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Johann-Sebastian Bach (1685-1750) fut tout autant “transcrit” que
“transcripteur” de sa propre musique ainsi que celle de ses
contemporains. Nous conservons en effet des œuvres complètes
copiées minutieusement de sa main - messes de Palestrina, toccatas
de Frescobaldi, concertos de Corelli, Vivaldi, Marcello, etc… - et
pour ne citer que quelques exemples de ses transcriptions, son
Concerto en la mineur pour quatre clavecins (bwv 1065) n’est autre
que le Concerto pour Quatre violons en si mineur de Vivaldi (opus
3 RV580) ; son “Psaume 51 Tilge, Höchster meine Sünden” provient
du Stabat Mater de Pergolèse, auquel il rajoute une magnifique
partie d'alto. Il est d’ailleurs intéressant d’observer que dans
ses transcriptions, après quelques mesures “transposées” de l’idée
initiale de l’auteur, il s’engageait sur sa propre voie, puis
revenait à l’original, l’abandonnait à nouveau, supprimait des
parties entières, en rajoutait d’autres… De sorte que nous pouvons
presque considérer ces transcriptions par le maître lui-même comme
des œuvres originales.
Quant aux transcriptions des œuvres de Johann-Sebastian Bach,
elles constituent un catalogue considérable, extrêmement varié et
en renouvellement constant. Il suffit de citer parmi les multiples
exemples les transcriptions pour clavier par Busoni ou les
interprétations jazz de Jacques Loussier pour comprendre l’intérêt
permanent que soulève la musique de J.-S. Bach. Car, précisément,
aucune musique n’est plus éloignée de la mode que la sienne, dont
le caractère essentiel est bien l’“universalité”. S’il est donc un
compositeur dont le nom est étroitement associé au noble exercice
de la transcription, c’est à n’en point douter celui de
Johann-Sebastian Bach.
Le programme de ce disque est construit autour de pièces pour
clavier ou pièces avec partie de clavier obligé de
Johann-Sebastian Bach, dans leur version originale ou transcrite.
Les “transcriptions” ou “versions” selon les cas (c.f. nota bene
ci-dessous), répondent toutes au double souhait de rendre
accessible aux “non-claviéristes” ces chefs-d’œuvre de notre
culture musicale tout en proposant une écoute renouvelée.
L’élaboration de ce projet est donc née de l’envie d’entendre ces
pièces, minutieusement choisies, sous un autre éclairage,
notamment grâce aux variations de couleurs apportées par le
travail d’instrumentation. D’ailleurs, le titre Con Stromenti
(avec des instruments) est emprunté à la nomenclature de certaines
œuvres vocales italiennes de l’époque baroque accompagnées de
plusieurs instruments, par opposition aux pièces avec la seule
basse continue. Cette appellation fait en même temps écho à cette
pratique de la transcription. Dans ce programme, trois pièces
néanmoins ne sont pas des transcriptions de pièces pour clavier ou
avec partie de clavier obligé : un air pour alto et orgue obligé,
dans sa forme originelle mais mettant magnifiquement en valeur une
partie de clavier “obligée” ; une transcription pour clavier du
prélude de la première Suite pour violoncelle seul ; et enfin, un
duo vocal écrit sur un prélude du Clavier Bien Tempéré et proposé
dans sa forme originale, procédé utilisé par Gounod deux siècles
plus tard dans son Ave Maria.
