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Au cours de l’Histoire, le nom
Hartmann (nom d'origine germanique signifiant “homme fort”)
est très répandu. De nombreux musiciens portent ce nom : Johan
Peter Emilius Hartmann (1805-1900), beau-père de Niels Gade, et
père de l’organiste Emil Hartmann (1836-1898), Romain Charles
Hartmann (1865-1921), Antoine Hartmann (1871-1917), Georges Ivanow
Hartmann (1872-1949), et Karl Amadeus Hartmann (1905-1963), qui
fait l’objet de ce disque…
Le peintre et architecte, dont les œuvres inspirèrent à
Moussorgsky les Tableaux d'une exposition, s’appelait Victor
Hartmann. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, on trouve des
Hartmann de philosophies, d’opinions, de camps différents. Pilote
de chasse dans l’aviation allemande, le redoutable Erich Hartmann
(né en 1922) totalisa 800 combats aériens. Jean Hartmann, (né en
1926) fut, lui, incorporé de force dans la Waffen SS. Chassé
d’Europe par la montée du nazisme, le psychologue Heinz Hartmann
(1894-1970) eut une influence décisive sur la psychanalyse aux
États-Unis. En 1933, le compositeur allemand Karl Amadeus Hartmann
assista avec consternation à l’institution du régime nazi.
S’enfermant dans un exil intérieur, il resta en Allemagne, mais se
retira complètement de la scène musicale, exprimant par ses
œuvres, dont beaucoup seront découvertes après sa mort, son besoin
de résistance. Né à Munich il y a cent ans, le 2 août 1905, Karl
Amadeus Hartmann se consacra tout d’abord à une carrière
d’enseignant, avant d’étudier la musique avec Joseph Haas, Hermann
Scherchen et Anton Webern. Il a renié un grand nombre de ses
œuvres de jeunesse. Nombreuses sont ses partitions, composées
entre 1933 et 1945, qui révèlent le climat pesant de cette sombre
période. On trouve, dans plusieurs d’entre elles, des chants
hébraïques, des hymnes révolutionnaires russes (comme dans le
Concerto funèbre de 1939), des emprunts et des hommages à Mahler,
Berg, Bartók, ou Webern.
Le compositeur retrouva, après la guerre, une grande énergie
créatrice, et surtout un grand dévouement envers la musique du
XXème siècle, avec notamment la création du cycle de concerts de
musique contemporaine Musica Viva. Beaucoup d’œuvres dites
majeures, composées après 1945, reprennent en les remaniant des
partitions composées durant la guerre. Karl Amadeus Hartmann
mourut le 5 décembre 1963 à Munich.
Parfois qualifié, avec Hans Werner Henze, de plus grand
symphoniste du XXème siècle, Hartmann a notamment écrit huit
symphonies, fortement influencées par l’École de Vienne, et qui
tiennent une place importante parmi l’étonnante quantité de
symphonies qui ont vu le jour au XXème siècle. Écrite à l’origine
pour orchestre à cordes et voix (1938), sa 4ème Symphonie a été
révisée, sans la partie vocale, en 1947 (année où Hans Werner
Henze compose sa 1ère Symphonie). Mêlant langage dodécaphonique et
tradition, cette œuvre s’inspire du Quatuor à cordes n° 1.
Hartmann nota en marge de la partition du Concerto funèbre,
d’abord appelée “Musik der Trauer” (Musique de deuil) : “Ecrit
dans les premiers jours de la guerre. Septembre / novembre 1939”.
Reprise en 1959, cette œuvre d’une intensité poignante, parfois
qualifiée de “musique manifeste”, comporte quatre parties
enchaînées.
Hartmann et Henze
Hans Werner Henze
Dans une lettre, datée d’avant mars 1955, Luigi
Nono dit à Karl Amadeus Hartmann : “Henze a passé ici deux jours,
après Londres et Paris. Il a été très calme, je ne l’ai peut-être
jamais vu aussi plein d’idées et de projets.”
