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Albert Roussel Les deux Sonates pour violon et piano
Anne-Lise Durantel, violon • Gaspard Dehaene, piano



POL 203 112 

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Albert Roussel


Sonate en Ré mineur n° 1 Opus 11
Lent - Très animé - Lent
Assez animé - Lent - Assez animé
Très animé - Très modéré - Très animé

Sonate en La Majeur n° 2 Opus 28
Allegro con moto
Andante
Presto

   
         
   

La musique souvent me prend comme une mer. Ce vers de Baudelaire illustre bien le parcours de Roussel, lui qui après avoir été officier de marine de 18 à 25 ans, décide de se consacrer entièrement à la composition, et d’aller suivre les cours de Vincent d’Indy à la Schola Cantorum. On recense trois sonates pour piano et violon dans son catalogue, mais la première, composée en 1902, fut détruite à la demande même de son compositeur, cela après sa création à la salle Pleyel... Ce n’est que 5 ans plus tard qu’il entame la seconde, son opus 11, où l’influence de son maître (à qui elle est dédiée) est assez marquée, dans l’utilisation de vastes architectures et de longs développements d’un romantisme parfois débordant de générosité. Elle est construite en trois mouvements, dans chacun desquels s’opposent un tempo rapide et un tempo lent construits sur le modèle de la forme sonate : exposition, développement et réexposition.
Le premier débute dans le mystère d’harmonies glaçantes, pour ensuite se transformer en un tourbillon volon- taire et passionné, qui s’essoufflera peu à peu pour revenir au tempo initial et disparaître dans les profondeurs. Le deuxième commence en une mécanique pastorale ; un épisode central extrêmement lent vient ensuite calmer cette gaîté presque exagérée, puis la mécanique reprend, avant de s’évanouir dans l’aigu du piano. Le final est très brillant et enlevé, et la sonate se conclut cette fois Fortissimo, dans un ultime rappel d’un des thèmes du premier mouvement.
Seize ans plus tard, après s’être principalement consacré à la musique symphonique et à l’opéra, Roussel s’attache désormais à condenser sa pensée, comme en témoigne la Sonate op.28, d’une durée deux fois moins longue que la Sonate op.11. Elle aussi se compose de trois mouvements, aux caractères tranchés. Le premier démarre en une sorte de révolte furieuse qui rappelle Prokofiev, se poursuit par un épisode central claudicant et grinçant, et s’achève, après une série d’harmonies très complexes, dans l’extrême douceur. Le deuxième est une lente et longue plainte du violon, sur un accompagnement froid et immobile au piano. Comme dans les précédents mouvements, un épisode central contrastant con ruvidezza (avec rugosité) interrompt la cantilène, qui peu à peu revient et clôt le mouvement. Le final Presto, se caractérise d’abord par son énergie rythmi- que débordante (la mesure y est à 6/8 + 4/8 ) ; l’alternance des indications Pizz et Arco au violon donne une sensation de folie fugace. Un intermède d’une joie un peu grotesque interrompt la frénésie rythmique initiale qui revient alors avec des harmoniques au violon. Le mouvement se conclut ensuite aussi brusquement qu’il a commencé, dans la fuite.

 

C’est après avoir débuté ses études au Conservatoire de Troyes, puis auprès de Christophe Poiget au CNR de Boulogne Billancourt qu’Anne-Lise obtient en 2006 le Diplôme d’Etudes Musicales de la ville de Paris mention Très Bien à l’unanimité avec les félicitations du jury. Cette même année, elle est reçue au CNSM de Paris, où elle se voit décerner en 2009 le Diplôme National Supérieur Professionnel de Musicien. Durant ses études, Anne-Lise Durantel a eu l’occasion de travailler avec Gordan Nikolitch, Tedi Papavrami, Svetlin Roussev, Boris Garlitsky, Igor Volochine et Eric Lacrouts.
Passionnée par la pratique orchestrale elle joue régulièrement avec l’Orchestre National de l’Opéra de Paris, le Paris Mozart Orchestra, l’ensemble Carpe Diem, l’Orchestre des Lauréats du Conservatoire de Paris, l’Orchestre de l’Opéra de Reims et elle est chef d’attaque de l’Orchestre Symphonique de l’Aube.
Captivée par la richesse sonore et humaine de la musique de chambre, Anne-Lise est membre du Quatuor à cordes Adélys de 2009 à 2014 et joue aux côtés du Quatuor Debussy, de François Castang, Brigitte Fossey, Eric Lacrouts, Samika Honda... Elle fonde avec la harpiste Aliénor Mancip le Duo Alkimiya et se produit en sonate avec les pianistes Anne Bertin-Hugault et Gaspard Dehaene. Depuis 2014 elle est premier violon de l’ensemble Les Virtuoses avec Vadim Tchijik. Elle a participe à de nombreux enregistrements chez Polymnie (quatuors et pièces pour violon de Lühl, concertos pour deux claviers de Bach, pièces originales pour contrebasse et ensemble à cordes de Bottesini).

