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Dans un état de grande exaltation et de joie, le
compositeur décroche le téléphone et appelle un de ses proches
pour lui jouer sa dernière composition pour piano. Il pose
l’écouteur sur son tabouret de piano et joue à son auditeur
attentif la pièce qu’il vient à l’instant même de terminer, comme
il peut, sans avoir eu le temps de la travailler véritablement.
Ce jeu de confidence, il ne peut le faire qu’avec des pièces
originalement écrites pour le piano seul, car, perfectionniste, il
préfère ne pas livrer un produit trop "dénaturé" de son original
quand il s’agit de musique de chambre ou encore d’œuvres
orchestrales plus conséquentes.
Lühl compose à la table, il n’a pas besoin de support instrumental
pour se retrouver dans son monde harmonieux de sons et de rythmes.
Cependant, en tant que pianiste, il ne peut pas résister de
répéter certains passages qu’il vient d’écrire, pour commencer à
les travailler au clavier. Il n’a pas changé de méthode de travail
depuis sa première œuvre, une petite pièce de deux pages, déjà
très virtuose, composée à l’âge de neuf ans et demi. Lühl parle
peu en public de son procédé de composition ; souvent, il se
répète en répondant à la question classique qui lui est posée
après un concert : « Comment faites-vous ? » Pour lui, c’est le
résultat auditif et architectural qui compte, pas le fait d’écrire
un livre entier sur le chemin très personnel à parcourir pour
arriver à ce résultat. « Quand je serai mort, les autres pourront
se casser la tête là-dessus à ma place ; cela leur donnera sujet à
travailler ! », remarque-t-il en souriant.
Après dix ans d’études d’harmonie et de contrepoint, son travail
est abouti. Ainsi avait-il déjà pensé, enfant, à composer certes
sans relâche pour apprendre avec chaque nouvelle œuvre, mais pour
plus tard, une fois qu’il aurait acquis les outils nécessaires
pour « ne plus faire de fautes d’écriture et de structure et
d’étourderies de jeunesse », remanier toutes ses œuvres de
jeunesse pour les raccorder avec les œuvres dites "correctes".
Ainsi, il réalisa son projet sur des années, revisitant pièces
pour piano, musique de chambre et symphonies, partiellement en les
réécrivant entièrement en ne gardant que le thème principal, de
manière à constituer à travers son catalogue, une unité, une
cohésion stylistique et musicale à travers son œuvre.
Parallèlement, il continua à composer de nouvelles pièces. Chaque
future œuvre s’inspire de la précédente, créant ainsi un fil
conducteur. Inlassablement à la recherche du Beau et du Vrai, il
cherche son propre idéal à travers sa musique. Chaque œuvre
rédigée est un témoignage, une page de journal intime à décrypter
pour l’auditeur. Lühl compose directement au propre sur le papier,
sans brouillon, sans esquisses, sans essais ; son travail
intellectuel se fait, comme chez Arnold Schönberg par exemple : en
amont dans la tête, en se promenant, en donnant des cours, dans
les transports… et souvent, en complément de travail, «
l’inspiration vient avec l’écriture ».
Une fois la séquence élaborée, il n’a plus qu’à la rédiger sur le
papier. Travaillant ainsi à grande vitesse, son catalogue est
considérable malgré son jeune âge et regroupe déjà près de 150
opus (LWV = Lühl-Werke-Verzeichnis, en français « catalogue des
œuvres de Lühl »), dont sept symphonies, deux concertos pour
piano, diverses pièces pour soliste et orchestre, des poèmes
symphoniques, de la musique de chambre… et au moins 120 pièces
pour piano. Son opéra Unvergessen (Inoubliable) en trois actes sur
un drame historique a été crée en janvier 2004 à Bolzano, capitale
du Tyrol du Sud italien (10 représentations). L’Association Vauban
lui a commandé une série d’œuvres commémoratives pour célébrer
l’année des 300 ans de la mort du Maréchal en 2007 : un Requiem in
memoriam Vauban, le poème symphonique La Chamade sur l’ouvrage
Traité d’attaque des places en douze temps, essai stratégique du
Maréchal, une symphonie de chambre pour orchestre à cordes, un
quatuor à cordes, illustrant des lettres originales de Vauban, une
Suite Royale pour corde ou flûte seule.
