|
Rhapsodie sur un thème de Paganini op. 43
A propos du procédé de création de la Rhapsodie sur un thème de
Paganini, Victor Séroff s’exprime de la façon suivante : "Peu
après 1930, Rachmaninoff ressentit à nouveau l’impérieux désir de
composer. Tous les amis qui venaient le voir, faisaient de
Clairefontaine, sa résidence d’été proche de Paris, où la colonie
russe ne cessait de vivre dans des intrigues politiques, un séjour
trop bruyant et trop gai pour lui". Rachmaninoff s’acheta une
petite propriété, "sans aucun voisin", disait-il, sur le lac de
Firwaldstadt, près de Lucerne. Il surveilla la construction de sa
nouvelle demeure qu’il baptisa Senar, du nom composé des deux
premières lettres de son prénom et de celui de sa femme,
auxquelles il ajouta l’initiale R de son nom de famille.
Tout le monde, dans la famille, le taquina sur le choix
particulier de cet endroit car, faisait remarquer Mme
Rachmaninoff, "le Baedeker lui-même dit qu’il y pleut plus que
partout ailleurs dans le monde". Mais le compositeur se sentait
heureux dans cette solitude où ses enfants et petits-enfants
venaient le rejoindre et où il se détendait en pratiquant sur le
lac son sport préféré, le canot automobile.
"J’en ai maintenant terminé avec tous mes concerts (jusqu’au 3
octobre, en Amérique)", écrivait-il de Paris à Vladimir Vilshau le
6 avril 1934, "et je me sens, comme il fallait s’y attendre, aussi
vidé qu’un citron pressé, fatigué et nerveux et, fort désagréable
pour ceux qui m’entourent. Bien que je réduise chaque année le
nombre de mes concerts, cet épuisement augmente d’année en année.
Je pars dans trois jours pour la Suisse. J’ai là-bas, sur le lac
de Lucerne, un petit coin où je compte passer tout l’été. J’adore
y vivre. Je passe mon temps à jardiner et à soigner mes fleurs. Le
début de mon séjour sera gâché par une petite opération que je
dois subir à mon arrivée. Ne t'inquiète pas ! On m’assure que ce
n’est pas une opération sérieuse. Peut-être me laissera-t-on
quitter l’hôpital le 1er mai. […] J’y vais avec ma femme. Je te
signale, à ce propos, qu’elle m’accompagne maintenant dans toutes
mes tournées de concerts. Les enfants ne viendront en Suisse que
beaucoup plus tard. […] J’adore mes petits-enfants mais j’aime
encore plus mes filles. Elles sont si bonnes. Rien du genre
moderne ! Tu le vois, j’ai toujours des goûts aussi conservateurs
[…]"
Mais au lieu de réduire le nombre de ses concerts (au cours des
trois dernières années, il avait refusé d’en donner plus de
quarante-cinq), Rachmaninoff s’en était laissé imposer
soixante-cinq : "pourrai-je les supporter ?", se plaignait-il dans
sa lettre à Vilshau "Je commence à me sentir épuisé. Il m’est
souvent trop difficile de jouer. Je me fais vieux…"
Il lui faisait néanmoins part, dans cette même lettre, de ces
heureuses nouvelles. "J’ai achevé un nouveau morceau il y a deux
semaines. Cela s’appelle Fantaisie pour piano et orchestre en
forme de variations sur le thème de Paganini – le même que celui
sur lequel Liszt et Brahms ont écrit leurs variations1. C’est un
ouvrage très long ; il dure de vingt à vingt-cinq minutes. C’est
la durée d’un concerto pour piano. Je ne compte pas le publier
avant le printemps prochain. Je vais d’abord l’essayer à Londres
et à New-York de façon à pouvoir y apporter les corrections
nécessaires. C’est une composition très difficile et je devrais
commencer à la travailler mais je deviens d’année en année plus
paresseux quant au travail des doigts."
La Rhapsodie sur un thème de Paganini est incontestablement l’une
des œuvres les plus importantes de celles que le compositeur
écrivit après son départ de Russie, aussi connue que ses second et
troisième Concertos. Elle appartient aux quelques compositions
pour piano et orchestre écrites en forme de variations telles la
Danse Macabre de Liszt (Totentanz) et les Variations symphoniques
de Franck. Rachmaninoff prit pour thème le 24ème Caprice de
Paganini, plus connu sous la brillante forme des Variations pour
piano de Liszt et Brahms que dans sa version originale. Les
vingt-quatre variations de la Rhapsodie se divisent en trois
groupes, car Rachmaninoff a toujours employé trois mouvements
comme structure de ses œuvres symphoniques. Le trait frappant de
cette composition est qu’il montre, chez Rachmaninoff, un style
nouveau. On n’y trouve pas ces thèmes chantants spécifiquement
russes. D’un exposé laconique, elle ressemble, avec son usage
modéré de la pédale et la couleur sèche, martelée, de ses brefs
épisodes, à une composition contemporaine. Les quelques variations
écrites dans l'ancien style de Rachmaninoff ne font que souligner
sa nouvelle manière.
