadesus, Jason Meyer,
le Quatuor Via Nova, et Joachim Leroux qui dirige le Nouvel
orchestre de chambre de Rouen, je vis dans l’harmonie partagée que
dispensent à ma création, le label Polymnie et Gérard Durantel.
La transcription de l’œuvre pour orchestre, pour le clavier,
s’exécute au moment voulu des âges de chaque existence que
déterminent notre rêve d’enfant, la maîtrise de nos qualités
apprises de l’expérience au contact des maîtres que nous avons
choisis d’être tels ; rejoignant alors la constellation de ceux
qui nous ont précédés, avec le devoir d’humilité reconnaissante,
aux forces de l’Esprit. L’improvisation s’est, aujourd’hui,
détachée de sa véhémence, ayant revêtu l’autre manteau de
l’attente, du silence, d’imploration à vivre, d’amour.
L’improvisation bat à la pulsation du Cœur, chaque fois
recommencée, binaire et ternaire qui s’épousent, s’immiscent l’un
en autre, l’un sur l’autre, tantôt polymodale ou atonale...
polyrythmique, tantôt tonale, aléatoire aux confins de terres
lointaines qui me sont inconnues, que j’explore en musique tel un
lâcher-prise sans peur ni retenue, comme passer de l’autre côté du
miroir.
Depuis mon adolescence, je n’ai pas cessé d’exécuter
transcriptions, improvisations, lors de concerts jamais pareils,
grâce à l’échange en flux heureux, en échange et partage avec le
public invité à proposer des thèmes musicaux, ou des arguments
littéraires, poétiques.
Outre ce vitalisme de l’improvisation qui aura généré nombre de
récitals d’orgue, et les offices religieux à tous les moments
liturgiques, le travail de l’artisan qui m’anime, procède des
découvertes musicales, sonores au gré des chants d’oiseaux à la
campagne, ou dans les jardins publics, des rumeurs de la ville, du
mouvement de la mer, des musiques dans les cafés, dans le métro,
dans les gares ou dans la rue, à l’écoute d’œuvres nouvelles des
compositeurs vivants, tout autant que de l’interprétation au piano
du répertoire toujours recommencé de J.S Bach à nos jours jusqu’au
compositeur de demain, qui naît peut-être aujourd’hui, dans la
constellation.
Dominique Preschez
Dominique Preschez est né à Sainte-Adresse, près du Havre, où il
a commencé l’apprentissage du piano, de l’orgue, avec Michel
Vincent, organiste de Saint-Charles d’Alger, de l’harmonie et de
l’analyse avec Max Pinchard, puis de l’orgue, et l’improvisation
avec le prêtre compositeur Roger Chaudeur, organiste de la
Basilique de Lisieux, aux Petits Clercs de
Sainte-Thérèse.
Étudiant à la Schola Cantorum, dans les classes de
Jean Langlais (orgue), Yvonne Desportes (contrepoint et fugue),
Germaine Tailleferre (harmonie au piano), et Michel Guiomar
(Histoire de la musique), il a bénéficié tout autant, de
l’enseignement et des conseils, en composition, d’Henri Sauguet,
d’Henri Dutilleux et de Jean-Louis Florentz.
Compositeur prolixe, renaissant après un AVC en 1992, son œuvre
symphonique, de musique de chambre, d’œuvres sacrées pour chœurs
ou instrumentales compte près de cent opus : trois symphonies,
cinq concertos, une messe pour chœurs, orchestre, soli et orgue,
de la musique de chambre : quintettes, quatuors, trios, duos et
solos pour cordes et vents, musiques de scènes ou musiques de
film, et mélodies pour la voix, qu’il affectionne, en particulier.
Écrivain, il a publié poésie, roman, essais et une pièce de
théâtre aux éditions Seghers, Robert Laffont, Fata Morgana, Les
Brisants, et récemment un nouvel ouvrage aux éditions Tinbad : Le
Trille du diable - romans.
Il enseigne la composition, et
l’improvisation en atelier au Conservatoire International de
Musique de Paris (CIMP). Dominique Preschez est Premier Prix de
Poésie Pierre-Jean Jouve et Chevalier des Arts et des Lettres.
Ensemble et Création
Née il y a 10 ans, cette structure désirait accompagner l’oeuvre
de Dominique Preschez afin d’établir une relation étroite entre
cet artiste multidisciplinaire et un public fidèle toujours plus
accru.