Ses pièces pour piano sont classées par cycle, encore une fois
selon sa volonté d’unité à travers son travail. Il refuse des
commandes insolites pour des formations hétéroclites (clarinette
et flûte, accordéon et piano…), tout ce qui ne peut pas se
reproduire pour créer un cycle. Il écrit selon son inspiration et
son projet d’unité de style dans son catalogue. Son but ultime :
léguer à la postérité un patrimoine culturel de qualité en tant
qu’entité témoignant de son cheminement artistique personnel au
fil des années de création.
Même dans le choix de la nomenclature, de la construction de
l’œuvre et du sujet à traiter, Lühl reste un compositeur
foncièrement classique, suivant la tradition des contemporains
tels que Brahms, Tchaïkovski ou les jeunes Rachmaninoff et
Scriabine, et faisant fi des modes et expérimentations
extravagantes. Fortement attaché à la symbolique, ses pièces
libres portent souvent des titres énigmatiques et méditatifs.
Ayant terminé sa double formation de pianiste et de chef
d’orchestre au Conservatoire National Supérieur de Musique et de
Danse de Paris en 1995, il n’est depuis jamais retourné sur ces
lieux. Lühl est un "international", se sentant cependant,
peut-être aussi par ses origines familiales, artistiquement
foncièrement slave et germanique. Sa musique "dure", prend le
temps de s’épanouir dans de longues progressions.
« Chaque œuvre est une variation de la précédente, avec toutes ses
innovations propres à elle-même ; l’œuvre entière d’un artiste
n’est qu’une variation, un angle de vue de sa personnalité. [...]
il fait se trouver soi-même à travers ce Beau que nous nous devons
de rechercher, nous devons trouver notre Vrai. Ce n’est que comme
cela que nous pourrons créer notre style, notre personnalité
musicale, réutiliser nos réflexes, bien formuler ce que nous
aimons vraiment dans nos pièces ; ce n’est qu’en nous trouvant par
notre musique que nous serons capables de toucher l’auditoire, cet
arbitre silencieux qui contribue à assurer ou non la pérennité
d’une œuvre à travers le temps. »
Outre des transcriptions et des pièces individuelles de caractère,
son catalogue pour piano seul comporte 5 sonates, six ballades,
une vingtaine de moments musicaux, une trentaine de préludes, des
valses, des études et des cycles d’œuvres.
Pendant des années, il a préparé en tant que pianiste l’intégrale
des oeuvres du compositeur russe Alexandre Scriabine. S’étant déjà
produit en récital avec les Préludes, les Études et le Concerto,
il entreprend actuellement l’étude des Poèmes.
Lühl-Dolgorukiy est un artiste complet. Grand amateur d’Art
Nouveau, de peinture impressionniste et d’architecture de la
Renaissance italienne, il est également l’auteur de nombreuses
œuvres littéraires en trois langues dans les thématiques les plus
diverses (essais, romans à caractère historique, philosophique,
futuriste ou dramatique, recueils de poésies, ouvrages
scientifiques musicologiques, nouvelles…). Il travaille en
collaboration avec les éditions phonographiques Polymnie pour
l’intégrale de l’enregistrement de ses œuvres. Sont déjà
disponibles ses quatre premiers Quatuors à cordes (POL 480 243 et
POL 480 364), le Requiem Vauban (POL 790 344), sa cinquième
Symphonie sous sa direction (POL 990 361) et deux CD Rachmaninoff
(POL 150 657 et POL 150 865), dont le deuxième Concerto pour piano
op. 18 et la Rhapsodie sur un thème de Paganini dans une réduction
pour deux pianos de l’auteur. D’autres albums sont en préparation.
Elena Ossipova
Nocturne & Marsch LWV 4
Avant ces premières pièces originales et son opus 1 (la
transcription pour piano seul de la première Symphonie de Gustav
Mahler), Lühl avait déjà rempli de nombreux cahiers de musique
avec des compositions en tout genre. Comment un compositeur
décide-t-il de nommer son opus 1 ? Pour Lühl, la réponse est
simple : « Il faut bien commencer un jour ! » Il savait à l’époque
que ses pièces n’étaient pas abouties, mais il lui manquait
l’expérience nécessaire pour le faire. Avec ces deux pièces, qui
remontent à décembre 1990, nous rentrons directement dans
l’univers mélodique et harmonique de Lühl qui va plus tard générer
toute sa créativité.
