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L’intégrale des pièces pour violon et piano de
Lühl présentée dans cet album s’étend de 1991 à 2012. La musique
de chambre ne représente qu’une petite partie de son catalogue de
composition, le reste de ses œuvres étant réparti entre les
formations symphoniques et le piano qui est son instrument de
prédilection.
L’étude du violon en autodidacte pendant environ deux ans durant
son adolescence lui a permis de mieux apprécier la richesse de
l’instrument ainsi que celle des autres instruments à cordes. Même
si un compositeur chef d’orchestre se doit de connaître toutes les
techniques et modes de jeu de tous les instruments, il est bien
évidemment préférable qu’il ait pu bénéficier dans sa formation
théorique d’un apport pratique complémentaire de certains
instruments pour mieux saisir l’étendue réelle de leurs
possibilités et celles de leurs exécutants.
Très influencé par les morceaux de bravoure étincelants de
Sarasate et Paganini, il compose en octobre-novembre 1991, alors
âgé de 15 ans, Deux Danses espagnoles LWV 6 dont le brio virtuose
du soliste n'a rien à envier aux "contemporains" du type
Vieuxtemps ou Wieniawski. La figure d’accompagnement au piano, le
plus souvent limitée à de simples accords et quelques incises
orchestrales ou introductives, sera un procédé que Lühl
abandonnera très vite au profit d’une plus grande recherche
contrapuntique entre les deux instruments d’un duo au fur et à
mesure que ses études d’écriture avanceront.
En effet, passé la Romance LWV 8 (21 décembre 1992), il enchaîne
en 1994/95 sur sa première pièce "personnelle", le Moment musical
LWV 17, dont la structure complexe est digne d’un premier
mouvement de concerto pour violon. Lühl avait même songé
orchestrer cette pièce, mais décida que l’accompagnement au piano
ne se prêtait guère à un traitement orchestral équilibré et
cohérent dans certains passages. La Romance LWV 41 est une
adaptation pour violon de son Prélude pour piano LWV 34 n°3, pièce
rêveuse et languissante, dont le discours mélodique se prête bien
au timbre d’un instrument à cordes.
Dès ses premières œuvres orchestrales, Lühl décide d’écrire une
rhapsodie pour chaque soliste d’orchestre et les écrit toutes dans
la même tonalité (ré mineur). La première du genre fut celle pour
violon, dont il réalisa une version pour piano que nous présentons
dans cet album. Bien que la version "originale" soit datée de
l’opus 16, cette transcription datant de juin 2002, porte le
numéro d’opus 69.
Dès 2002, Lühl, grâce à de fructueuses
rencontres, devient progressivement responsable de la partie
musicale des festivités nationales autour du Maréchal de Vauban,
dont la France fêtera le tricentenaire de la mort en 2007. En
prévision de ces manifestations culturelles et touristiques qui
auront lieu cette année-là dans toute la France et dans les pays
limitrophes, il est chargé par les ministères de composer
plusieurs œuvres commémoratives, pouvant s’adapter aux diverses
demandes des organisateurs de ces festivités. Ainsi, il composera
le Requiem in memoriam Vauban LWV 61 (paru chez Polymnie POL 790
344), le poème symphonique La Chamade LWV 73, une symphonie de
chambre pour orchestre à cordes, un quatuor à cordes et cette
Suite Royale LWV 87, aussi bien jouable au violon qu’à l’alto, au
violoncelle ou encore à la flûte traversière. La suite, découpée
en quatre mouvements, rappelle volontairement le siècle des
lumières et la rigueur contrapuntique de Bach.
L’opus 142 (mars 2009) marque un renouveau dans sa production pour
violon. Albumblatt aus früher Jugendzeit LWV 150 est une pièce
qu’il a retravaillée de fond en comble en 2009, en reprenant un
ancien feuillet de février 1991 – sans numéro d’opus et écrit pour
flûte, violoncelle et piano. Là encore, le piano ne joue pas,
malgré ses formules d’accompagnement à la main gauche, uniquement
un second rôle, mais complète le discours du soliste en un riche
dialogue contrapuntique entre la main droite et le violon.
Lors du projet d’enregistrer ses pièces pour violon et piano,
l’album aurait dû se terminer sur cette pièce mélancolique. En
2012, Lühl rencontre sa violoniste pour ce disque, Anne-Lise
Durantel, qui l’impressionne par la richesse et la générosité de
son tempérament. Pour terminer le programme du disque en fonction
de ces qualités, il compose une Csàrdàs qui, par la même occasion,
marque son opus 200. L’œuvre sera arrangée quelques mois plus tard
sur la demande de la violoniste pour son quatuor à cordes.
