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Ce disque présente
une version, enregistrée en studio, du récital que j’ai donné
à plusieurs reprises en 2012 et qui depuis, est entré dans mon
répertoire permanent. Il réunit cinq chefs-d’œuvre de la "grande
époque" du piano allant du classicisme viennois jusqu’à la fin
de la période romantique. Très différentes, ces compositions
partagent cependant les traits essentiels de la Fantaisie pour
instrument seul : liberté du cheminement de la pensée, recherche
créatrice, moments quasi- improvisés, immédiateté de
l’expression. En s’éloignant des genres musicaux fonctionnels de
leur époque, elles tendent toutes vers le noyau vital de l’âme
humaine. A travers les créations du génie musical européen, je
voulais que ce récital raconte l’aspiration indéracinable de
l’homme vers l’infini, vers le dépassement de sa condition
terrestre, vers l’élévation de l’esprit.
La Fantaisie en ré mineur K. 397 est la troisième des quatre
Fantaisies pour piano de Mozart. Ecrite probablement en 1782,
cette pièce hérite du modèle des Fantaisies de Carl Philip
Emmanuel Bach, mais en même temps, avec ses palpitations
dramatiques, avec son acuité de l’expression personnelle, elle
préfigure la musique du siècle romantique.
Le morceau se compose de deux parties contrastées, précédées
d’une introduction sombre et méditative. La première partie,
Adagio, dans ces deux thèmes - l’un triste et aérien, l’autre
inquiet et haletant -, nous confie de véritables perles de
l’inspiration mozartienne. Après l’atmosphère nuageuse de ce
premier volet, la deuxième partie, un gracieux Allegretto,
apporte de la détente et de la lumière.
La Fantaisie en ré mineur ne nous est pas parvenue à l’état
achevé. Les huit dernières mesures de l’Allegretto ont été
ajoutées vraisemblablement par August Eberhard Müller
(1767-1817), admirateur de Mozart et élève de Johann Christoph
Friedrich Bach, un des fils de Jean Sébastien.
La Fantaisie op. 77 (1809), injustement rare dans les programmes
de concerts, est une pièce beethovénienne unique dans son genre.
D’après le témoignage de Carl Czerny, elle nous donne une
authentique idée de ce que pouvaient représenter les fameuses
improvisations du Maître, qui lui ont valu autant de gloire que
ses compositions écrites. A l’instar de la Fantaisie de Mozart,
celle de Beethoven se compose de deux parties. La première,
proprement improvisationnelle, met en musique les errements d’une
pensée profonde et passionnée. Le libre enchaînement des idées
musicales combine deux lignes d’évolution. D’une part, dans les
épisodes lents, nous assistons à une recherche tâtonnante du
thème (les notes répétées obstinément...) et d’autre part,
c’est la montée de la tension à travers les épisodes vifs de
plus en plus agités, atteignant son apogée dans la bouleversante
bourrasque de la dernière page. Le début de la deuxième partie,
lorsque émerge le thème enfin trouvé, sonne comme une
délivrance. Six variations qui suivent ce thème plein de
discrète félicité tracent alors un chemin vers l’allégresse,
le tout réalisant un "scénario" fréquent chez Beethoven : de la
détresse vers la joie triomphante.
La Fantaisie en do Majeur op. 17 de Schumann (1836, révisée en
1839), œuvre emblématique du romantisme allemand, représente une
des plus importantes productions du compositeur et un des sommets
de sa première période créatrice. Cette vaste composition,
d’une durée de trente minutes environ, comprend trois mouvements.
Le premier a été initialement conçu comme un morceau
indépendant, intitulé Ruines. Débordant de passion, il est
marqué par le déchirement provoqué par la séparation d’avec
Clara Wieck, future épouse du compositeur. L’interdiction de
toute relation imposée par le père de Clara a été vécue par
Schumann comme un défi existentiel. "Je suis attaqué aux racines
de la vie" - écrivait-il à Clara (Lettre du 18 septembre 1837).