Bien sûr, la version originale pour clavecin ou orgue se suffit
amplement à elle-même, mais l’utilisation de toutes les
possibilités techniques et expressives des instruments offre une
clarté qu’autorise la conduite indépendante des voix. Les cordes
permettent en effet de révéler de nouvelles lignes, de soutenir
l’harmonie (notamment à la basse), d’enrichir les possibilités
interprétatives, en faisant intervenir des paramètres autres que
ceux du clavier tels que les dynamiques, le phrasé des coups
d’archet, les contrastes des timbres, etc. L’utilisation du
hautbois ou hautbois d’amour, instrument de prédilection de
Johann-Sebastian Bach, ouvre aussi les portes d’une écoute plus
“évidente” du style contrapuntique. La manière de transcrire
s’appuie aussi sur la conviction qu’il faut, dans la nouvelle
mouture, réécrire et entendre la pièce comme si elle avait été
originalement pensée pour cette formation. Autrement dit
respecter, autant que faire se peut, ce qui est idiomatique aux
instruments pour lesquels on transcrit et éviter le radicalisme
excessif de la transcription “note à note”. Les ajouts ou les
modifications de certaines lignes permettent alors au nouvel
instrument qui les jouera de s’approprier ce partage des voix. Une
tenue par exemple, dans les mouvements lents, trouve une forme
aussi différente qu’intéressante au clavier et aux cordes, plus
allusive et poétique chez le premier, plus expressive et charnelle
dans le second cas. Bach lui-même par exemple dans les différentes
versions de la Partita pour flûte seule en la mineur ou dans ses
transcriptions pour clavecin de certaines pièces pour violon seul,
explicite, ou non d’ailleurs, dans la partie de main gauche qu’il
rajoute, l’harmonie sous-jacente contenue dans la pièce pour
instrument seul. Mais dans son écriture, il tient compte du fait
que ce n’est plus une flûte ou un violon qui joue, mais un
clavecin. C’est pourquoi il était nécessaire d’effectuer le même
travail lorsque l’on passe du clavier à un ensemble de musique de
chambre. Ce disque est donc à la fois le fruit d’un travail
pragmatique et exploratoire.
N’est-ce pas alors le plus beau remerciement que l’on puisse
adresser au génie vivant de Johann-Sebastian Bach, que de
perpétuer, avec la plus grande fidélité possible, une pratique qui
fut la sienne et celle de ses successeurs ?
Louise Audubert & Denis Chevallier
NB : Le terme de “version” est employé quand le texte de J.-S.
Bach est joué intégralement, tel que cela se pratiquait sans doute
couramment pour toute pièce de clavier “strictement”
contrapuntique, à trois, quatre ou cinq voix, comme dans l'Art de
la fugue, l'Offrande musicale, etc. Celui de “transcription”
s’applique au travail de réécriture de voix rajoutées ou
“complétées”, comme dans le Prélude en ré mineur, un “deux voix”
dans la partition originale pour clavecin, mais où il fut
nécessaire d'écrire des voix intermédiaires pour que cela “sonne”
aux instruments.
Ensemble les Muses galantes
Aurore BUCHER, soprano (2)
Lucile RICHARDOT, alto (2, 8)
Timothée OUDINOT, hautbois (4, 5, 9, 10, 15) & hautbois
d'amour (14)
Sophie IWAMURA, violon I (3, 5, 6, 7, 9, 10, 11) & alto (12)
Céline MARTEL, violon II (3, 7, 9, 10, 11)
Lika LALOUM, alto (3, 7, 9, 10, 11, 15)
John LEESE, viole de gambe (3, 4, 5, 6, 7, 9, 10, 12, 14, 15)
Louise AUDUBERT, violoncelle (2, 3, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 14, 15)
Ludovic COUTINEAU, violone (3, 8, 10, 11, 12, 14, 15)
Brice SAILLY, clavecin (4, 5, 6, 8, 9, 10, 12, 15) & orgue
(14)
Denis CHEVALLIER, flûtes à bec (4, 6, 12, 15), clavecin (1, 2, 3,
11, 13) & orgue (8, 9, 10)
Clavecin : Reinhard von Nagel – Orgue : Laurent
Soumagnac.
Accord du clavecin et de l'orgue : Yoann Moulin &
Jean-François Brun
Nos remerciements au Conservatoire de Châtenay-Malabry, à la
Communauté d’Agglomération des Hauts-de-Bièvre, ainsi qu’à Thierry
Escaich et Michel Brun.