This present recording featuring Lühl’s complete
pieces for violin and piano, covers a composition period from 1991
to 2012. Chamber music only represents a small part of Lühl’s
composition catalogue, as most of his work has been written for
piano and large-scale symphonic formations. The study of the
violin as an autodidact for two years during his adolescence
enabled him to get a better grasp of the string’s sound and
technical possibilities in general. Even if a composer and
conductor needs to know everything about the theoretical aspects
of every instrument in the orchestra, he obviously finds himself
in a much more assured and competent position if he had been able
to experience concrete physical training sessions with one or
several other instruments of the orchestra.
Not unlike many others he was influenced by the virtuoso
masterpieces of Sarasate and Paganini. In 1991, aged 15, he wrote
two Spanish pieces LWV 6 in which he pushes the violin’s technical
prowess to its limits. These two pieces are technically comparable
to other “contemporary” ones by Wienawski or Vieuxtemps. This type
of traditional piano accompaniment, in this case mostly reduced to
simple rhythmic chords and a few occasional fill-ins, will be
abandoned soon by Lühl and – the more his technical writing skills
will improve – slowly replaced by a more subsequent part in which
both players will eventually create a fairly interconnected
dialogue between one another.
Once the brief Romance LWV 8 was achieved, he wrote his first
“personal” piece according to his developing aesthetics, the
Moment Musical LVW 17. Its structure is definitively worth being
understood as a movement from a violin concerto; Lühl even once
intended to orchestrate it, but this project was left aside,
because he thought some very “pianistic” parts of the piano
accompaniment would not be satisfyingly adaptable for the
orchestra. His work on this piece was often interrupted by other
projects and duties, which explains why it took him several months
to complete it.
The Romance LWV 41 is an adaptation for violin of his Prelude LWV
34 n°3, a piece written in a dreamy mood. In this case, such an
arrangement fits with the string’s melodic part. As soon as he
started composing for large orchestra, he planned to write a
rhapsody for every single instrument of the orchestral apparatus,
and his first piece was a rhapsody for violin. So far he has
completed his project with rhapsodies for piano, viola, cello and
flute. All these pieces are transcribed for soloist and piano
accompaniment instead of the orchestra.
Since 2002, Lühl soon became part of a national cultural action
around French Marshall Vauban. For the tercentenary of his death
in 2007 he was commissioned a series of orchestral and chamber
music pieces. These pieces had to be adaptable out of the pool of
the individual needs, purposes and financial possibilities of some
800 cultural and historical events taking place in France and
abroad. He composed a Requiem in memoriam Vauban, a symphonic poem
inspired by one of his military treaties, a chamber symphony and a
string quartet inspired by four out of his 25,000 letters, and
finally a Suite Royale (King’s suite) for solo string (or flute)
in four movements which reminds one of the golden age of the 18th
Century. His opus 142, composed in March 2009, renews with his
artistic production for the violin. The next piece, “Albumblatt
aus früher Jugendzeit” [freely translated as “sketch from my
younger days”] LWV 150 is a nostalgic piece he overwrote
completely, since his first draft dates back to February 1991, at
the time when his composition technique was not as advanced as
today. The piece was heavily revised and musically enhanced, but
its original freshness still remains clear and understandable
under its complex harmonic layers. This CD should have ended with
this piece, but Lühl felt it impossible to end on such a short
melancholic work, as his music partner, Anne-Lise Durantel, is
such an enthusiastic and energetic character and performs his
repertoire with the same passion and vigour. Subsequently, he
composed a Csàrdàs – his opus 200, a Hungarian dance filled with
power and many different technical challenges. This impressive
piece was later on arranged for Durantel’s own string quartet to
be performed as an encore.
Après avoir terminé brillamment ses études de
piano à la Schola Cantorum, Enguerrand-Friedrich Lühl-Dolgorukiy
complète sa formation en entrant à 15 ans au CNSM de Paris où il
obtient un Premier Prix de piano à l’unanimité. Parallèlement, il
suit des cours d’analyse musicale, de jazz, de musique de chambre,
de direction d’orchestre, d’harmonie et de contrepoint avec une
passion grandissante.
Concertiste international, il a longtemps travaillé pour
l’intégrale des œuvres du compositeur russe Alexandre Scriabine en
parcourant les scènes d’Europe avec les préludes, les études, les
poèmes et le concerto pour piano. Depuis sa collaboration avec les
éditions phonographiques POLYMNIE pour l’enregistrement intégral
de ses propres œuvres (50 CDs), il entreprend l’intégrale
Rachmaninov, notamment avec des œuvres de jeunesse inédites, des
premières éditions et des transcriptions d’œuvres orchestrales
pour deux pianos. En tant que chef d’orchestre, il se produit
essentiellement pour la direction de ses propres œuvres. Il
travaille depuis 2005 pour le compositeur américain John Williams,
pour lequel il transcrit les partitions de ses plus
grands thèmes de musique de films pour piano seul et deux pianos.