Anne-Lise Durantel attended the Conservatoire de Troyes and later the Conservatoire de Boulogne-Billancourt where she learnt violin with Christophe Poiget. She also studied, amongst others, under Boris Garlitsky and Igor Volochine. In 2006, she obtained her degree of Diplome d’Etudes Musicales de la ville de Paris and entered the Conservatoire National Superieur de Musique de Paris where she was awarded an Advanced National Professional Musician Diploma in 2009. She furthered her studies with Gordan Nikolitch, Svetlin Roussev,Tedi Papavrami and Eric Lacrouts. Being fascinated by the orchestral practice, she is regularly invited to play with the National Orchestra of the Opéra de Paris, Paris Mozart Orchestra, the Orchestra of the Opéra de Reims and the Ensemble Carpe Diem. She has been leading the violin section in Orchestre Symphonique de l’Aube since 2006 and she has been first violin of Vadim Tchijik’s chamber orchestra since 2014.
Former member of Quatuor Adelys, from 2009 to 2014, she is also performing with Quatuor Debussy, narrators Francois Castang and Brigitte Fossey, Eric Lacrouts, Samika Honda. She founded Alkimiya duet with harpist Alienor Mancip, and plays with pianists Anne Bertin-Hugault and Gaspard Dehaene. She recorded Enguerrand Luhl’s piano and violin pieces (Polymnie).

 

Né en 1987, Gaspard Dehaene obtient son master en 2012 au CNSMD de Paris, dans la classe de Bruno Rigutto puis de Denis Pascal. Après s’être perfectionné auprès de Jacques Rouvier au Mozarteum de Salzburg, il approfondit son art actuellement en accompagnement vocal avec Anne Le Bozec au CNSM de Paris. Deuxième Prix du concours de San Sebastian et Grand Prix du concours Alain Marinaro, il reçoit en 2013 le Prix Annecy Classic Festival ainsi qu’une mention spéciale pour l’interprétation de la pièce «Une page d’éphéméride» de Pierre Boulez, qu’il a étudiée avec le compositeur lui-même. Il est invité par de grands festivals tels que La Roque d’Anthéron, la Folle Journée de Nantes, Radio France Montpellier, les Flâneries musicales de Reims, l’Orangerie de Sceaux, Chopin à Bagatelle, Piano en Valois, Nohant... et à l’étranger, notamment en 2011 au festival des Jeunes Artistes à Pékin. Partenaire privilégié de l’altiste Adrien Boisseau, ils participent tous deux en 2013 à l’Académie de Prussia Cove en Angleterre, où ils ont pu bénéficier des conseils de Steven Isserlis et Robert Levine. Leur second album, dédié à Schumann est sorti en septembre 2015 chez Oehms Classics.
Passionné de musique de chambre, il est très apprécié de ses partenaires tels que P. Génisson, R. Guyot, A-L Durantel, S. Païdassi, C. Berthollet, V. Julien-Lafferrière, A. Pascal, H. Horiot, G. Caussé, A. La Marca... En 2015, il donne un récital au Musée d’Orsay capté par France Musique, puis à la Roque d’Anthéron, dans un programme dédié à la forme «Fantaisie» qui fera l’objet d’un disque.


Born in 1987, Gaspard Dehaene studied at the Paris Conservatoire with Bruno Rigutto and Denis Pascal. He furthered his musical studies at the Salzburg Mozarteum with Jacques Rouvier and is currently widening his experience studying Vocal Accompaniment with Anne Le Bozec in Paris Conservatoire. He won Second Prize in the San Sebastian International Competition, and in 2011 he won the Alain Marinaro piano competition at Collioure, as well as winning in 2013 the Annecy Classic Festival piano prize at Pontoise where he received a special mention for his interpretation of Pierre Boulez’ Une page d’éphéméride which he created and worked on with the composer.
He has played at many festivals including La Roque d’Anthéron, La Folle Journée de Nantes, Radio France Montpellier, les Flâneries musicales de Reims, l’Orangerie de Sceaux, Chopin à Bagatelle, Piano en Valois, Nohant... and abroad, in particular in 2011 at the Young Artists Festival in Beijing. Privileged partner of Adrien Boisseau, they made a recording for Meyer Fondation. Both invited at the Prussia Cove Academy, they could work with Steven Isserlis and Robert Levine. Their second album, dedicated to Schumann, was released in september 2015 for Oehms Classics. Passionate of chamber music, he is very appreciated from his partners P. Génisson, R. Guyot, A-L Durantel, S. Païdassi, C. Berthollet, V. Julien-Lafferrière, A. Pascal, H. Horiot, G. Caussé, A. La Marca... In January 2015, he gave a solo recital broadcasted live on France Musique, then in August on the stage of the parc du Château de Florans in la Roque d’Anthéron, a program dedicated to the form «Fantasy» which he plans to record.



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