Ce disque reçoit le soutien de la Fondation Marcelle de Lacour.
Marcelle de Lacour (1896-1997), claveciniste mais aussi chanteuse,
harpiste et pianiste a créé la Fondation Marcelle et Robert de
Lacour pour la musique et la danse. Depuis sa reconnaissance comme
établissement d'utilité publique en mai 2000, la Fondation apporte
son concours aux projets de compositeurs et interprètes autour du
clavecin, du piano-forte, de la harpe et de l'orgue. Sous
l'impulsion de Thierry Escaich, administrateur, une importance
particulière est accordée à la création s'articulant autour de ces
quatre instruments, tant en soliste qu'en musique de chambre, afin
de contribuer à l'enrichissement du répertoire. La Fondation
prépare également la réhabilitation du château de Fourg en
Franche-Comté, son siège social, édifié à la fin du XVIIe siècle,
pour y accueillir, comme l'avait souhaité Marcelle de Lacour,
compositeurs et interprètes.
Contact : ml.brun@club-internet.fr
8. Air/ Aria Gott hat alles wohl gemacht, Cantate Geist und Seele
wird verwirret bwv 35
Gott hat alles wohlgemacht. Seine Liebe, seine Treu wird uns alle
Tage neu. Wenn uns Angst und Kummer drücket, hat er reichen Trost
geschicket, weil er täglich für uns wacht. Gott hat alles
wohlgemacht.
Tout ce que Dieu a fait est bien fait. Son amour, sa fidélité
nous sont chaque jour renouvelés. Lorsque l’angoisse et
l’affliction nous accablent, il dispense en abondance la
consolation, car il veille chaque jour pour nous. Tout ce que Dieu
a fait est bien fait.
God has made everything well. His love, his faithfulness is
renewed for us daily. When fear and grief oppress us, He has sent
us lavish comfort, since He watches over us daily. God has made
everything well.
1-2. Kyrie, duo pour soprano, alto, clavecin obligé et basse
d’archet, sur le Prélude en ré mineur du Clavier Bien Tempéré,
livre I, bwv 851
Le Prélude est d’abord joué dans sa forme originale pour clavecin
seul. Puis s’y superposent deux voix qui explicitent les lignes
mélodiques qu’elle contient. Cette pièce fait référence à l’Ave
Maria de Charles Gounod, composé sur le célèbre premier Prélude de
J.-S. Bach.
3. Prélude en sol mineur du Clavier Bien Tempéré, livre II, bwv
885
Très riche harmoniquement, ce prélude à la française se prêtait à
un enrichissement contrapuntique dans une version pour cordes et
basse continue.
4-6. Sonate en trio n° 3 en sol mineur, bwv 527 (Allegro, Largo,
Vivace)
Cette sonate en trio pour orgue est présentée ici dans une version
instrumentée différemment pour chaque mouvement - respectivement
flûte-hautbois, violon-hautbois, et flûte-violon - le pédalier
étant joué par la basse continue.
7. Prélude en fa majeur du Clavier Bien Tempéré, livre II, bwv
880
Cette transcription pour deux violons, deux altos, violoncelle et
clavecin en fa majeur, ainsi que le Prélude en ré mineur, est une
des pièces qui a demandé le plus de minutie dans le travail de
transcription, dans la mesure où le contrepoint de la pièce pour
clavecin est particulièrement précis et élaboré. Il fallait
compléter (ou rajouter, dans le cas du Prélude en ré mineur) des
voix tout en restant dans le style des autres. Je n'ai pas hésité
à écrire des parties de second violon et d’alto assez denses,
comme peut le faire Bach, c'est à dire avec des tenues et des
contrechants. Le clavecin joue le prélude original. Ce prélude en
fa majeur n'est pas sans rappeler, dans son écriture et son
atmosphère certaines entrées lentes des opéras de Rameau où les
lignes de violons descendent de l'aigu et de splendides parties
intermédiaires de bassons viennent avec bonheur éclairer la pièce
de l'intérieur. Le contrepoint étoffé de cette version évoque
également le style anglais, notamment celui de Purcell, par une
couleur de consort de violes. Le langage harmonique et mélodique
est nettement caractéristique de celui du XVIIIème siècle, et le
contrepoint, pratiquement à cinq voix du début à la fin, a été
complété le plus possible en imitation des voix originales.