Né à Gütersloh, en Westphalie, le 1er juillet 1926 - la même année
que György Kurtag ou encore Betsy Jolas - Hans Werner Henze fait
ses études musicales à Brunswick. Enrôlé de force dans l’armée
hitlérienne, il souffre beaucoup de la dictature. Après la guerre,
il poursuit ses études à l’Institut de musique sacrée de
Heidelberg. Fasciné par les théories de Schoenberg, il rencontre,
en 1948, René Leibowitz avec lequel il travaille intensivement. À
partir de 1950, il devient directeur artistique et chef
d’orchestre du Ballet du Staatstheater de Wiesbaden. Très attiré
par l’Italie, il s’y installe en 1953. Il s’oriente vers le
marxisme, et, mêlant musique et engagement politique, n’hésite
pas, en 1968, à planter un drapeau rouge sur la scène de son
Radeau de la méduse (composé à la mémoire de Che Guevara). Depuis
1988, il dirige la Biennale de Munich.
Hans Werner Henze est un des compositeurs allemands les plus
prolifiques de sa génération. Après un premier opéra entièrement
sériel (Boulevard Solitude), il a cherché à synthétiser les
langages contemporains. Axée sur la création lyrique, sa
production compte dix symphonies, des concertos, des œuvres de
musique de chambre et de musique vocale, ainsi que des musiques de
films.
Comme il l’a dit à Bruno Serrou, “Peut-être se trouve-t-il
beaucoup d’italianita dans mon travail, mais je ne
saurais dire pourquoi. Un grand peintre français, Corot, a passé
sa vie à Rome à cause de la lumière. Il se peut que celle-ci ait
aussi une grande signification pour moi.” La transcription pour
flûte, harpe, et cordes de la Fantaisie pour clavier avec
accompagnement de violon de Carl Philipp Emanuel Bach, I
sentimenti di C.P.E. Bach a été créée le 14 Avril 1982 à Rome.
Sylvain Durantel
Svetlin Roussev, violon
Svetlin Roussev est né en 1976 à Roussé en
Bulgarie. Il a commencé le violon à l’école de musique de sa ville
natale, notamment auprès de sa mère, avant d’intégrer en 1991 le
CNSM de Paris dans les classes de Gérard Poulet,
Dévy Erlih et Jean-Jacques Kantorow. Il obtient en 1994 le premier
prix de violon à l’unanimité avec félicitations du jury ainsi que
le premier de musique de chambre, avant d’être admis en cycle de
perfectionnement.
Svetlin Roussev est lauréat de nombreux concours internationaux
(Indianapolis, Long-Thibaud, Melbourne...). Il a obtenu en 2001 le
1er Grand Prix, le Prix Spécial du Public ainsi que le Prix
Spécial pour la meilleure interprétation du Concerto de Bach au
1er Concours International de Musique de Sendaï (Japon).
En 2000, il est nommé violon solo de l’Orchestre d’Auvergne. Cette
même année, il est l’une des Révélations Classiques de l’Adami et
lauréat de la Fondation d’Entreprise Natexis Banques Populaires.
En 2005, il devient violon solo de l’Orchestre Philharmonique de
Radio France. Invité en tant que soliste par différents orchestres
tels que l’Orchestre Philharmonique de Radio-France,
l’Indianapolis Symphony Orchestra, l’Orchestre Philharmonique de
Montevideo, tous les orchestres bulgares, l’Orchestre
Philharmonique de Sendaï, il a joué notamment sous la direction de
Léon Fleisher, Yehudi Menuhin et Yuzo Toyama. Il a aussi été
violon solo invité de l’Orchestre Philharmonique de Londres et de
l’Orchestre de chambre de Toulouse.