"Ce n’est qu’un long cri d’amour vers toi", déclarait Schumann
dans une autre lettre. Cependant, sa musique se charge d’un
contenu plus global, faisant parler justement les racines de la
vie. Est-ce cela, entre autres, le sens du quatrain énigmatique
de Fr. Schlegel inscrit en épigraphe ?
A travers les sons innombrables
Qui peuplent le songe diapré de l’univers
Un chant imperceptible appelle
Celui qui écoute en secret.
Les deuxième et troisième mouvements ont été
ajoutés par Schumann un peu plus tard, à l’occasion de la
collecte des fonds pour le monument de Beethoven à Bonn. La
Fantaisie contient en effet plusieurs allusions à sa musique :
dans le premier mouvement on retrouve une phrase du cycle vocal A
la Bien-aimée lointaine (op. 98), dans le troisième des thèmes
s’inspirant de l’Arietta de sa dernière sonate ou de l’Adagio du
Cinquième Concerto.
Le deuxième mouvement, puissante marche triomphale, se range
parmi d’autres marches de Schumann (Finales du Carnaval op. 9, des
Etudes Symphoniques op. 13...) associées à l’idée du
Davidsbund, société fictive inventée par le compositeur,
combattant pour le progrès de l’art. En revanche, le troisième
volet, chant émouvant de consolation et d’espoir, est un pur
règne d’Eusebius, personnage rêveur et introverti de
l’imaginaire schumanien, frère jumeau de l’impétueux Florestan
dont l’esprit marquait les moments fougueux du premier mouvement.
Chopin a terminé sa Fantaisie en fa mineur op. 49 vers la fin de
1841. Après les sonates en si b et en si, c’est son œuvre sans
doute la plus complexe et élaborée. Elle a une forme originale
qui se compose d’un long prologue et de la partie principale qui
incorpore un épisode lent au milieu. La pièce déploie un très
large éventail d’idées musicales et d’émotions, qui vont de la
sombre agitation aux élans lyriques, du recueillement à
l’emphase héroïque. Le prologue, la partie principale et
l’épisode central, paraissent être tous bâtis de matériaux
différents. Cependant, de nombreux liens motiviques subtils les
relient en en faisant un tout indissoluble. Là, Chopin fait
preuve d’une maîtrise de composition rarement atteinte dans
l’histoire de la musique.
La Fantaisie de Chopin se rapproche de ses Ballades, mais à la
différence de ces dernières, elle ne raconte pas un récit sans
paroles. Elle brosse plutôt un portrait de la vie intérieure
d’un héros romantique, d’une âme noble parcourant des abîmes et
des sommets de l’existence. Deux accords conclusifs de l’œuvre
sonnent comme un "Amen !" célébrant son destin.
La Fantaisie en si mineur op. 28 de Scriabine (1900) représente
sans doute un des plus beaux aboutissements de son activité
créatrice. Cette composition majestueuse, d’une richissime
écriture pianistique, résume les points cardinaux de son œuvre :
l’élan, le rêve, l’essor extatique, la grandeur de la force
créatrice de l’homme. Comme dans plusieurs autres productions du
compositeur, on entend ici des résonances nietzschéennes
(Scriabine a même commencé un projet d’opéra d’après Ainsi
parlait Zarathoustra, qu’il a abandonné par la suite).
La Fantaisie en si mineur est la seule pièce de ce disque qui
suit fidèlement la structure classique de sonate, avec cependant
une coda très développée. L’œuvre repose sur trois thèmes dont
l’évolution dynamise et rend organique la forme. Les plus
marquantes sont les métamorphoses du deuxième thème : incarnant
un rêve sublime à sa première apparition, il devient un hymne
grandiose dans la reprise, pour enfin surgir dans la coda sur
pianissimo, transformé en un volinspiré qui mènera au retour
véhément du premier thème, couvrant d’arpèges l’étendue
entière du clavier. Comme les quatre autres compositeurs de ce
programme, Scriabine marque un point capital non seulement dans
l’histoire de la musique mais aussi dans l’histoire de
l’Humanité. D’un certain point de vue, il va même plus loin que
les autres, en dressant un monument aux envolées les plus
audacieuses de l’esprit humain.