8. Air Gott hat alles wohl gemacht pour alto, orgue obligé et
basse continue, extrait de la Cantate Geist und Seele wird
verwirret, bwv 35
Cet air, extrait de la magnifique cantate bwv 35 pour alto, trouve
sa place ici par la partie d'orgue obligé qui dialogue avec la
voix. Il n’a fait l’objet d’aucun travail de transcription ou de
version mais la lumière et la légèreté qui en découlent
contrastent avec les pièces plus sérieuses du reste de ce disque.
9-10. Prélude et Fugue en ré mineur du Clavier Bien Tempéré, livre
II, bwv 849
Ce prélude, originellement en do ♯ mineur, n'est pas sans
rappeler, par son atmosphère à la fois méditative et expressive,
de nombreux mouvements lents de concerto ou de sinfonias de
cantate, où le hautbois dialogue avec le premier violon, d'où le
choix ici d’une transcription pour hautbois, cordes et basse
continue. Le contrepoint dense de cette pièce trouve un
prolongement naturel dans la fugue qui suit, à cinq voix, ce qui
reste quand même assez rare chez Bach, surtout au clavecin.
11. Prélude de la Suite Anglaise n° 2 en la mineur, bwv 807
Rythmé par de nettes et fréquentes oppositions soli/tutti, cette
transcription pour clavecin obligé, cordes et basse continue, a
été traité comme un concerto pour clavecin, avec une ou deux
interventions solistes du premier violon et du violoncelle, sans
toutefois en faire un double ou triple concerto.
12. Nun komm' der Heiden Heiland, choral pour orgue en la mineur,
bwv 659
Cette pièce, originellement en sol mineur, est une version pour
flûte à bec, alto, viole et basse continue. Le choral orné est
joué par la flûte et les parties intermédiaires par les cordes,
sur une basse continue imperturbable. Cette pièce, calme et
apaisante, n'en reste pas moins très expressive.
13. Prélude de la Suite pour violoncelle seul n° 1 en sol majeur,
bwv 1007
Inspiré par la transcription de Bach de ses préludes pour violon
seul, notamment celui de la Troisième Sonate, ce prélude transcrit
pour clavecin seul fait appel à plusieurs procédés : rajout de
pédales harmoniques et d’un motif de main gauche (quand la partie
originale de violoncelle est à la main droite), ou à l’inverse,
rajout d'une main droite (quand la partie de violoncelle passe à
la main gauche), ou encore de contrepoint en imitation.
14. Ich ruf zu Dir, choral pour orgue en mi mineur, bwv 639
Ce choral pour orgue met à nouveau en valeur le Bach maître de
l'équilibre entre le contrepoint et la mélodie, mais aussi maître
de l'alliance de l'expressivité et de la simplicité. Dans cette
version pour hautbois d'amour, viole de gambe et basse continue,
le choral sobrement orné, est soutenu par une seconde voix
mélismatique dont J.-S. Bach a le secret.
15. Kyrie Gott heiliger Geist, choral pour orgue en si b majeur,
bwv 671
Ce choral est présenté dans une version plus intimiste pour flûte,
hautbois, alto, viole, violoncelle et violone, à nouveau dans
l'idée d'un consort de violes (un broken consort cette fois-ci,
dont les timbres sont hétérogènes). Ce choral est habituellement
entendu à l'orgue avec une registration brillante mais les divers
timbres du mélange vents-cordes permettent d'en éclaircir le très
dense tissu contrapuntique. Le choral se retrouve à la basse, en
huit et seize pieds.