La création mondiale eut lieu à Baltimore le 7 novembre 1934 avec
Rachmaninoff comme soliste sous la direction de Léopold Stokowski.
Le mois suivant, l’auteur joua à nouveau à New York, sous la
direction de Bruno Walter. Une tournée triomphale des Etats-Unis
et de l’Europe suivirent. Saluée partout comme un signe magnifique
de renouveau créatif, la Rhapsodie a bien vite trouvé sa place
parmi les œuvres pour piano et orchestre du XXème siècle.
Rien ne permet de dire si Rachmaninoff l’écrivit avec une
arrière-pensée chorégraphique, mais, trois ans plus tard, il
écrivait à Michel Fokine, chorégraphe russe, de "Hertensetin bei
Luzern", Villa Senar, le 29 août 1937 : "Cher Mikhail
Mikhailovich, je ne peux pas arriver à vous joindre. […] Vous êtes
comme un météore ou, pour parler plus poétiquement, comme une
nouvelle lune. J’envoie donc cette lettre à Londres. Je voulais
vous dire que je serai très heureux si vous pouvez tirer quelque
chose de ma Rhapsodie. J’ai pensé cette nuit à un sujet possible
et voilà ce qui m’est venu à l'esprit. Je ne vous en donne pour
l’instant que le plan général […]. Pourquoi ne pas faire revivre
la légende de Paganini qui, pour atteindre à la perfection dans
son art et pour le cœur d’une femme, avait vendu son âme au diable
? Toutes les variations construites sur le thème du Dies Irae
représentent l’esprit malin. Du
n° 11 au n° 18, les variations sont des épisodes d’amour, Paganini
apparaît lui-même dans le ‘thème’ (c’est sa première apparition)
et on le retrouve pour la dernière fois, mais vaincu, dans la
variation n° 23. A la fin de la composition, les douze premières
mesures qui suivent les variations représentent le triomphe des
vainqueurs. L’esprit malin apparaît pour la première fois dans la
variation n° 7, à l’endroit marqué 19, où l’on peut situer le
dialogue avec Paganini au sujet de son propre thème et de celui du
Dies Irae. Les variations n° 8, 9 et 10, constituent le
développement de 'l’esprit malin'. La variation n° 11 nous ramène
dans le domaine de l’amour. Le n° 12 (menuet) dépeint la première
apparition de la femme. La variation n° 13 est la première
conversation entre la femme et Paganini. Et le n° 19 : triomphe de
Paganini et son pizzicato diabolique. Il serait intéressant de le
montrer avec son violon – pas un véritable violon, bien entendu,
mais quelque chose de fantastique. Il me semble aussi qu’à la fin
du morceau, les autres personnages représentant l’esprit malin
pourraient être traités en caricatures au moment de leur combat
pour la femme et l’art de Paganini, caricatures ressemblant
précisément à Paganini. Ils pourraient aussi avoir des violons,
mais encore plus fantastiques et plus grotesques. Vous n’allez pas
vous moquer de moi, j’espère ? J’aimerais tant vous voir pour vous
en parler de façon plus détaillée, à la condition, bien entendu,
que mon schéma et mes idées vous paraissent valables et dignes
d’intérêt" 3.
Deux ans plus tard, le 30 juin 1939, le public londonien de Covent
Garden eut la primeur de Paganini, ballet fantastique en trois
parties, par S. Rachmaninoff et M. Fokine. Loin de 'se moquer' des
suggestions contenues dans sa lettre, Fokine donna son accord au
compositeur et établit son scénario sur la vieille légende
concernant Paganini "qui vendit son âme à un esprit malin en
échange de la perfection dans son art".
Le ballet dépeint le magnétisme de Paganini, mêlé à l’influence de
l’esprit malin qui, à la fin, est vaincu par l’esprit du Génie
divin qui ouvre au grand violoniste les portes de l’Immortalité.
Rachmaninoff écrivit une nouvelle fin spécialement destinée au
ballet et les critiques acclamèrent cette œuvre qu’ils tenaient
pour une des plus belles réalisations de Fokine.