Georges Bériachvili
Georges Bériachvili
Extraits de l’interview avec l’équipe du Festival du Château
de Martigny (Saône-et-Loire, Bourgogne) à l’occasion du
récital donné le 8 août 2013. Propos recueillis par Pierre
Lavaud.
Quelles sont les principales
étapes de votre formation ?
Mon parcours a été très sinueux. Il est essentiellement celui
d’un autodidacte. J’ai commencé le piano à l’âge à peu près
normal (vers sept ans je crois), mais cela n’a duré que trois
ou quatre ans. Ensuite je me suis révolté et j’ai arrêté.
J’avais environ quatorze ans lorsque j’ai eu (très) envie de
reprendre. Avec un pareil retard, la suite a naturellement été
tortueuse, si bien que je n’ai intégré "officiellement" la
filière musicale qu’à vingt-trois ans, en entrant au
Conservatoire National de Tbilissi en classe de théorie et de
musicologie, ayant déjà un diplôme d’ingénieur en chimie
organique dans la poche. Pendant tout ce temps, je travaillais
le piano avec une grande ferveur et je prenais des cours avec
différents professeurs, mais j’ai mis tout de même longtemps
à me former et puis à me lancer dans une activité régulière
de concertiste. Avez-vous un maître ?
Non. Mais il y a un professeur qui a joué un rôle très
important dans ma formation sur le plan essentiellement
technique. C’est Ethéri Djakeli qui est une représentante de
l’école Marie Jaëll. Nos rendez-vous étaient assez rares et
l’on ne peut pas me considérer comme son "vrai" élève au sens
de la filiation de l’école Jaëll. Ce que j’ai appris avec
elle, c’est surtout une prise de conscience très précise de
l’appareil pianistique en liaison avec le résultat sonore et
expressif du jeu.
Comment s’organise votre emploi de temps actuel ?
A vrai dire, il s’organise difficilement. Divisé que je suis
entre
le piano, la recherche théorique et l’enseignement, il m’arrive
parfois de travailler beaucoup plus que la Médecine du Travail
n’aurait recommandé. Mais étant donné que j’aime faire tout
cela, il n’y a pas de dégâts, voire tout au contraire. Au
piano
je passe trois-quatre heures par jour en moyenne.
Comment choisissez-vous les programmes de vos concerts ?
La cohérence du programme a pour moi une très grande
importance. <...> Il ne s’agit pas forcément d’une
cohérence thématique, chronologique ou stylistique. J’invite
mes auditeurs à partager avec moi un voyage musical qui doit
avoir une certaine dramaturgie. Et ce n’est pas un simple voyage
touristique, mais un voyage qui tient au sacré. J’aimerais
qu’il soit marquant... Et si j’arrive à réaliser cela ne
serait-ce que partiellement, ma prestation est alors réussie et
je suis très heureux.
Georges Bériachvili est
lauréat du Prix de Musique Simone et Cino del Duca 2012
décerné par l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de
France.
This CD is a studio recording
of a recital I gave several times in 2012, a programme which has
become part of my permanent repertoire since then. It brings
together five masterpieces of the "great era" of piano music
from Viennese classicism to the end of the romantic period. In
spite of their diversity, these compositions share the basic
features of the Fantasy for solo instrument : freedom in the
development of ideas, creative research, quasi-improvised
moments, immediacy of musical expression. Drifting away from the
functional musical genres of the time, they all tend towards the
vital core of the human soul. Through the creations of the
European musical genius, I meant this recital to tell of the
ineradicable aspiration of humankind towards the infinite,
towards what lies beyond our human condition, towards spiritual
uplifting.
The Fantasy in D minor K. 397 is the third of Mozart’s four
piano Fantasies. It was probably written in 1782 and has
inherited the pattern of Carl Philip Emmanuel Bach’s Fantasies,
but at the same time, with its throbbing drama, its keenness of
individual expression, it heralds in the music of the romantic
century.