Valse LWV 5
Bercé par la musique folklorique d’Europe de l’Est depuis son plus
jeune âge, Lühl a composé cette valse en février 1991 en
s’inspirant librement d’une mazurka polonaise.
Thema und Variationen LWV 7
La première pièce d’envergure pour piano est un exercice de style
et est datée d’octobre à décembre 1992. L’originalité repose sur
la première séquence musicale, qui est en réalité une variation
avant le thème, servant en même temps d’introduction et de mise en
ambiance pour l’ensemble de l’œuvre. Ce procédé se retrouve dans
la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninoff, dans
laquelle l’auteur ajoute au faux thème dans le manuscrit
Precedente. L’idée d’orchestrer la pièce a été abandonnée par son
compositeur, mais les différentes variations font ressentir le
désir d’un élargissement orchestral.
Elegie LWV 10
Cette pièce lente et méditative montre bien l’utilisation
extrêmement resserrée du matériau musical avec lequel peut
travailler un compositeur pour faire une pièce à part entière avec
très peu d’éléments. Sur le manuscrit figure la mention « La
Ciotat – août 92 ».
Thema und Variationen LWV 11
Naïf et juvénile d’apparence, ce deuxième exercice de style sous
forme de petites variations isolées autour d’un thème original
regorge de petites aspérités techniques. Sur le manuscrit est
écrit « La Ciotat – 29-30.8.1993 ».
Moment musical LWV 14
C’est le premier des 17 moments musicaux qu’a écrits l’auteur
jusqu’à la parution de ce disque.
Celui-ci date du 19 mars 1994. Un certain passage vers le milieu
rappelle l’offertoire du Requiem Vauban LWV 61, composé bien plus
tard, en 2001.
Étude LWV 15
Destinée à un bis à la fin d’un concert, cette étude brille de
virtuosité, sans néanmoins présenter de réelle difficulté
pianistique. L’étude consiste en l’exploitation du passage du
pouce au quatrième, tout en ayant « des doigts partout, mais tout
tombe facilement sans grand effort » (l’auteur). Elle a été
composée au printemps 1994 et dédiée à un de ses professeurs Cyril
Huvé.
Valse LWV 18
La Valse LWV 18, composée d’abord à Trèves en Allemagne en 1994
puis terminée le 2 mai 1995, a été crée en août 1997 à la Salle
Poirel de Nancy par la pianiste Juliette Boubel, elle fait partie
des innombrables pièces individuelles qui figurent dans la
catalogue des œuvres pour piano de Lühl.
Moment musical LWV 20
D’une redoutable difficulté d’exécution, le deuxième moment
musical de la série est dans l’élan passionné que l’on peut
retrouver dans sa première ballade. Il a été composé dans la
journée du 30 avril 1995.
Ballade n°1 LWV 22
Brillante pianistiquement, la main droite de cette ballade est
presque exclusivement écrite en octaves et demande une grande
souplesse du poignet pour ne pas fatiguer la main. Un compositeur,
même s’il doit également travailler ses propres pièces pour un
concert, ne se rend pas forcément compte de la réelle difficulté
pour un instrumentiste de l’extérieur, car en composant, il a déjà
"digéré" l’essentiel du travail digital ainsi que la structure.
Pour l’hyperlaxité de naissance de l’auteur, les octaves ne
représentent pas une réelle difficulté. « On ne doit pas composer
ni pour un instrument ni pour un instrumentiste, car on se limite
dans les possibilités créatrices. Il faut, comme Bach ou Mozart,
composer pour la musique, et rien que pour la musique. » La pièce
date de juillet-août 1995.
Träumerei (Rêverie) LWV 23
Une pièce lente termine ce premier CD des œuvres pour piano seul
de Lühl. À l’origine, le moment musical, cette rêverie et le
scherzo LWV 24 étaient réunis sous un cycle d’œuvres. Plus tard,
l’auteur découpa le cycle en mettant un numéro d’opus sur chacune
des pièces. Cette rêverie fut composée les 1 et 2 juin 1995.