Les Muses Galantes
Ensemble de chanteurs et musiciens, Les Muses Galantes consacrent
leur énergie à faire découvrir au grand public la richesse du
patrimoine musical européen des XVIIe et XVIIIe siècles. Créé en
2004 à l'initiative de la violoncelliste Louise Audubert et établi
à Paris, cet ensemble se produit dans diverses formules (de la
sonate à la musique symphonique ou l'oratorio) et propose un
éventail de programmes variés et originaux. Ces jeunes
professionnels aux parcours divers, issus pour la plupart du
Conservatoire de Paris, conjuguent leur maîtrise des instruments
anciens et leurs connaissances stylistiques au désir commun
d’explorer sans cesse de nouveaux répertoires. Des recherches
historiques minutieuses sur les instruments, les traités et les
pratiques de l’époque éclairent d'un jour nouveau notre perception
du son “ancien”, de son articulation et de son phrasé, permettant
de préserver à ce répertoire un caractère vivant, essentiel pour
en faire une musique de notre temps.
Invité de différents festivals et institutions culturelles en
France (Paris, Ile-de-France, Finistère, Poitou-Charentes,
Haute-Savoie,..) ou en Europe (Espagne, Italie, Belgique) dans un
répertoire principalement centré sur l’œuvre de Johann-Sebastian
Bach et ses contemporains, l’ensemble Les Muses Galantes participe
également à la création contemporaine (Bibiloni, Navarro-Monzon,…)
et aux projets de “mixité des arts” (poésie, photographie,
courts-métrages). Partenaire depuis 2006 de nombreux ensembles
vocaux en Ile-de-France (Chœur des Grandes Ecoles, Les Petits
Chanteurs de Saint Louis,…), il ne cesse depuis lors de répondre
avec perfectionnisme aux attentes des chefs, choristes et
solistes. En 2010, un nouveau projet a été lancé avec succès : “La
Cantate des Muses”, concerts mensuels de musique sacrée et profane
du XVIIIe siècle autour d’une cantate de Johann-Sebastian Bach,
avec deux concerts à Paris chaque deuxième week-end d'octobre à
juin. L’ensemble Les Muses Galantes, avec les compétences de
l'Association Euterpia, s'est donné comme objectif de diffuser et
démocratiser la musique classique, à la fois par une esthétique
musicale exigeante et une simplicité d’approche du public.
www.euterpia.org
Denis CHEVALLIER
Denis Chevallier a étudié la flûte à bec, le clavecin, la basse
continue et l'improvisation aux Conservatoires Nationaux de Région
de Boulogne-Billancourt et de Versailles, ainsi que l’écriture,
l'analyse et l'orchestration au Conservatoire National Supérieur
de Musique de Paris. Il se produit en musique de chambre dans
divers ensembles, notamment Les Muses Galantes (dir. L. Audubert),
ainsi qu'en plus grand effectif, sous la direction de C. Rousset,
J.P. Sarcos (Ensemble du Palais Royal), L. Castelain (Le Parnasse
français), J. Nelson (Ensemble orchestral de Paris), D. Gautheryie
(Soli tutti), Y. Pappas (Almazis),… Egalement arrangeur et
compositeur, il a travaillé pour la compagnie Les Brigands,
l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Arcal, Les Monts du
Reuil. Il est lauréat en 2006 du Concours International de
Composition F. Mompou et en 2010 de la Fondation Beaumarchais pour
l'écriture d'un opéra intitulé L'Expérience, créé en juin 2011 au
Théâtre du Rond Point à Paris. De 2007 à 2009, il est compositeur
en résidence à la Casa Velazquez à Madrid. Ses œuvres ont été
créées par L. Richardot, T. Escaich, le Quatuor Errell, les
ensembles 2e2m, Plural, Residencias, Soli tutti, Les Cris de
Paris, l’Orchestre Pasdeloup...