Compositeur d’un catalogue multiforme et prolixe, auteur
d’une oeuvre littéraire, tout autant que virtuose de l’orgue
renommé pour ses improvisations en France et à l’étranger,
conférencier, musicologue, Ensemble et Création souhaite à toute
génération de goûter l’oeuvre de cet auteur solitaire et nomade. A
l’écoute de ce double album, on ne peut que le féliciter et "se"
féliciter de ce travail en partage.
Merci à l’organiste et pianiste qu’est Dominique Preschez.
Nicole Galtier / Ensemble et Création
Dominique Preschez was born in Sainte-Adresse, near Le Havre,
learning the piano and the organ with Michel Vincent, organist at
Saint Charles d’Alger, harmony and analysis with Max Pinchard,
then the organ with the priest and composer Roger Chaudeur,
organist himself at the Basilica in Lisieux with the Petits Clercs
de Sainte-Thérèse.
As a student at Schola Cantorum, in the class of Jean Langlais
(organ), Yvonne Desportes (counterpoint and fugue), Germaine
Taillefer ( harmony on the piano), and Michel Guiomar (History of
the music), he benefited from the teaching and advice of Henri
Sauguet, Henri Dutilleux and Jean-Louis Florentz for composing. A
prolific composer, having returned from a stroke in 1992, his
symphonic works, chamber music, sacred works for chorus or for
instruments, number about a hundred opus : three symphonies, five
concertos, one Mass for chorus, orchestra, soli, and organ,
chamber music, quintets, quartets, trios, duets, solos for string
and wind instruments, music for the theatre or music for films,
melodies for the voice which he particularly loves. As a writer,
his poetry, novels, essays, and a play were published by Seghers,
Robert Laffont, Fata Morgana, Les Brisants and recently, a new
work Le Trille du Diable-romans by Tinbad. He teaches composition,
and improvisation in workshops at the Conservatoire International
de Musique de Paris (CIMP). He won the First Prize of Poetry
Pierre-Jean Jouve. He is also Chevalier des Arts et des Lettres.
Libertate
Since my early years, deeply marked and moved by the art of music
I learnt from André Marchal, Jean-Jacques Grunenwald, Pierre
Cochereau and Jean Guillou on the organ, or Keith Jarrett and
Chick Corea, on the piano, the improvisation, thus expressed on
the organ and on the piano, provides me with a new life every day.
Now on the piano, wherever I wake up, now at a concert, as well as
on the Organ at Saint-Augustin church in Deauville where I have
often accompanied offices and masses since 1984.
In music, matching the sacred with the secular benefits he or she
who draws from the sources of life, at time urban, at others
rural. Such a life is mine in many different, though complementary
places thanks to the energy and emotions conveyed or released, in
Paris, in Deauville, in Trouville, in Le Havre, in Saint Adresse,
at Saint-Gatien-des-Bois, at Caromb in Provence, in the shade of
Mont Ventoux ; so many songs throughout the seasons, erupting
across the whole world, whereas, at once, the moment of
Improvisation can suddenly let you hear: sacred melismas, popular
songs, jazz themes wherever I wake up, improvising my life like a
wide-awake life like a wide-awake dreamer. In 1971, having just
turned 17, I began improvising on the incomparable Cavaillé-Coll
at the abbey church in Fécamp, to make the recording of
“Confrontation Orgue et Poésie”, with the poet Yves Lemoine, and
the actor Vicky Messica, and three titles illustrating well the
instinctive temperament of a wide-awake dreamer and free man :
Proliférations, Porte douce and Fioretti, which won me
encouragements and congratulations from two masters, the composer
Charles Chaynes and the composer and organmaster Jean Guillou. In
1998, after several years of silence following my stroke thanks to
“Les Amis de l’Orgue de Deauville” and Pascal Leblanc, I recorded
“Improvisations Passions” on the organ at Saint- Augustin Church
in Deauville. In 1985, I was appointed the holder of this organ,
an instrument held dear to me ever since: organ of rebirth, organ
of life, organ of love, organ of comfort, organ of the future,
organ of the present, organ dedicated to the Holy Spirit.