Concerto n° 2 op. 18 en ut mineur
Le 15 mars 1897, Rachmaninoff venait d’essuyer le plus grand
échec de sa carrière auprès du public de Saint-Pétersbourg avec la
création de sa première Symphonie op. 13 en ré mineur. Assis sur
l'escalier de secours aboutissant à l’amphithéâtre de la Salle de
la Noblesse, il vécut l’heure la plus douloureuse de sa vie.
Rachmaninoff n’était pas un artiste révolutionnaire, pas un
Scriabine aux visions philosophico-transcendantales en quête
d'absolu, pas un Taneïev allant se réfugier dans son laboratoire
personnel de sons, ni un Moussorgski prêt à se faire brûler sur le
bûcher pour ses idéaux. Rachmaninoff était un être simple, qualité
qui lui offrit bien des années plus tard la célébrité qu’il
méritait. Pendant plusieurs mois, il n’écrivit plus une seule
note. Ce trouble cérébral lui fit perdre toute faculté créatrice
et il sombra peu à peu dans l’alcoolisme profond. Jeune, il se
différencia totalement du Rachmaninoff que l’on connut plus tard :
passionné, s’emballant vite, sentimental et affectueux jusqu’au
bout des ongles, il avait vite pris l’habitude de ses premiers
succès. La création de cette Symphonie allait changer son
tempérament à jamais. Les amis de Sergueï pensaient que s’il
arrivait à rencontrer Tolstoï, celui-ci pourrait lui venir en
aide, la dépression détériorant rapidement son état de santé. La
princesse Alexandra Liévin, amie intime de Rachmaninoff, écrivit
au grand écrivain : "Ce garçon est en train de s’effondrer. Il a
perdu toute confiance en lui. Tâchez de le remonter." Mais même
quelqu’un comme Tolstoï ne réussit pas à remonter5 le moral de ce
jeune artiste, proche du suicide. Ce fut Alexandre Siloti,
également pianiste et chef d’orchestre, qui accourut au secours de
son cousin. En même temps que Siloti acceptait de le faire vivre,
pendant deux ans, afin de lui permettre de se consacrer
entièrement à la composition, ses cousines, les sœurs Satin,
finirent par décider Rachmaninoff à consulter le Dr Nicolaï Dahl.
C’était un psychiatre, fervent mélomane, spécialisé dans la
désintoxication des alcooliques grâce à l’hypnotisme. Il jouait
fort bien du violon et organisait chez lui des soirées de musique
de chambre. De janvier à avril 1900, Rachmaninoff se rendit tous
les jours chez Dahl où, il demeurait à demi endormi dans un
fauteuil tandis que le médecin répétait, pour le suggestionner,
les formules : "Vous allez vous mettre à écrire votre concerto […]
Vous travaillerez sans aucune peine […] Le concerto sera excellent
[…]"6 On ne sait si Dahl essaya autre chose que de lui redonner
confiance car Rachmaninoff resta extrêmement discret à propos de
ces années, et très peu de documents nous livrent un aperçu
concret de son quotidien des années 1897-1900. Quoi qu’il en soit,
le traitement du Dr Dahl sembla avoir été miraculeusement
profitable aux dons créateurs de l’artiste, qui s’engagea dans une
voie nouvelle et plus heureuse. Rachmaninoff cessa de boire, et le
reste de sa vie, c’est à peine s’il avala un peu d’alcool.
Le 2 décembre 1900, au cours d’une représentation de bienfaisance
que le Comité pour le Soulagement des Souffrances des Prisonniers
avait organisée et donnée à la salle de la Noblesse, à Moscou – la
princesse Liévin et Mme Satin, la tante de Sergueï, faisaient
partie du Comité – il joua les deux derniers mouvements de son
Concerto avec Siloti au pupitre. Encouragé par ce premier succès
depuis sa malheureuse Symphonie, Rachmaninoff compléta le Concerto
en y ajoutant le premier mouvement et il le joua en entier l’année
suivante, le 27 octobre 1901, au cours d’un concert donné par la
Philharmonique de Moscou. C’était la première audition de l’une
des œuvres les plus populaires de la littérature pianistique.
Rachmaninoff se remit à écrire, son histoire reprit vie.
Prélude op. 3 n°2 en ut # mineur - (version deux pianos 1938)
Lorsque Victor Séroff, un des biographes de Rachmaninoff et
lui-même pianiste, demanda au compositeur ce qui l’avait inspiré
pour écrire son Prélude en ut # mineur op. 3, pièce maîtresse
probablement la plus connue de son auteur, il répondit en toute
simplicité : "Quarante roubles. Mon éditeur m’en avait offert deux
cents pour cinq morceaux pour piano et le Prélude était l’un des
cinq."7 Le prélude, extrait de la suite 5 Pièces de fantaisie op.