The piece consists of two contrasting parts, following a dark
and meditative introduction. The first part, Adagio, in both its
themes - the former despondent and ethereal, the latter anxious
and breathless - entrusts us with authentic gems of Mozartian
inspiration. After the cloudy atmosphere of this first section,
the second part, a graceful Allegretto, brings a more relaxed
and luminous mood.
The Fantasy in D minor has not reached us in a state of
completion. The last eight bars of the Allegretto were most
probably added by August Eberhard Müller (1767-1817), an
admirer of Mozart and disciple of Johann Christoph Friedrich
Bach, one of Johann Sebastian’s sons.
The Fantasy op. 77 (1809), undeservedly rare in concert
programmes, is one of a kind among Beethoven’s pieces. According
to the testimony of Carl Czerny, it gives us a genuine idea of
what the master’s famous improvisations must have sounded like,
improvisations that won him as great a fame as his written
works. After the fashion of Mozart’s Fantasy, Beethoven’s
consists of two parts. The first part, properly improvisational,
sets to music the wanderings of a deep and impassioned
reflection. The free development of musical ideas combines two
different lines of evolution. On the one hand, in the slow
passages we can witness the tentative search for a theme (the
stubbornly repeated notes...) and on the other hand, there is a
rising tension in the brisk passages, getting ever more restless
and reaching a climax in the deeply moving musical squall of the
last page. The beginning of the second part, when the
long-sought theme at last emerges, sounds like a liberation. Six
variations that follow a theme full of subdued bliss then lead
the way towards jubilation, all of which develops a frequently
recurring "scenario" in Beethoven’s works : from despondency to
triumphant joy.
Schumann’s Fantasy in C major op. 17 (1836, revised in 1839), a
work emblematic of German romanticism, is considered as one of
the most important contributions of this composer as well as one
of the highlights of his first creative period. This vast
composition, which lasts about thirty minutes, consists of three
movements. The first one was initially designed as a separate
piece, entitled Ruins. Brimming over with passion, it bears the
mark of Schumann’s heartbroken separation from Clara Wieck, his
wife-to-be. The prohibition of any relationship, imposed by
Clara’s father, was experienced by Schumann as an existential
challenge. "I am stricken to the very roots of my life",
Schumann wrote to Clara (in a letter dated 18 September
1837)."This is only a long cry of love to you", Schumann wrote
in another letter. And yet his music takes on a more universal
purport, going straight to the roots of human life. Is this,
among others, the meaning of Fr. Schlegel’s quatrain, which
Schumann used as an epigraph ?
Resounding through all
the notes
In the earth's colorful dream
There sounds a faint long-drawn note
For the one who listens in secret.
The second and third movements
were added by Schumann somewhat later, at the time of the
fund-raising for the Beethoven monument in Bonn. The Fantasy
contains several allusions to his music : the first movement
features a phrase from the song cycle An die ferne Geliebte (op.
98), the third movement uses themes probably inspired by the
Arietta of his last sonata or by Adagio of the Fifth Concerto.
The second movement, a powerful triumphal march, is one of a
number of Schumann’s triumphal marches (the finales of the
Carnaval op. 9, of the Symphonic Studies op. 13...) connected
with the idea of the Davidsbund, a fictitious society invented
by the composer, which fought for progress in art. On the
contrary, the third movement, a poignant song of consolation and
hope, is the unchallenged reign of Eusebius, a dreamy and
inward-looking character from Schumann’s imaginary universe,
twin brother to the hot-headed Florestan whose spirit gave
impetus to the fiery moments of the first movement.