Svetlin Roussev a donné des concerts dans le monde entier. Il se
produit en récital, notamment avec Jean-Marc Luisada. Il est
régulièrement invité à de nombreux festivals : Festival
Gabriel Fauré, Montpellier (Radio France), Sully-sur-Loire,
Deauville, Musique en Yvelines, Kuhmo (Finlande), la Vézère,
Orangerie de Sceaux, Corbigny, la Roque d’Anthéron... Il se
produit également dans le répertoire de tango avec le groupe
Tanguisimo et en musique de chambre avec le
Rachmaninov-Piano-Trio. Svetlin Roussev vient de consacrer un
disque à la musique bulgare du grand compositeur Pantcho
Vladiguerov, avec la pianiste Elena Rozanova.
Philippe Bernold, flûte
Après de brillantes études au CNSM de Paris
couronnées de plusieurs premiers prix, notamment dans la classe
d’Alain Marion,
Philippe Bernold remporte le Premier Grand Prix du Concours
international de flûte Jean-Pierre Rampal en 1987. Il est l'unique
français à avoir obtenu cette récompense depuis la création de ce
prestigieux concours.
Cette distinction lui permet de démarrer une carrière de soliste
en compagnie des artistes et des orchestres les plus réputés, sous
la direction de S. Bychkov, J.E. Gardiner, L. Maazel, K. Nagano,
Sir Y. Menuhin,
M. Inoué, T. Koopman. Jusqu’en 1995, Philippe Bernold partage ses
activités de soliste avec le poste de Première Flûte-solo de
l’Orchestre de l’Opéra national de Lyon que J.E. Gardiner lui
confie à l’âge de 23 ans. C’est au sein de cette brillante
formation qu’il fonde alors un groupe d’artistes, “Les Virtuoses
de l’Opéra de Lyon” dont le succès est immédiat. Il est invité à
diriger des ensembles comme l'Orchestre de Bretagne, l'Orchestre
des Pays de Savoie, l'Orchestre de Picardie, l'Orchestre
d'Auvergne, l'Académie de Ste Cécile, l'Orchestre philharmonique
de Séoul, l'Orchestre de l'Opéra national de Lyon au Festival
international de Colmar, le Sinfonia Varsovia en concert
d'ouverture des “Folles journées” de Nantes 2004 et la “Cappella
Istropolitana” (Bratislava) dont il est le premier chef invité.
Son premier disque lui vaudra en 1989 le Grand Prix de l’Académie
Charles Cros. Depuis, Philippe Bernold a réalisé plus d’une
quinzaine d’enregistrements pour Harmonia Mundi, EMI, Lyrinx. Avec
le pianiste Alexandre Tharaud, il réalise plusieurs
enregistrements couronnés par la critique. Henri Dutilleux en a
écrit : “J'ai bien rarement eu l'occasion d'entendre une aussi
brillante exécution de la “Sonatine” de Pierre Boulez et j'admire
avec quelle maîtrise vous et votre partenaire passez d'un style à
l'autre dans ce programme si bien ordonné.”
Philippe Bernold est professeur au CNSM de Lyon, et enseigne
également à l’Académie internationale de Nice et de Kyoto (Japon).
Xavier de Maistre, harpe
Né en 1973 à Toulon, Xavier de Maistre commence
ses études de harpe dès l'âge de 9 ans au conservatoire de sa
ville natale. Il se perfectionne par la suite auprès de Catherine
Michel et Jacqueline Borot à Paris. Parallèlement, il accomplit
des études à l'Institut des Sciences Politiques de Paris puis à la
London School of Economics. Xavier de Maistre remporte son premier
concours international à Paris à l'âge de 16 ans. De nombreux prix
suivront, parmi lesquels il faut citer ceux de Cardiff, Munich et
Tel-Aviv. En 1998, il remporte le premier prix et deux prix
d'interprétation du U.S.A International Harp Competition
(Bloomington).
Nommé Harpiste solo de l'Orchestre Symphonique de la Radio
Bavaroise à l'âge de 22 ans, il devient en 1999 le premier
musicien français accepté au sein de la prestigieuse Philharmonie
de Vienne.