Mahery Andrianaivoravelona, pianiste
Mahery Andrianaivoravelona s'est produit pour la première fois
comme pianiste avec orchestre à l'âge de 13 ans en interprétant le
9ème Concerto K271 Jeune homme de Mozart. En 1991, il entre au
CNSM de Paris dans la classe de piano de Michel Béroff et suit
parallèlement des cours de musique de chambre. Il y obtient quatre
ans plus tard le DFS, ainsi que diverses récompenses en histoire
du jazz, en acoustique, en déchiffrage et en analyse. Suite à
cela, il remporte divers Premiers Prix de Concours Nationaux et
Internationaux tels que ceux du Royaume de la Musique, du Concours
Claude Kahn ou encore du Concours de Saint-Nom La Bretèche et est
depuis invité à se produire en récital en France, en Allemagne
(Hattersheim/Düsseldorf), en Italie (Rome), en Tunisie (Hammamet)
à La Réunion, et dernièrement à Madagascar, à l'occasion de divers
événements tels que festivals, congrès médicaux ou pour des œuvres
caritatives (concerts au profit des victimes du cyclone "Geralda"
à Antananarivo, éditions 2002 et 2003 du Téléthon avec le COUPS :
Chœur et Orchestre de l'Université Paris-Sorbonne et à l'église
St-Merry). Depuis 2004, il forme un duo avec le pianiste et
compositeur Enguerrand-Friedrich Lühl. Parallèlement à son
activité de concertiste, il mène régulièrement une action
pédagogique active à Madagascar au travers d'ateliers, de Master
Classes, de concerts et de jury de concours.
Philippe Barbey-Lallia, pianiste, chef d’orchestre
De nationalité franco-finlandaise, ce jeune chef d’orchestre a
débuté sa carrière en tant que pianiste concertiste. Après
plusieurs Prix de la ville de Paris à l’unanimité en piano et
musique de chambre, il a intégré le CNSM de Paris où il a obtenu
ses diplômes de pianiste concertiste et de musicien chambriste à
l’unanimité. Il y a reçu l’enseignement de Bruno Rigutto, Daria
Hovora, Claire-Marie Le Guay, Pierre-Laurent Aimard... Lauréat de
concours internationaux, il s’est produit à la Cité
Internationale, la Salle Cortot, la Maison de la Radio, au Palais
des Congrès, en la Cathédrale Notre-Dame de Paris, au Festival du
Vexin, au Festival des Nuits de Sainte-Anne à Montpellier, à la
Halle aux grains de Toulouse et au Musée des Jacobins… mais
également à l’étranger (Finlande, Grande-Bretagne, Allemagne,
Belgique, Irlande, Italie…). Depuis le premier concert qu’il a
dirigé à l’âge de 12 ans, Philippe Barbey-Lallia se destine à la
carrière de chef d’orchestre. Il a abordé l’écriture, l’analyse,
l’orchestration et la direction d’orchestre au Conservatoire du
Centre de Paris, avant d’entrer au CNSMDP dans la classe de Claire
Levacher. Il a participé aux masterclasses de Martin Lebel,
Olivier Dejours, Janos Fürst… Sélectionné par la prestigieuse
Académie Chigiana de direction d’orchestre à Sienne, il a
travaillé auprès du maestro Gianluigi Gelmetti qui l’a nommé
lauréat de la promotion 2004. Depuis, il a été invité à diriger
notamment l’Orchestre Col Canto, l’ensemble Les Folies
Dramatiques, l’Orchestre des Lauréats du CNSMDP, l’Orchestre de
Sofia, l’Orchestre Symphonique de Mulhouse… Il est chef titulaire
de l’ensemble orchestral Ellipses, dédié à la création d’œuvres de
jeunes compositeurs, ainsi que de l’Orchestre Cinématographique de
Paris. Son talent avéré pour le répertoire lyrique l’a amené à
diriger plusieurs opéras d’Offenbach, Gounod et Mozart, ainsi que
Le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn et le spectacle Viva
Rossini sous l’égide de la fondation Rossini de France
Enguerrand-Friedrich Lühl-Dolgorukiy, pianiste, compositeur, chef
d'orchestre
Après avoir terminé brillamment ses études de piano à la Schola
Cantorum, Lühl complète sa formation en entrant à 15 ans au CNSM
de Paris. 3 ans après, il obtient un Premier Prix de piano à
l’unanimité. Parallèlement à son cursus de piano, il suit des
cours d’analyse musicale, de jazz, de musique de chambre, de
direction d’orchestre, d’harmonie et de contrepoint avec une
passion grandissante. Après ses études, il entre dans le monde
charismatique du Concours International et s’y consacre
pleinement. Dès 1998, il devient lauréat de plusieurs concours,
dont notamment Rome, Pontoise et le Tournoi International de
musique. Depuis, il fréquente les grandes scènes d’Europe
(récitals, musique de chambre, avec orchestre). La presse le
qualifie unanimement de concertiste international. Il travaille
depuis 2005 pour le compositeur américain John Williams, pour
lequel il transcrit les partitions de ses plus grands thèmes de
musique de films pour piano seul et deux pianos. Il a enregistré
en 2003 le CD « John Williams au piano vol. I » avec ses propres
arrangements des plus grands thèmes d’Hollywood pour piano seul.