3 fut composé à l' automne 1892 et dédié à son professeur Anton
Arensky.
Las de jouer son Prélude pratiquement à chaque concert, il se mit
à le remanier. A la suite de ces remaniements, les critiques
anglais déclarèrent que Rachmaninoff se savait pas jouer ses
propres œuvres ! Il n’était en effet pas rare qu’il improvisât à
moitié sur ses œuvres ou réécrivît certains passages afin d’en
maintenir la fraîcheur du moment présent lors de l’interprétation,
pour ne pas sombrer dans une répétition automatique lors de ses
multiples concerts.
Aux Etats-Unis, dès les années vingt, il enchaîna concert sur
concert et ne trouva que peu de temps pour composer. Ce n’est qu’à
Senar, qu’il pouvait encore s’adonner à la composition avec plus
de tranquillité. Il entama une série de transcriptions d’autres
compositeurs et de ses propres œuvres (comme la deuxième version
de son Humoresque op. 10 n°5 en 1940 – enregistrée par
Lühl-Dolgorukiy chez Polymnie POL 150 657 – et la version pour
deux pianos des Danses symphoniques op. 45 de 1941). C’est ainsi
qu’il arrangea son fameux Prélude en ut # mineur pour deux pianos,
rarement joué dans cette formation peu médiatisée par son éditeur
Boosey & Hawkes depuis la première édition de cet arrangement,
dirigée par Charles Foley en 1938.
Enguerrand-Friedrich Lühl-Dolgorukiy, piano
Après avoir terminé brillamment ses études de piano à la Schola
Cantorum, Enguerrand-Friedrich Lühl-Dolgorukiy complète sa
formation en entrant à 15 ans au CNSM de Paris. Trois ans après,
il obtient un Premier Prix de piano à l’unanimité. Parallèlement à
son cursus de piano, il suit des cours d’analyse musicale, de
jazz, de musique de chambre, de direction d’orchestre, d’harmonie
et de contrepoint avec une passion grandissante. Après ses études,
il entre dans le monde charismatique du Concours International et
s’y consacre pleinement. Dès 1998, il devient lauréat de plusieurs
concours, dont notamment Rome, Pontoise et le Tournoi
International de musique. Depuis, il fréquente les grandes scènes
d’Europe (récitals, musique de chambre, avec orchestre). La presse
le qualifie unanimement de concertiste international. Il prépare
depuis des années le travail de l’intégrale des œuvres du
compositeur russe Alexandre Scriabine. S’étant déjà produit en
récital avec les Préludes, les Études et le Concerto, il
entreprend actuellement l’étude des Poèmes. Il travaille depuis
2005 pour le compositeur américain John Williams, pour lequel il
transcrit les partitions de ses plus grands thèmes de musique de
films pour piano seul et deux pianos. Il a enregistré en 2003 le
CD John Williams au piano avec ses propres arrangements des plus
grands thèmes d’Hollywood pour piano seul. Un deuxième volume
vient d’être enregistré avec les plus grands thèmes de Star Wars
pour deux pianos. Son catalogue de compositeur est considérable :
six symphonies, deux concertos pour piano, de la musique de
chambre, diverses pièces pour soliste et orchestre, environ 120
pièces pour piano seul, des orchestrations et réductions, une
musique de film... Son opéra Unvergessen (Inoubliable) en trois
actes sur un drame historique, a été crée en janvier 2004 à
Bolzano, capitale du Tyrol du Sud italien (10 représentations).
L’Association Vauban lui a commandé une série d’œuvres
commémoratives pour célébrer l’année des 300 ans de la mort du
Maréchal en 2007 : un Requiem in memoriam Vauban, le poème
symphonique La Chamade, une Symphonie de chambre pour orchestre à
cordes, un quatuor à cordes, une Suite Royale pour corde ou flûte
seule. Il travaille en collaboration avec les éditions
phonographiques Polymnie pour l’intégrale de l’enregistrement de
ses œuvres (près de 40 CDs). Sont déjà disponibles ses quatre
premiers Quatuors à cordes, le Requiem Vauban, sa Cinquième
Symphonie sous sa direction et un CD Rachmaninoff. D’autres albums
sont en préparation. Lühl-Dolgorukiy est un artiste complet. Grand
amateur d’Art Nouveau, de peinture impressionniste et
d’architecture de la Renaissance italienne, il est également
l’auteur de nombreuses œuvres littéraires, en trois langues, dans
les thématiques les plus diverses (essais, romans à caractère
historique, philosophique, futuriste ou dramatique, recueils de
poésies, ouvrages scientifiques musicologiques, nouvelles…).