2006 saw the birth of “Ensemble et Création” thanks to the will of
Dominique and Nicole Galtier who had promised themselves to
promote my musical creation by supporting, organising and
producing my organ concerts as well as my symphonic or chamber
music creations. Thanks to Nicole Galtier ( Ensemble et Création),
the live recording of the double DVD Beklemnt during a concert on
the unique Saint-Eustache church organ was awarded ***** DIAPASON
for two improvisations Sur le nom de Jean Guillou, as a grateful
tribute and Légendes en forêts, as well as my transcription of
Beethoven’s 5th Symphony, jubilant, in the achievement, or
extravagance of any live creation, of this art of transcription
that I have always loved to practise from Beethoven to Ravel, from
Schubert to Mahler, from Bach to Stravinsky, as many other
organists today.
Since then, besides Soleils noirs produced c/o Ames/Harmonia
Mundi, by Didier Lockwood, with Caroline Casadessus, Jason Meyer,
the Via Nova Quartet and Joachim Leroux who conducts the New Rouen
Chamber Orchestra, I live in the harmony that the Label Polymnie
and Gérard Durantel both provide my creation. The transcription of
orchestra works for the keyboard would be performed at the
appropriate ages in one’s life determined by our childhood dreams,
the control of the skills we learnt from the experience gained
from working with the masters we chose. Thus joining the
constellation of those who preceded us, with the duty of grateful
humility towards the strength of the Spirit. Improvisation has now
loosened its fierceness, after having taken on expectation,
silence, plea for living, love.
Improvisation beats like a Heart, always repeated, following a
double and triple time which match, interfere with each other,
meddle, sometimes polymodal or atonal...polyrhythmic, sometimes
tonal, aleatory, on the border of faraway lands unknown to me
which I explore with music, releasing without fear or restraint,
as if passing through to the other side of the mirror. Since I was
a teenager, I have never ceased performing transcriptions,
improvisations in concerts, different each time, thanks to the
smooth exchange I had with the audience which was encouraged to
suggest musical themes or literary and poetical subjects.
Beyond the vitality of improvisation which has produced a large
number of organ concerts, and church services at every liturgical
step, the craftsman leading me originates from musical and
sonorous discoveries, birdsong in the countryside, from public
gardens, city street noises, the breaking of waves, music in
cafés, in the underground or train stations , listening to the new
works of living composers, as well as the piano performance of the
eternally replayed repertory of J.S.Bach, of today’s through to
the composer of tomorrow, perhaps born today, in the
constellation.
Dominique Preschez
Entendre Dominique Preschez improviser est assez stupéfiant, le
voir est tout aussi impressionnant. Il se jette, bondit, se colle,
s'écarte brusquement de son (ses) clavier(s), tour à tour, bras
tendus, détaché, comme ailleurs, ou collé au plus près de ces
mécaniques auxquelles il parle, chantonne, ordonne, les entraînant
dans son délire créatif, tourbillon exalté tout juste interrompu
pour annoncer de quelques mots, le titre de la pièce suivante.
Bien avant l'enregistrement, nous prévoyons comme de coutume pour
calmer les angoisses des musiciens, une bonne journée et demie de
travail, mais là, dès les premières notes posées, c'est un flot
continu que boivent goulûment les micros hauts perchés. Du temps
prévu pour l'enregistrement, nous n'enregistrerons finalement que
cinq petites heures pour l'ensemble de ces deux disques.
Je me félicite de l'avoir poussé à tout donner d'un jet, comme le
dessinateur qui, d'un seul coup de crayon, trace les contours du
plus sublime des portraits.
Nous ne retiendrons pour l'ensemble de
toutes ces pièces, qu'une seule et unique prise chaque fois, et je
me réjouis de lui avoir suggéré pour un de ces thèmes la Fugue de
Glenn Gould, qui reste à jamais une de mes friandises préférées.
Il n'y a que pour le Boléro, que j'ai pris sur moi de faire un
montage pour glisser de l'orgue au piano. Dominique a apprécié mon
idée, me permettant ainsi à mon tour de saluer Monsieur Ravel dont
on dit souvent de sa musique, qu'il n'y a rien à jeter.
C'est non
sans malice et avec plaisir que je pense que des éclats de
Dominique Preschez ce Dimanche 23 Septembre après-midi en l'Eglise
de Deauville, il y a tout à garder...
...ce que nous avons fait.
Gérard Durantel
Accueil | Catalogue
| Interprètes | Instruments
| Compositeurs | CDpac
| Stages | Contact
| Liens
• www.polymnie.net
Site officiel du Label Polymnie • © CDpac • Tous droits
réservés •
|
|