Chopin completed his Fantasy in F minor op. 49 towards the end
of 1841. After the sonatas in B-flat minor and in B minor, this
is probably his most complex and sophisticated work. Its highly
individual form features a long prologue and a main part that
includes a slow section in the middle. The piece displays quite
a broad assortment of musical ideas and emotions, ranging from
brooding agitation to flights of lyricism, from contemplation to
heroic vigour. Prologue, main part and central section all seem
to be built with different materials. However, they are
connected by a number of subtle linking motifs that tie them all
into an indissoluble entity. Chopin here displays a mastery of
composition rarely achieved in the history of music. Chopin’s
Fantasy is akin to his Ballades, but, unlike the latter, it does
not tell a story without words. It is rather a depiction of the
inner life of a romantic hero, a noble soul wandering from the
abyss to the heights of human existence. The two conclusive
chords sound like an "Amen!" that celebrates the hero’s destiny.
Scriabin’s Fantasy in B minor op. 28 (1900) is definitely one of
the most beautiful achievements of his creative life. This
majestic composition, in extremely dense pianistic writing,
epitomizes the cardinal points of his work : the enthusiasm, the
dreams, the ecstatic soaring, the greatness of mankind’s
creative drive. Much the same as in several other creations of
this composer, one can here perceive a Nietzschean resonance
(Scriabin had even started working on an operatic adaptation of
Also sprach Zarathustra, which he gave up later on).
The Fantasy in B minor is the only piece in this recording that
closely follows the classical pattern of the sonata form, with a
highly developed coda. The piece rests on three themes whose
evolution makes the structure both dynamic and organic. The most
striking developments are the transformations of the second
theme : from the embodiment of a sublime dream in its first
appearance, it turns into an awe-inspiring hymn at the re-entry,
and finally resurfaces pianissimo in the coda, changed into an
inspirational flight that will lead to the vehement return of
the first theme, showering with arpeggios the whole range of the
keyboard. Like the other four composers in this progamme,
Scriabin represents a landmark not only in the history of music
but also in the history of mankind. In a way, he can even be
said to go further than the others, building a monument to the
most daring flights of fancy of the human mind.
Georges Bériachvili
Excerpts from an interview with the crew of the
Festival du Château de Martigny (Saône-et- Loire, Burgundy) on
the occasion of a recital given on August 8th 2013. Interviewer :
Pierre Lavaud.
What were the major steps of your training ?
- My career has followed a very tortuous path. I am essentially
self-taught. I started studying the piano at the normal age or so
(about seven I believe), but this only lasted three or four years.
I then rebelled and gave it up. I was about fourteen when I had a
sudden urge to take it up again. After falling such a long way
behind, it was a winding road to make it up, so that I only
"officially" reintegrated the musical career at the age of
twenty-three, when I joined the National Conservatory of Tbilisi
in the theory and musicology class, after graduating as an
engineer in organic chemistry. All the while, I had been studying
the piano most ardently and taking classes with many piano
teachers, but it still took me a long time to complete my training
and get started on a regular career as a concert pianist.
Do you have a master ?
- I don’t. And yet one of my teachers has played a crucial role in
my training, from a mainly technical standpoint. I am referring to
Etheri Djakeli, a representative of the Marie Jaëll school. Our
appointments were few and far between and I cannot be considered
as one of her "real" pupils in the sense of a Jaëll school
descendant. What she helped me achieve is mostly a very precise
awareness of the pianistic apparatus in keeping with the sound and
expression results of the playing.
How do you currently manage your work schedule ?
- Actually, it is difficult to manage. I share my time between the
piano, theoretical research and teaching, and I sometimes work far
more than recommended by occupational medicine. However, as I love
all these activities, it can’t be deleterious, quite the reverse
possibly. I spend on average three or four hours a day at the
piano.
How do you choose your concert programmes ?
- The consistency of the programme is to me a key element. (...)
this does not necessarily mean thematic, chronological or
stylistic consistency. I invite my audience to share with me a
musical trip that must needs have a kind of dramatic composition.
And this does not mean a mere sightseeing tour, but a trip that
pertains to the sacred. I would like it to be striking... And if I
manage to achieve that ambition, would it be only partially, then
my performance is a success and I am very happy.
Georges Bériachvili was awarded the Prix de Musique Simone and
Cino del Duca in 2012, a musical prize given by the Beaux-Arts
Academy of the Institut de France.
English translation : Pierre Bourhis
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