Mahery Andrianaivoravelona, piano
Mahery Andrianaivoravelona s'est produit pour la première fois
comme pianiste avec orchestre à l'âge de 13 ans en interprétant le
9ème Concerto K271 "Jeune homme" de Mozart. En 1991, il entre au
Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris
(CNSMDP) dans la classe de piano de Michel Béroff, et suit
parallèlement des cours de musique de chambre.
Il obtient quatre ans plus tard le Diplôme de Formation Supérieure
du CNSM de Paris, ainsi que diverses récompenses en histoire du
jazz, en acoustique, en déchiffrage et en analyse. Suite à cela,
il remporte divers Premiers Prix de Concours Nationaux et
Internationaux tels que ceux du Royaume de la Musique, du Concours
Claude Kahn ou encore du Concours de Saint-Nom La Bretèche, et est
depuis invité à se produire en récital en France, en Allemagne
(Hattersheim/Düsseldorf), en Italie (Rome), en Tunisie (Hammamet),
à La Réunion, et dernièrement à Madagascar, à l'occasion de divers
événements tels que festivals, congrès médicaux ou pour des œuvres
caritatives (concerts au profit des victimes du cyclone Geralda à
Antananarivo, éditions 2002 et 2003 du Téléthon avec le COUPS :
Chœur et Orchestre de l'Université Paris-Sorbonne et à l'Église
St-Merry).
Depuis 2004, il forme un duo avec le pianiste et compositeur
Enguerrand-Friedrich Lühl. Ce dernier, arrangeur pour piano solo
et deux pianos des œuvres de musique de films du compositeur
américain John Williams (déjà plus de 60 titres), prépare une
série de concerts en collaboration avec Musique et Toile, une
maison de spectacles événementiels spécialisée dans le cinéma,
autour des plus belles pages d’Hollywood, notamment avec «
l’Intégrale Star Wars » pour deux pianos.
Toujours en collaboration avec Lühl, il participe sur plusieurs
années à une série d’enregistrements d’œuvres rares pour deux
pianos de Rachmaninoff pour les éditions phonographiques Polymnie.
Parallèlement à son activité de concertiste, il mène régulièrement
une action pédagogique active à Madagascar au travers d'ateliers,
de Master Classes, de concerts et de jury de concours.
Rhapsody on a theme of Paganini op. 43
With regard to Rachmaninoff’s process of creation on the theme on
Paganini, Victor Seroff explains it as thus :
“Shortly after 1930, Rachmaninoff felt a new and strong desire to
compose.
All his friends who came to listen to the young generation of
pianists who met at his summer residence Clairefontaine, were too
noisy and frivolous for him as well as being close to Paris where
the exiled Russians never stopped plotting politically,
Rachmaninoff bought a small property without neighbours, he said,
on the Firwaldstadt Lake, near Lucerne. He oversaw the
construction of his new home which he christened Senar, after the
first letters of his and his wife’s names to which he added the
initial “R” of his family name. everybody in the family teased
them about this particular choice and place because as madame
Rachmaninoff remarked, ‘the Baedeker said that it rains here more
than anywhere else in the world. But the composer felt happy in
his solitude where his children and grandchildren came to visit
and where he relaxed practising his favourite sport, the water
pedal boat on the lake.
‘I have now finished all my concerts (until october 3d in
Amerika)’, he wrote to Vladimir Vilshau on April 6th 1934, ‘and I
feel that I am totally exhausted and generally speaking I am
disagreeable with everybody around me. Although I have reduced the
number of concerts I play every year, this exhaustion increases
every year. I’m leaving in three days from Switzerland. I have
near lake Lucerne a holiday home where I intend spending the whole
of summer. I love living there. I spend my time gardening and
looking after my flowers. This time for example the beginning of
my stay will be ruined by a small operation I have to undergo.
Don’t worry : I’ve been reassured that the operation is not
serious. Perhaps I will be allowed to leave hospital on May 1st.
This unfortunately will make it too late to plant my flowers and
naturally I shall be a little weak for a time. I’m going with my
wife. I point out in regard to this that she accompanies me on all
my concert tours and that she will stay in the hospital in a
little room near to me. The children will come to Switzerland much
later. Sophinka (Volkonskaya) will arrive with her nurse on May
1st. Irinoshka will arrive May 15th […] I adore my grandchildren
but I prefer my daughters ; they are so good. Not the modern type,
you know. I still have very conservative tastes.’ But instead of
reducing the number of concerts (over the last three years he had
refused to play more than 40 to 45 concerts per year),
Rachmaninoff allow them to impose 65 concerts : ‘Shall I be able
to stand it ?’ He complained in his letter to Vilhsau. ‘I’m
beginning to feel exhausted and it’s often difficult to play. I
feel like an old man.’