Johann-Sebastian Bach (1685-1750) was “transcribed” just as much
as he “transcribed” his own music, as well as his contemporaries’.
Indeed, we still have complete minutely hand copied works –
Palestrina masses, Frescobaldi toccatas, Corelli, Vivaldi,
Marcello concertos, etc... – and to quote only some examples of
its transcriptions, his Concerto in A minor for four harpsichords
(bwv 1065) is the Concerto for Four violins in B minor of Vivaldi
(opus 3 RV580) ; his Psalm 51 “Tilge, Höchster meine Sünden”
results from the Stabat Mater of Pergolesi, witch he added a
magnificent viola part to. It’s moreover interesting to observe
that in his transcriptions, after transposing some measures of the
initial idea of the author, he made his own way, then returned to
the original, gave up it again, skipped whole parts, added others…
So that we can almost consider these transcriptions by
Johann-Sebastian Bach himself as original works.
As for the transcriptions of his works, we can find a considerable
and extremely varied catalog, in a constant renewal. To understand
the permanent interest risen by his music, it is enough to quote
among the multiple examples, like the transcriptions for keyboard
by Busoni or the jazz interpretations of Jacques Loussier.
Because, no music is even more independent from fashion than his,
the essential character is really the “universality”. If there is
thus a composer whose name is strictly associated with the noble
exercise of transcription, it’s doubtless Johann-Sebastian Bach’s.
The program of this record is focused on Bach’s pieces for
keyboard or with an obligato keyboard part, in their original
version or transcribed. The transcriptions may all answer the
double wish to make accessible to the “non-keyboard players” these
masterpieces of our musical culture while proposing a renewed
listening. Thus, the elaboration of this program arose from the
wish to hear these works, minutely chosen, under another lighting,
in particular thanks to the variations of colors brought by the
instrumentation process. Moreover, the title Con Stromenti (with
instruments) is borrowed from some baroque Italian vocal works
accompanied with several instruments in opposite to the ones with
only basso continuo. This title thus echoes the practice of the
transcription. Nevertheless in this program, three pieces are not
transcriptions of works for keyboard or with an obligato keyboard
part : an aria for alto and obligato organ, as originally written
but emphasising splendidly an obligato keyboard part ; a
transcription for keyboard of the prelude of the first Suite for
solo cello ; and finally, a vocal duet written on a prelude of the
Well-Tempered Clavier and proposed in its original version,
process used by Gounod two centuries later in his Ave Maria.
Of course, the original version for harpsichord or organ is amply
self-sufficient, but the use of all the technical and meaning
possibilities of others instruments offers a clarity that
increases the independence of the lines. Strings indeed allow to
reveal new ones, to support the harmony, to enrich the
interpretative possibilities by bringing in parameters others than
the keyboard’s, such as dynamics, phrasing of the bows, contrasts
of sonorities, etc. The use of the oboe or oboe d'amore, Bach’s
favourite instrument, also paved our way to a more direct
listening of the polyphonic texture. The way of transcribing also
leans on the conviction that it is necessary, in the new version,
to rewrite and to hear the work as if it had originally been
conceived for this formation. In other words, respecting as much
as possible the idiomatic patterns of the instruments for which we
transcribe and avoiding the radicalism of a too litteraly
transcription. For instance, a long note in the slow movements
takes shape in so a different as interesting way for keyboard as
for strings, more allusive and poetic in the first case, more
expressive and carnal in the second one. Bach himself in the
various versions of the solo flute partita in A minor or in his
transcriptions for harpsichord of solo violin works, may explicit,
in the added left-hand part, the underlying harmony contained in
the solo piece. But in his writing, he takes account of the fact
that not a flute or a violin, but a harpsichord, is playing. So we
had to act the same way passing from the keyboard to the chamber
group. This record is thus at the same time the result of both
pragmatic and exploratory work.