Un deuxième volume vient d’être enregistré avec les plus grands
thèmes de Star Wars pour deux pianos. Son catalogue de compositeur
est considérable : six symphonies, deux concertos pour piano, de
la musique de chambre, diverses pièces pour soliste et orchestre,
environ 120 pièces pour piano seul, des orchestrations et
réductions, une musique de film...
Very happy about his latest work, the composer called one of his
friends to listen to his latest composition over the telephone. He
put the receiver on the piano seat next to him and plays the piece
for him which had just been completed without any previous
practice or work on it.
He only plays this way with pieces written for the piano because
being a perfectionist he prefers not to transform the manuscript
by adapting it spontaneously for the piano when it is chamber
music or orchestral pieces.
Lühl composes while sitting at the table and does not need
instrumental support to find harmony, sounds and rhythms because
he hears them in his head. However, as a pianist he can not resist
playing certain passages that he has just written. He has never
changed his way of working. Aged nine he wrote his first work
which consisted of two virtuoso pages. Lühl doesn’t divulge in
public his way of working; often he repeats himself at the end of
a concert when the public asks him : "How do you do it ?!” For him
it’s the result of sounds and their architecture which matters,
not the fact of writing an entire book on a very private journey
of self discovery which results in his music. “When I’m gone the
others can ask themselves these questions. It will give them
something to talk about”, he smiles.
After ten years of studies in harmony and conterpoint his training
was complete. Since childhood he always knew he would spend every
moment composing once he had acquired the tools which were
necessary to do so. And so he completed his project over the years
revisiting piano pieces, chamber music and symphonies by rewriting
them entirely and only preserving the main thematic elements, so
as to create a unity and stylistic and musical cohesion throughout
his catalogue.
At the same time he continues to compose new pieces. Each future
work is inspired by the previous one, creating in a way the thread
that runs though time and space in his music. Each written piece
is a witness, a page from a diary to be decoded by the listener.
Lühl composes directly on paper without any drafts. His
intellectual work is like Arnold Schönberg’s for example: the
music runs through his head while walking or giving classes, or
even on his bicycle…! And often in addition to the work, “the
inspiration comes while writing”. Once the sequence is clear in
his head he only has to write it down. He works very quickly and
his catalogue is quite large given his young age and already
includes 160 Opuses (LWV= Lühl-Werke-Verzeichnis, in English
‘Lühl’s work catalogue), which include seven symphonies, two piano
concertos, different pieces for solo and orchestra, symphonic
poems, chamber music, … and at least 120 pieces for piano. His
opera Unvergessen (Unforgotten) in three acts based on a
historical drama, was performed ten times in January 2004 at
Bolzano, the Tyrolean capital of Northern Italy.
Several years ago, he started working with the “Vauban
Association” to compose commemorative works on the great French
Marshall de Vauban (1633-1707) for his tercentenary to be
celebrated in 2007. He is in charge of the musical part by having
composed four great pieces : a string quartet, a Requiem in
memoriam Vauban, a symphonic poem la Chamade work for choir and
orchestra which illustrates Vauban’s essay about the attack and
defence of fortified citadels, and a suite for solo string
entitled Suite Royale (King suite) in the memory of Louis XIV.
His pieces for piano are classed by cycle in accordance with his
desire for unity throughout his work. He refuses “unusual”
commissions (e.g. clarinet and flute, accordion and piano…), all
that is not useful for his purposes. He writes at the moment of
inspiration and for unity of style. His ultimate goal is to leave
to prosperity a cultural patrimony of quality as well as an entity
which has witnessed his artistic processes during these years of
creativity.