Enguerrand-Friedrich Lühl-Dolgorukiy was born in Paris in 1975.
His composer’s catalogue is impressive: seven symphonies, two
piano concertos, chamber music, various pieces for soloist and
orchestra, around 200 original pieces for piano, orchestrations
and arrangements, film music... He started his music studies as a
pianist at the Schola Cantorum then completed his training by
entering the Conservatoire National Supérieur de Musique in Paris
aged 15. Three years later he obtained first Prize for piano.
Parallel to his piano cursus he studied music analysis, chamber
music, orchestral conducting, harmony and contrapoint. Since 1998
he has won several international competitions and plays at
prestigious venues throughout Europe. The press is unanimous in
considering him as an international concert pianist.
He now gets specialised in the music by Rachmaninoff, planning a
huge series of recordings with miscellaneous pieces. Since 2002 he
has transcribed around 70 film scores by John Williams. His 1300
pages of musical arrangements will be recorded at a future date.
He also recorded a CD with the greatest themes from Star Wars for
two pianos.
As a conductor, essentially plans performances and recordings of
his own works. His classical recordings are available at the music
label POLYMNIE, for which he already recorded several works of his
own, conducting an orchestra or playing the piano, and more
recently a CD of piano pieces by S. Rachmaninoff. He is planning
to record his entire work (about 50 CDs).
Née en 1986, Anne-Lise Durantel débute le violon
aux Conservatoires de Troyes et de Boulogne-Billancourt . Elle
obtient ensuite le Diplôme d’Etudes Musicales de la ville de Paris
et entre au Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSMDP)
de Paris où elle reçoit son Prix en 2009. Durant ses études,
Anne-Lise a eu l’occasion de travailler avec Boris Garlitsky, Igor
Volochine, Gordan Nikolitch, Tedi Papavrami, Svetlin Roussev et
Eric Lacrouts. Elle remporte le 1er Prix Léopold Bellan et est
finaliste du Concours Européen de Cordes d’Epernay. Parallèlement
à son cursus de violon, Anne-Lise a suivi des études de piano au
Conservatoire de Troyes où elle a obtenu la Médaille de Vermeil de
piano.
Anne-Lise Durantel est chef d'attaque des seconds violons de
l'Orchestre Symphonique de l'Aube et joue régulièrement avec
l’Orchestre des Lauréats du Conservatoire de Paris et l’orchestre
de l’Opéra de Reims. Elle fait partie de l’Ensemble Vinteuil et a
travaillé avec l’Ensemble Carpe Diem. Elle fonde
en 2010, le duo violon-harpe Alkimiya, avec la harpiste Aliénor
Mancip. Elle est aussi premier violon du Quatuor Adélys qui se
produit régulièrement avec Frédéric Bardon, Vadim Tchijik,
François Castang et qui a suivi l'enseignement du Quatuor Ysaye et
du Quatuor Debussy. L'Octuor de Chostakovitch a réuni les Quatuors
Adélys et Debussy au festival Les Inouies 2012.En 2013 elle a
enregistré les deux sonates d'Albert Roussel avec le pianiste
Gaspard Dehaene chez Polymnie.
Born in 1986, Anne-Lise Durantel studied violin both at the CNR in
Boulogne Billancourt and the Conservatoire National Supérieur de
Musique (CNSM) where she took lessons with Michael Hentz. In 2009
she graduated with a Diplôme National Supérieur Professionnel de
Musicien (DNSPM). Throughout her studies, Anne-Lise has had the
opportunity to work with Gordan Nikolitch, Tedi Papavrami, Svetlin
Roussev, Eric Lacrouts and Boris Garlitsky. As well as winning a
string of first prizes at competitions including the first prize
Léopold Bellan, Anne-Lise has been a finalist at the European
Competition of the Cordes d’Epernay.
Alongside her violin studies, Anne-Lise studied the piano at the
Troyes Conservatory, from where she graduated in 2006. Anne-Lise
Durantel is a member of the Ensemble Vinteuil, as well as the
Orchestre Symphonique of the Aube. She also performs regularly
with the Orchestre Pasdeloup, Orchestre des Lauréats at the Paris
Conservatory and the Orchestre du grand théâtre of Reims. Since
September 2009, she founded the Adélys Srting Qyartet in wich she
plays the first violin.
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