Finally, isn’t it the greatest tribute we can offer to
Johann-Sebastian Bach, that to immortalize a his practice and his
successors’?
NB : The term of “version” is used when the text of J.-S. Bach is
entirely played, such as it obviously used to be for any keyboard
work “strictly” polyphonic, with three, four or five parts, such
as in the Art of the fugue, the Musical Offering, etc. The one of
“transcription” applies to the rewriting of added or “filled in”
lines, as in the D-minor Prelude.
1-2 Kyrie, duet for soprano, alto and continuo based on the D
minor Preludium, bwv 851.
This Prelude is first played as originally written for solo
harpsichord. Then two voices are added, following the underlying
melodic lines. The piece echoes Gounod's Ave Maria, which he
composed as a variation on Bach's famous first Prelude.
3. G minor Prelude from the Well-Tempered Clavier, book II, bwv
885.
With its expressive harmonies, this prelude in the French style
lent itself to a contrapuntal reworking with strings and bass
continuo.
4-6. Trio sonata n° 3 in G minor, bwv 527 (Andante, Largo,
Vivace).
This organ sonata is presented here in an instrumental
arrangement, with different instruments for each movement
(respectively recorder and oboe, violin and oboe, recorder and
violin). The pedal bass line is played by viola and harpsichord.
7. F major prelude from the Well-Tempered Clavier, book II, bwv
880.
Alongside the D minor prelude, this transcription for two violins,
two violas, cello and harpsichord was one of the most demanding
pieces to arrange because Bach's counterpoint for harpsichord is
already both precise and elaborate. I had to fill in (or add, in
the D-minor prelude) the other parts without changing the syle. I
wrote the second violin and viola parts in quite a dense and
melodic way, following Bach's example. The harpsichord plays the
prelude as originally written by Bach. The style and atmosphere of
this prelude are reminiscent of certain slow entries in Rameau's
operas, when the violins come down from their high notes, and the
bassoon lightens the music from within. The rich counterpoint of
this version also recalls the English style - notably Purcell -,
by taking on the timbre of a consort of viols. The harmony and
melodic language is nevertheless clearly typical of the 18th
century, and the counterpoint, which is almost always in five
parts, imitates the original lines as far as possible.
8. Aria Gott hat alles wohl gemacht, for alto, organ and basso
continuo, from Cantata Geist und Seele wird verwirret, bwv 35.
This aria from the beautiful alto cantata bwv 35 owes its place in
this keyboard disk to the obligato organ part which sings
alongside the voice. The resulting effect, all light and
lightness, contrasts with the greater seriousness of the other
pieces.
9-10. Prelude and fugue in D minor from Well-Tempered Clavier,
book II, bwv 849.
The meditative and expressive atmosphere of this prelude,
originally written in C-sharp minor, recalls the slow movements of
many concertos and cantata sinfonias, where the oboe is in
conversation with the first violin. Hence this transcription for
oboe, strings and continuo. The piece's dense counterpoint is
extended in the following 5-part fugue - a rarity in Bach's work,
particularly for the harpsichord.
11. Prelude of the English Suite n° 2 in A minor, bwv 807.
With clearly alternating soli/tutti sections, this transcription
for harpsichord and strings takes the form of a harpsichord
concerto, with the occasional solo line from the first violin and
cello.
12. Nun komm' der Heiden Heiland, organ choral in A minor, bwv
659.
In this version for alto recorder, viola, viola da gamba and basso
continuo the recorder plays an ornamented form of the chorale and
the strings the intermediates parts, all over an impervious bass
line. The piece is calm and soothing yet still expressive.
13. Prelude of the 1st Cello Suite in G major, bwv 1007.
Inspired by Bach's transcription of his own preludes for solo
violin, in particular the Third solo violin sonata, this prelude
transcribed for solo harspichord calls for a number of different
approaches : harmonic pedal notes and a motif in the left hand
(the original cello part is in the right hand) and vice-versa.