En tant que soliste, Xavier de Maistre s'est déjà produit en
Europe, aux Etats-Unis et au Japon, au Wigmore Hall de Londres, au
Lincoln Center de New-York, à la Philharmonie de Berlin… Il se
produit également avec l'Orchestre du Mozarteum de Salzbourg,
l'Orchestre Philharmonique d'Israël, l'Orchestre de RTL
Luxembourg, le Sinfonia Varsovia, l'Orchestre Philharmonique de
Monte-Carlo, l'Orchestre de Chambre de Lausanne, l'Orchestre de la
Radio Tchèque, l'Orchestre de Padova et del Veneto, l'Orchestre de
la Radio Bavaroise, l'Orchestre National d'Espagne, l'orchestre
symphonique NHK (Tokyo)… En mai 2002, il est devenu le premier
harpiste à se produire en soliste dans un concert d'abonnement de
la Philharmonie de Vienne sous la direction de Sir André Previn.
Très impliqué dans le développement du répertoire de son
instrument, Xavier de Maistre fait des recherches sur des
compositeurs méconnus et participe à la création d'œuvres
contemporaines d'Edison Denisov, Hans Huyssen ou Jean-Michel
Damase. Depuis 2001, il est également professeur à la
Musikhochschule de Hambourg. Ses enregistrements, parus chez
Claves, Obligat et Harmonia Mundi, ont été accueillis avec
enthousiasme par la presse spécialisée.
Arie van Beek, direction
Arie van Beek a étudié la percussion et a
travaillé durant quatre années comme percussionniste dans les
orchestres radiophoniques du Nederlandse Omroep Stichting. Il a
également étudié la direction d’orchestre, entre autres avec Edo
de Waart et David Porcelijn.
Arie van Beek est Directeur musical de l’Orchestre d’Auvergne
depuis novembre 1994. Il est aussi attaché au Conservatoire
Supérieur de Rotterdam où il dirige le Rotterdam Young
Philharmonic Orchestra. Il est chef principal de l’Ensemble de
Doelen à Rotterdam, ensemble spécialisé dans le répertoire du
XXème siècle et la musique contemporaine, avec lequel il a
également enregistré plusieurs disques. Arie van Beek est chef
invité dans de nombreux orchestres, en Hollande, en France, en
Suède, en Suisse, en Allemagne, en République tchèque.
De la musique baroque jusqu’aux œuvres du XXème siècle, le
répertoire d’Arie van Beek est très étendu. Il a dirigé des
orchestres de chambre, des orchestres symphoniques, des opéras,
des ballets, des oratorios et tous types de musiques de scène dont
de nombreuses œuvres à vocation pédagogique (L’arche de Noé de B.
Britten par exemple).
Il dirige entre autres : l’Orchestre de Lyon, l’Orchestre
Lamoureux, l’Orchestre de Cannes, l’Orchestre Poitou-Charentes,
l’Orchestre de Basse Normandie, l’Orchestre des Pays de Savoie,
l’Orchestre de Grenade (Espagne), Die Nordwestdeutsche
Philharmonie (Allemagne), Her Orkest van het Oosten (Pays-Bas), et
Het Brantants Orkest (Pays-Bas). On retrouve Arie van Beek à la
direction de nombreux concerts dans les grandes salles
d’Amsterdam, Rotterdam, Paris, Lyon, Milan, Frankfort, Stuttgart,
Stockholm, Athènes, Chang-Hai, Bangkok, Tokyo…
Arie van Beek a réalisé de nombreux disques avec l’Orchestre
d’Auvergne, avec le Blasarsymfoniker de Linköping, le
Doelenensemble, le Rotterdam Young Philharmonic et Die
Nordwestdeutsche Philharmonie. Il a enregistré pour EMI, BIS,
Olympia, Channel Classics, Calliope, Composers Voice et Joan
Records. En novembre 2003, il était honoré avec le Prix
Elly Ameling, donné par le Prins Bernhard Fonds pour son travail
de chef d’orchestre.
Site internet : www.arievanbeek.net
en écoute : Hartmann,
Choral du Concerto funèbre
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