Even in the choice of the nomenclatura, the construction of the
work and its topic, Lühl remains a classical composer, following
in the tradition of Brahms, Tchaikovsky or the young Rachmaninoff
and Scriabin and avoiding extravagant experiments. Strongly
attached to symbolism, his free pieces often carry enigmatic and
meditative titles. Having finished a double training in piano and
conducting at the Conservatoire National de Paris in 1995, he
never went back to it as a teacher, as so many do. Lühl is an
international musician, and feels also, because of his family
roots, a close artistic affinity with the Slavs and Germans. His
music “lasts”, takes time to expand during long progressions.
“Every work is a variation on the previous one with all its own
innovations; the entire work of an artist is just a variation, a
reflexion of his personality. [...] One has to find oneself
through Beauty which one has so search for and find as one’s own
Truth. It’s only like this that we can create our own style and
our own musical personality by using reflexes to formulate that
which we like in our pieces. It’s only in finding ourselves
through music that we are capable of moving the listener, this
silent judge who contributes to insuring the perenity of a work.”
For many years he has been working on the integral works of the
Russian composer Alexander Scriabin.
Besides transcriptions and individual pieces his catalogue for
piano alone includes six sonatas, eight ballads, twenty musical
moments and about thirty preludes, waltzes, etudes and suites.
Lühl is an accomplished artist: an enthusiastic amateur of French
Art Nouveau, the impressionist painters and Italian Renaissance
Architecture. He is also the author of several essays, short
stories and novels on philosophy, history, science-fiction as well
as poetry and scientific works on musicology.
His recordings are available at the music label Polymnie, for
which he already recorded several works of his own, conducting an
orchestra for his Fifth Symphony (POL 990 361), or playing the
piano, and more recently a CD of piano pieces by S. Rachmaninoff
and the Rhapsody on a theme by Paganini and the Second piano
concerto op. 18 (POL 150 865). Lühl is planning to record his
entire work (about 40 CDs).
Elena Ossipova
translation : Patricia O'Nolan
Nocturne & March LWV 4
Before the first original pieces and his opus 1 (the transcription
for piano solo of Mahler’s First Symphony), Lühl had already
filled several music books with compositions of all sorts. How
does a composer and what criteria decides him to name a work “opus
one” ? For Lühl, the reply is simple : “you have to start
somewhere”. He knew at the time that his pieces were not mature
enough, and he lacked the experience necessary to do so. With
these two pieces, which were composed in December 1990, we enter
into the melodic and harmonious universe of Lühl, which later
would generate all his creativity.
Waltz LWV 5
Inspired by Eastern European folk music since his youngest years,
Lühl composed this waltz in February 1991 inspired entirely by a
polish Mazurka.
Theme & Variations LWV 7
The first larger piece for piano is an exercise in style dated
“October 1992”. Its originality rests upon the first musical
sequence which in reality is a prelude-variation before the theme,
which serves at the same time as an introduction and the
predominant tone of the work in general.
This procedure is to be found in the rhapsody on a theme of
Paganini by Rachmaninoff, where the author adds a false theme in
the previous manuscript. The idea of orchestrating the piece was
abandoned by the composer, but the different variations are felt
in the orchestral enlargement.
Elegy LWV 10
This slow and meditative piece shows the extreme tightness of the
musical material with which a composer may work to create an
entirely independent piece from very few elements. On the front
page is the mention “La Ciotat – august 92”, a little village
close to Marseille in the South of France.
Theme & Variations LWV 11
Naive and puerile in appearance, this second exercise in style in
the form of small isolated variations around an original theme is
full of little original touches. On the manuscript is mentioned
“la Ciotat – 29-30. 8.1993”.
Moment musical LWV 14
It’s the first of 17 musical moments which the author wrote until
release of this CD. This dates from March 19th 1994. A certain
passage in the middle has echoes of the Offertory from the Vauban
Requiem LWV 61, composed much later, in 2001.
Étude LWV 15
“Destined to be an encore at the end of a concert, this etudes
shines with virtuosity without ever presenting any real difficulty
in its execution. The etude consists of the use of stretching both
thumb and ring finger in a form of warming up exercise, which
doesn’t demand a lot of effort.” [the author]. It was composed in
Spring 1994.
Waltz LWV 18
The waltz LWV 18, commenced in Trier in Germany in 1994, and
finished in May 1995 was premiered in August 1997 in the Salle
Poirel in Nancy. It is part of numerous individual pieces which
make up Lühl’s catalogue for piano.
Moment musical LWV 20
A very difficult piece to play, the second Moment musical from the
series is full of passion, which can be also found in his fist
ballad. It was composed in April 1995.