Nevertheless he also included in this letter some happy news : ‘I
finished a piece two weeks ago called Fantasy for piano and
orchestra in the form of variations on a theme of Paganini – the
same theme which Liszt and Brahms wrote their variations. It’s a
very long work and it lasts 20 to 25 minutes. It’s the same length
as a piano concerto. I don’t intend publishing it before next
Spring. I will try it out in London and then New York to see what
corrections I need to make to it. It”s a difficult piece and I
should start working on it, but each year I become more and more
lazy when it comes to playing the piano. I’m trying to avoid this
work by playing old stuff, a piece I already know off by heart
[…]’
The Rhapsodie on a theme de Paganini op. 43 is undeniably one of
the most important pieces which the composer wrote after his
leaving Russia and will endure probably as long as his Second and
Third Concertos. It belongs to some compositions for piano and
orchestra such as Liszt’s Danse Macabre and Franck’s Variations
symphoniques written in the form of variations. Rachmaninoff took
as a theme the 24th Caprice better known under its brilliant
adaptation of variations for piano by Liszt and Brahms than its
original version which contained already a series of variations.
The 24 variations of the Rhapsody are divides in three groups
because Rachmaninoff always preferred three movements as a
structure in his symphonic works. The surprising originality of
this composition is that it shows Rachmaninoff’s new style. We no
longer find the melodic themes that are specifically Russian. With
its brief introduction, in his moderate use of the pedal, the dry
colour, hammered out brief episodes, it resembles a contemporary
composition. The few variations, written in the old style by
Rachmaninoff just underscore his new way of composing.
The premiere took place in Baltimore on November 7th 1934 with
Rachmaninoff playing the solo part conducted by Leopold Stokowski.
The following month in New York the author played under the
direction of Bruno Walter. This was followed by a triumphant tour
of the United States and Europe. Acclaimed everywhere as a
magnificent sign of creative renaissance the Rhapsody very quickly
found its place in the repertoire for piano and orchestra in the
XXth century.
Nobody knows if Rachmaninoff wrote it with choreography in mind
but three years later he wrote to Michael Fokin, the Russian
choreographer of Hertenstein-bei-Luzern, from villa Senar, august
29th 1937 : “Dear Michael Michaelovitch,
I haven’t been able to contact you. I phoned you on the 15th of
august in Lucerne – you came to see us on the 13th – only to find
that you had left yesterday. Yesterday, on receiving your letter,
I called you in Montreux, same response : “You had left
yesterday.” For where ? You are like a meteor or to say it more
poetically you are like a new moon. So I’m sending this letter to
London. I wanted to tell you I would be very happy if you could
make something of my rhapsody. Tonight I thought about a possible
subject and this is what came to mind. For the moment I will just
give you the general plan, the details aren’t completely clear.
Why not revive the legend of Paganini who, in trying for
perfection in his art and to win the heart of a woman, sold his
soul to an evil entity? All the variations based on the theme of
Dies Irae represent the evil influence. From number 11 to number
18 the variations are the love sequence. Paganini himself appears
in the theme ; it’s his first appearance and we find him for the
last time but vanquished in the variation number 23. At the end of
the piece the twelve first bars which follow the variations
represent the victor’s triumph. The evil entity appears for the
first time in variation number 7 at the place marked 19 and we can
situate the dialogue with Paganini about his own theme and that of
the Dies Irae. The variations 8, 9 and 10 make up the development
of the evil influence. The variation number 11 brings us back into
the domain of love. Number 12 (minuetto) describes the first
appearance of the beloved. Variation number 13 is the first
conversation between the beloved and Paganini. And number 19 is
the triumph of Paganini and his diabolical pizzicato. It would be
interesting to show him with his violin – not a real violin of
course, but something fantastic. It seems to me also that at the
end of the piece the other characters representing the evil entity
could be shown in caricature at the moment of their combat with
the beloved and the art of Paganini, caricatures which resemble
Paganini. They could also have violins but again more fantastic
and more grotesque. You are not going to laugh at me, I hope? I
would like so much to see you to speak about this more in detail,
on condition of course that my project and my id worth working
on.’
Two years later, on June 13th 1939, the London audience at Covent
Garden listened to the Paganini premiere, in three parts, by S.
Rachmaninoff and M. Fokin. Far from laughing at the suggestions in
his letter, Fokin gave his ascent to the composer and based his
scenario on the old legend concerning Paganini who sells his soul
to an evil identity in exchange for his perfect artistry.
