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Félix Mendelssohn
en écoute : Romance Op. 67 n° 34
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"Si jamais lettre m’a causé une agréable surprise, c’est bien la vôtre, que j’ai reçue hier… ce cadeau généreux dont vous me gratifiez pour mes Romances sans Paroles. Je ne sais vraiment pas par où commencer pour vous dire à quel point je vous en remercie…” C’est en ces termes que Mendelssohn, le 10 octobre 1842, à Berlin, écrivait à son éditeur de Bonn, Nikolaus Simrock, qui lui avait fait parvenir la somme de 60 Louis d’or à titre d’honoraires supplémentaires pour le quatrième recueil, l’op. 53, en raison de “l’excellente réussite” de cette œuvre. Les Romances sans Paroles comptent sans aucun doute parmi les compositions les plus populaires du musicien, de celles qui, dans le contexte de la culture bourgeoise de l’époque, furent aussi beaucoup jouées par les musiciens amateurs, mais qui contribuèrent en même temps à donner naissance à cette opinion, plus tard très répandue, selon laquelle Mendelssohn ne serait qu’un “musicien de salon”. Pourtant, peu de compositeurs du XIX° siècle se sont montrés plus respectueux que lui de la tradition classique et de modes d’expression aussi élaborés que la fugue, la variation ou la forme sonate. Mais il était lui aussi conscient des courants novateurs du romantisme qui imposaient progressivement autour de lui la petite pièce de caractère comme moyen de condenser l’atmosphère d’un moment. Son unique contribution à la production croissante de miniatures au cours du siècle fut précisément la composition de ces Romances qu’il débuta, alors âgé de seulement 19 ans, ainsi que l’atteste sa sœur Fanny dans son journal : « Mon anniversaire fut très réussi… Félix m’a donné une Romance sans Paroles pour mon album (il en a récemment écrit plusieurs magnifiques) ». Pour des commodités éditoriales, elles paraîtront de 1830 à 1845, groupées par six classées par opus, bien qu’elles soient par nature des pièces individuelles ce qui permet de fait toutes les combinaisons possibles. Aujourd’hui relativement délaissées en concert et très peu enregistrées (l’admirable version de Daniel Barenboïm date de 1974), ces mélodies si variées et profondes représentent un véritable appel à la transcription et correspondent particulièrement bien à la tessiture de la famille du hautbois (hautbois, hautbois d’amour et cor anglais). Le présent enregistrement regroupe donc une sélection des 32 adaptations les plus réussies, avec l’ambition de contribuer à enrichir un répertoire du XIX° siècle bien pauvre et stéréotypé (solo de concours et autres airs variés) en dehors des magnifiques Trois Romances de Robert Schumann. Les Romances sans Paroles me sont chères pour plusieurs raisons : tout d’abord parce qu’elles sont autant de petites merveilles, de petits miracles d’inventivité et de sensibilité. C’est une fois encore l’occasion de s’étonner de la réputation de compositeur mineur qui poursuit Mendelssohn depuis si longtemps, même si cet a priori semble s’estomper aujourd’hui. Ces pièces sont délaissées par les pianistes, qui ne les interprètent que rarement, et leur forme d’écriture appelle irrésistiblement leur transformation en lied instrumental accompagné. Bien que regroupées en opus par groupes de six pour des raisons éditoriales lors de leurs premières parutions, ce sont bien des pièces autonomes, qui permettent à l’interprète de choisir librement ses propres combinaisons. David Walter
Né à Paris en 1958, David Walter nous propose un itinéraire original : Premier Prix de hautbois et de musique de chambre du CNSM de Paris, David Walter obtient très vite la reconnaissance hors de ses frontières en remportant cinq prix internationaux d'affilée (Ancona, Prague, Munich, Belgrade et Genève). Malgré un tel palmarès, il ne donnera pas à sa carrière une orientation exclusivement soliste, préférant privilégier la musique de chambre et la pédagogie, plus riches, à ses yeux, en valeurs humaines. Parmi ses activités de “chambriste”, il y a, bien
sûr, le Quintette Moraguès (fondé en 1980) avec lequel il obtient
notamment le Grand Prix de la Nouvelle Académie du Disque et une
nomination aux Premières Victoires de la Musique Classique. Ses
autres partenaires sont S. Richter, C. Zacharias, M. Dalberto, P.
Rogé, A. Planes, G. Nicolitch, M.A. Nicolas, Ses deux derniers CD, parus chez Polymnie, sont
consacrés pour le premier à la musique française et russe (Ravel,
Debussy, Fauré, Rachmaninov... ) en collaboration avec la pianiste
Yuki Nakajima, et un tout récent enregistrement consacré aux
Concerts Royaux de Parallèlement, pour pallier la relative pauvreté
du répertoire de son instrument, il est un transcripteur
infatigable (plus de 250 adaptations), dont le travail fait,
aujourd'hui, autorité.
Claire Désert est née à Angoulême en 1967. Admise
à l’âge de 14 ans au CNSM de Paris, elle y obtient le premier prix
de musique de chambre dans la classe de Jean Hubeau, ainsi que le
premier prix de piano à l'unanimité du jury (prix spécial du
concours 1985), dans la classe de Vensislav Yankoff. En 1985, elle
est admise en cycle de perfectionnement de piano, et le
gouvernement français lui attribue une bourse pour une année
d'études à Moscou dans la classe d'Evgeni Malinin au Conservatoire
Tchaïkovski. À son retour, elle entre en cycle de perfectionnement
de musique de chambre dans la classe de Roland Pidoux. Elle a été
invitée par de nombreux festivals (festival de Montpellier,
festival de la Roque d'Anthéron, festival Estival de Paris, Piano
aux Jacobins...) en récital ou avec orchestre (Orchestre de Paris,
Orchestre National d'Ile de France, Orchestre Philharmonique de
Radio-France, Orchestre Symphonique de Québec, Orchestre
Philharmonique de Strasbourg...). Membre du quatuor Kandinsky,
elle se produit également fréquemment avec le pianiste Emmanuel
Strosser, le violoniste Régis Pasquier, le Quatuor Parisii...
en écoute : Romance Op. 67 n° 34
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