Ballad n°1 LWV 22
It is a brilliant piece played with the right hand; it is almost
exclusively written in octaves and demands a great elasticity of
the wrist. A composer, even if he has to play his own pieces in
concert, does not realize the real difficulty for an external
pianist, because while composing, he has already digested the
essential of the digital work as well as the structure. So for
Lühl it shouldn’t represent a real challenge : “One should not
compose either for an instrument or a musician, because one limits
one’s creative possibilities. One must, like Bach or Mozart,
compose music just for the music.” The piece dates from
July-August 1995.
Träumerei (Rêverie) LWV 23
This slow piece terminates the first CD of works for piano by
Lühl. Originally, the Moment musical LWV 20, this “rêverie” and
the Scherzo LWV 24 were put together in a cycle. Later, the author
cut up the cycle by putting an opus for each piece. This piece was
composed in June 1995.
Mahery Andrianaivoravelona, pianist
Mahery Andrianaivoravelona first performed as a pianist with
orchestra at the age of thirteen when he played Mozart’s 9th
concerto K271. In 1991 he began his studies at the Paris
Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse (CNSMDP)
with Michel Béroff and at the same time followed courses in
chamber music. Four years later he received his diploma from the
CNSMDP as well as many awards in history of jazz, acoustics and
musical theory. After that he won various first prizes nationally
and internationally such as the Royaume de la musique, the Claude
Kahn competition and the international Saint-nom-la-Bretèche
competition. He has also played internationally in France, Germany
and Italy, Tunisia, La Réunion and lately in Madagascar for
festivals and special events. Since 2004 he performs in duo with
the pianist and composer Enguerrand-Friedrich Lühl. In parallel to
his activity as a concert pianist he organises special music
workshops for master classes, concerts and juries in Madagascar.
Enguerrand-Friedrich Lühl-Dolgorukiy, pianist, composer,
conductor
Enguerrand-Friedrich Lühl-Dolgorukiy was born in Paris in 1975.
He started his studies as a pianist at the Schola Cantorum then
completed his training by entering the Conservatoire National
Supérieur de Musique in Paris aged 15. Three years later he
obtained first Prize for piano. Parallel to his piano cursus he
studied music analysis, chamber music, orchestral conducting,
harmony and contrapoint. Since 1998 he has won several
international competitions and plays at prestigious venues
throughout Europe. The press is unanimous in considering him as an
international concert pianist. Since 2002 he has been working with
the production company Musique & Toile specialized in the
organisation of musical and film events for which he plays his own
arrangements for piano solo and duo of Hollywood’s great film
scores composed by John Williams. His 1300 pages of musical
arrangements will be edited at a future date. He also recorded a
CD entitled “John Williams’ music vol. 1” A second has just been
recorded with more great themes from Star Wars for two pianos. His
composer’s catalogue is impressive: six symphonies, two piano
concertos, chamber music, various pieces for soloist and
orchestra, around 120 original pieces for piano, orchestrations
and arrangements, film music…
Philippe Barbey-Lallia, pianist, conductor
Of French-Finnish nationality, this young conductor began his
careeras pianist concert performer. He obtained at CNSM of Paris
the diplomas of pianist and chamber music. He received the
teaching of Bruno Rigutto, Daria Hovora, Claire-Marie Le Guay,
Pierre-Laurent Aimard... International prize-winner of
competition, he play in the Cité Internationale, the Salle Cortot,
the Maison de la Radio, the Palais des Congrès, the Cathedral
Notre-Dame de Paris, to the Festival of Vexin, to the Festival des
Nuits de Sainte-Anne in Montpelier, in the Halle aux Grains of
Toulouse and in the Museum of the Jacobins but also abroad
(Finland, Great Britain, Germany, Belgium, Ireland, Italy). Since
his first concert at the age of 12, Philippe Barbey-Lallia intends
himself for conductor's career. He approached the writing, the
analysis, the orchestration and the directionof orchestra in Paris
with Claire Levacher, Martin Lebel, Olivier Dejours, Janos Fürst,
and Gianluigi Gelmetti on the occasion of prestigious Chigiana
academy of Siena. He conduct the Orchestra Col Canto, the Folies
Dramatiques, the Orchestra of the Prize-winners of the CNSMDP, the
Sofia Orchestra, the Symphony Orchestra of Mulhouse, the Orchestra
Ellipses, and the Film Orchestra of Paris.
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