The ballet depicts the magnetism of Paganini mixed with the
influence of the devil who at the end is vanquished by the spirit
of divine genius which opens to the great violinist the doors of
immortality. Rachmaninoff wrote a new ending especially designed
for the ballet and the critics praised this work which they
considered to be one of the most beautiful works by Fokin."
Piano Concerto n°2 op. 18 in c minor
March 15th 1897, Rachmaninoff’s First symphony op. 13 had just
been a disaster with the public at its first performance in
Saint-Petersburg. Sitting on the fire escape of the Salle de
Noblesse amphitheatre, he experienced the most painful period of
his life. For him, the terrifying dissonances of his work had
transformed every bar of music into torture.
Rachmaninoff was not a revolutionary artist ; not like Alexander
Scriabin, whose philosophical and transcendental visions searched
for the Absolute ; neither was he like Sergei Taneiev, who took
refuge in his personal laboratory of sounds, nor like Mussorgsky,
ready to be burnt alive for his ideas. Rachmaninoff was a simple
man, a quality which brought him many years later the fame he
deserved. During several months he did not write a single note.
This anxiety contributed to loosing all his creative ability and
he sank deeper and deeper into alcoholism. As a young man he was
much different to the older Rachmaninoff, passionate, quick
tempered, sentimental and affectionate; he quickly got used to his
first successes ; this symphonic creation was going to change his
character forever.
Sergei’s friends thought if he could meet someone like Tolstoy who
could help him come out of his depression which was taking its
toll on his health. The princess Alexandra Lievin, a close friend
of Sergei’s, wrote to the great writer: “This young man is
mentally falling apart. He has lost all his confidence in himself.
Try to help him.” But even someone like Tolstoy could not help the
young artist, who had become suicidal. It was Alexander Siloti,
also a pianist and a conductor, who literally ran to help his
cousin. At the same time he accepted to support him financially
during two years in order to allow Sergei to concentrate on his
composing. His cousins, the Satin sisters, decided to consult Dr.
Nicolai Dahl, who was specialized in alcoholism. He used hypnotism
to help him. Doctor Dahl was also a connoisseur of music. He
played the violin well and organized chamber music evenings at his
home. Between January and April 1900, Rachmaninoff saw Dahl every
day. According to Rachmaninoff, he stayed in a semi-conscious
state in his armchair while Dahl repeated : “You are going to
write your concerto; you will have no problems writing it, the
concerto will be excellent. […]” We don’t know if Dahl tried
anything else besides the positive affirmation with Rachmaninoff
or if he just gave him the confidence to write again as
Rachmaninoff was very discreet about this period of his life. Few
documents give us any information about the years 1897-1900.
However, Doctor Dahl’s treatment was extremely positive for the
artist who became happier and found a new path to follow.
Rachmaninoff gave up drink for the rest of his life. December 2.
1900, during a recital for the benefit of the Committee to help
prisoners in the Salle de la Noblesse in Saint-Petersburg.
organised by princess Lievin an Madam Satin – Sergei’s aunt – he
played the last two movements of his new Concerto op. 18 with
Siloti conducting. Encouraged by its success since the unfortunate
Symphony disaster, Sergei completed the concerto by adding the
first movement which he played the following year October 27th
1901 in a concert given by the Moscow Philharmonic. It was the
first performance of one of the most popular works ever written
for piano repertoire. Sergei started to write and enjoyed life
again. Rachmaninoff dedicated his Concerto to Dr. Dahl.
Prelude op. 3 n°2 in c sharp minor - (version for two pianos 1938)
When Victor Serov asked Rachmaninoff what had inspired him to
write his Prelude in c # minor op. 3, his masterpiece probably his
best known piece, he replied in all simplicity : “Forty roubles.
My editor had offered me 200 roubles for five piano pieces and the
Prelude was one of those.” The prelude taken from the suite 5
Pieces of fantasy op. 3 was composed in autumn 1892 and dedicated
to his teacher Anton Arensky.
Tired of playing his Prelude at practically every concert he
started reworking it following which the English critics said that
Rachmaninoff did not know how to play his own pieces. It wasn’t in
fact rare that he improvised around his works or rewrote some of
the passages in order to keep them fresh during the interpretation
and not falling into an automatic repetition when playing
sometimes 100 concerts per year.