14. Ich Ruf zu Dir, organ choral in E minor, bwv 639.
This organ chorale again emphasises Bach's capacity to balance
counterpoint and melody, simplicity and expressivity. In this
version for oboe d'amore, viola and basso continuo the chorale,
soberly decorated, is sustained by a beautiful lower voice, a
stroke of genius typical of Johann-Sebastian Bach.
15. Kyrie Gott heiliger Geist, organ choral in B flat major, bwv
671.
This chorale is here played by an intimate combination of
recorder, oboe, viola, viola da gamba, cello, and double bass - in
contrast to the brilliant registration usually used by organists.
I was again trying to create the sound of a consort (this time a
“broken consort”, where the instruments offer a range of timbres).
Mixing wind and string instruments makes it possible to untangle
the dense polyphonic texture. The chorale itself is heard in the
bass, in eight and sixteen foot.
Les Muses Galantes
Ensemble of singers and musicians, Les Muses Galantes devote
their energy in revealing to the general public the wealth of
European musical heritage from the 17th and 18th centuries.
Founded in 2004 on the initiative of the cellist Louise Audubert
and established in Paris, the ensemble performs in diverse
formations – from the sonata to the symphonic music or oratorio –
and proposes a range of varied and original programs. These young
professionals, stemming for the most part of the Conservatoire de
Paris, combine their mastery of early instruments and stylistic
knowledge in a common desire to explore incessantly new
repertoires. Minute historical research on instruments, treaties
and practices of that period lend a new meaning to our perception
of “early” sound, its articulation and its phrase, enabling the
lively character of this repertoire to be preserved and thereby
playing an essential role in turning it into contemporary music.
Invited in various festivals and cultural institutions in France
(Paris, Ile-de-France, Finistère, Poitou-Charentes,
Haute-Savoie,…) or in Europe (Espagne, Italie, Belgique) in a
directory mainly centred on the work of Jean-Sebastien Bach and
his contemporaries, the ensemble Les Muses Galantes also
participates in the contemporary creation (Bibiloni,
Navarro-Monzon) and to the projects of “coeducation of the arts”
(poetry, photography, short films). Partner since 2006 of numerous
vocal groups in Ile-de-France (Chœur des Grandes Ecoles, Les
Petits Chanteurs de Saint Louis, etc.), he keeps answering with
perfectionism the expectations of conductors, chorus-singers and
soloists. In 2010, a new project was successfully launched : “The
Muses’s Cantata”, monthly concerts of 18th century music around a
cantata of Johann-Sebastian Bach, with two concerts in Paris each
second weekend from October till June. The ensemble Les Muses
Galantes, with the support of the Association Euterpia, aims to
spread and democratize the classical music, both musically
demanding and close to the public.
www.euterpia.org
Denis CHEVALLIER
Denis Chevallier studied recorder, harpsichord, basso continuo,
improvisation, harmony, analysis and orchestration in Paris. He
plays in chamber music groups such as Les Muses Galantes (dir.
L.Audubert) and with orchestras or choirs directed by C. Rousset,
J.P. Sarcos (Le Palais Royal), L. Castelain (Le Parnasse
Français), J. Nelson (Ensemble orchestral de Paris), D. Gautheryie
(Soli tutti), Y. Pappas (Almazis), ... As arranger and composer,
he worked for Les Brigands, l’Orchestre Philharmonique de Radio
France, l’Arcal, Les Monts du Reuil. He won in 2006 the
International Composition Competition F. Mompou and in 2010,
supported by the Fondation Beaumarchais, he composes his first
opera, L'Expérience, staged in june 2011 in Paris. From 2007 to
2009 he is composer-in-residence at Madrid's Casa Velazquez. His
works have been premiered by L. Richardot, T. Escaich, the Errell
Quartet, the ensembles 2e2m, Plural, Residencias, Soli tutti, Les
Cris de Paris, the Pasdeloup orchestra...
English translations : Louise Audubert, Denis Chevallier
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