In the United-States he started from the 1920s concert after
concert and had little time to compose. It was only in Senar, his
holiday home in Switzerland near Lucerne that he could give
himself to the creative muse with more tranquillity. He started a
series of transcriptions of other composers and his own works
(like the second version of his Humoresque op. 10 n°5 in 1940 and
recorded by Lühl-Dolgorukiy with Polymnie under the reference POL
150 657 – and the version for two pianos of the Symphonic Dances
op. 45 from 1941). This is how he arranged his famous Prelude in c
sharp minor for two pianos, rarely played in this version because
it wasn’t marketed a great deal by his editor Boosey and Hawkes
since the first edition directed by Charles Foley in 1938.
Enguerrand-Friedrich Lühl-Dolgorukiy, piano
Enguerrand-Friedrich Lühl-Dolgorukiy was born in Paris in 1975.
He started his studies as a pianist at the Schola Cantorum then
completed his training by entering the Conservatoire National
Supérieur de Musique in Paris aged 15. Three years later he
obtained first Prize for piano. Parallel to his piano cursus he
studied music analysis, chamber music, orchestral conducting,
harmony and contrapoint. Since 1998 he has won several
international competitions and plays at prestigious venues
throughout Europe. The press is unanimous in considering him as an
international concert pianist.
For many years he has been working on the integral works of the
Russian composer Alexander Scriabin. He has already given concerts
of the preludes, studies and the piano concerto. At the moment he
is studying the Poems and Sonatas.
Since 2002 he has been working with the production company Musique
& Toile specialized in the organisation of musical and film
events for which he plays his own arrangements for piano solo and
duo of Hollywood’s great film scores composed by John Williams.
His 1300 pages of musical arrangements will be edited at a future
date. He also recorded a CD entitled "John Williams’ music".
A second has just been recorded with more great themes from Star
Wars for two pianos.
His composer’s catalogue is impressive: six symphonies, two piano
concertos, chamber music, various pieces for soloist and
orchestra, around 120 original pieces for piano, orchestrations
and arrangements, film music… His opera Unvergessen (Unforgotten)
in three acts based on a historical drama, was first performed ten
times in January 2004 at Bolzano, the Tyrolean capital of Northern
Italy.
Several years ago, he started working with the Vauban Association
for the commemorative works on the great French Marshall de Vauban
(1633-1707) for his tercentenary to be celebrated in 2007. He is
in charge for the musical part by having composed four great
pieces : a string quartet, a requiem in memoriam Vauban, a
symphonic poem la Chamade work for choir and orchestra which
illustrates Vauban’s essay about the attack and defence of
fortified citadels, and a suite for solo string entitled Suite
Royale (King Suite) in the memory of Louis XIV. He is cooperating
with the publisher Dazzling & Sparkling as far as the editing
of these pieces is concerned.
His recordings are available at the music label Polymnie, for
which he already recorded several works of his own, conducting an
orchestra or playing the piano, and more recently a CD of piano
pieces by S. Rachmaninoff. He is planning to record his entire
work (about 40 CDs).
Lühl is an accomplished artist : an enthusiastic amateur of French
Art Nouveau, the impressionist painters and Italian Renaissance
Architecture. He is also the author of several essays, short
stories and novels on philosophy, history, science-fiction as well
as poetry and scientific works on musicology.
Mahery Andrianaivoravelona, piano
Mahery Andrianaivoravelona first performed as a pianist with
orchestra at the age of thirteen when he played Mozart’s 9th
concerto K271. In 1991 he began his studies at the Paris
Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse (CNSMDP)
with Michel Béroff and at the same time followed courses in
chamber music. Four years later he received his diploma from the
CNSMDP as well as many awards in history of jazz, acoustics and
musical theory. After that he won various first prizes nationally
and internationally such as the Royaume de la musique, the Claude
Kahn competition and the international Saint-nom-la-Bretèche
competition. He has also played internationally in France, Germany
and Italy, Tunisia, La Réunion and lately in Madagascar for
festivals and special events. Since 2004 he performs in duo with
the pianist and composer Enguerrand-Friedrich Lühl. The latter
arranges for piano solo and two pianos music from films and the
American composer John Williams (60 titles already). They are
preparing a series of concerts for Musique et Toile – a company
specializes in musical events for the cinema and around Hollywood
productions, in particular the Star Wars collection for two
pianos.
Also with Lühl he has participated over the years in a series of
recordings of rare Rachmaninoff pieces for two pianos for the
Polymnie label.
In parallel to his activity as a concert pianist he organises
special music workshops for master classes, concerts and juries in
Madagascar.
Accueil | Catalogue
| Interprètes | Instruments
| Compositeurs | CDpac
| Stages | Contact
| Liens
• www.polymnie.net
Site officiel du Label Polymnie • © CDpac • Tous droits
réservés •
|
|
|