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L´idée de cet enregistrement m´est venue peu de temps après ma
rencontre avec le compositeur Kirill Zaborov, en mars 2007. En
découvrant sa musique, puis en la confrontant avec mon propre
univers musical, j´ai pensé qu´il serait intéressant de l'associer
avec certaines œuvres de compositeurs de l'Europe de l'Est,
écrites dans leur jeunes années.
Le caractère aérien, mais aussi nocturne des pièces de Kirill
Zaborov, sa forme de romantisme, m'ont semblé bien correspondre
avec l´extraordinaire lyrisme des 24 Préludes d'Alexandre
Scriabine, tout comme l'écho élégiaque et empreint de nostalgie
contenu dans cette première signature que sont les 9 Préludes op.1
de Karol Szymanowski.
Ainsi, à travers ces oeuvres, écrites parfois à des époques
éloignées, mon désir le plus profond a été d’approcher cet élan de
fraîcheur et ce désir d'inaccessible, sentiments que seul le
printemps de la jeunesse pouvait enfanter.
Guigla Katsarava
Alexandre Scriabine
Né le 6 janvier 1872 à Moscou, Alexandre Scriabine fut
probablement l’une des figures les plus originales de la musique
russe du début du XXe siècle.
À ses débuts, il subit l’influence de Chopin et de Liszt, mais
très vite il est considéré comme référence du modernisme russe.
Scriabine avait une idée messianique de son art, ce qui provoqua
beaucoup de troubles, de discussions et de controverses autour de
sa personne.
Entré au Conservatoire de Moscou en 1888, il en sortira quatre ans
plus tard avec un Prix de piano et débute une carrière de pianiste
qui sera au fil du temps uniquement consacré à l'interprétation de
ses propres œuvres. Il sera aussi professeur au Conservatoire de
Moscou. Après quelques années passées en France et Belgique, il
retournera à Moscou jusqu'à sa mort, le 27 avril 1915.
Ses œuvres pour piano comprennent 12 sonates, des préludes,
nocturnes, impromptus, poèmes, mazurkas, études, valses, et un
concerto pour piano et orchestre.
Les 24 préludes de l’opus 11 sont un sommet de la première manière
de Scriabine. Il les composa au cours des années 1895-1896,
excepté les préludes n°1, 4, 6, 10, écrits auparavant.
En alternant les modes majeur et mineur, il parcourt toutes les
tonalités dans l’ordre croissant des dièses, puis dans l’ordre
décroissant des bémols.
Scriabine dévoile au travers de ce cycle les différentes facettes
de son univers, déjà très personnel. Parmi ces joyaux, il faut
mention
Au sujet du prélude n°15, le célèbre professeur V. Safonov disait
de l’interprétation de Scriabine, qu’elle lui avait procuré
l’impression musicale la plus forte qu’il ait connue dans sa vie.
Karol Szymanowski
Né à Tymoszowka (Ukraine) le 6 octobre 1882 1937. Karol
Szymanowski est l’un des compositeurs polonais les plus célèbres
et les plus fascinants du début du XXe siècle.
Elevé dans une ambiance musicale artistique, il entre au
Conservatoire de Varsovie en 1901. Conservatoire qui plus tard,
lui offrira une classe de piano.
Son évolution en tant que compositeur se divise en périodes très
distinctes, durant lesquelles il est successivement influencé par
Scriabine, Reger, Debussy, et la musique folklorique polonaise.
Parmi les œuvres qui l’ont rendu célèbre on peut citer Stabat
Mater, ou encore Mythes, pour violon et piano.
Les 9 préludes, les Variations sur un thème populaire polonais,
les deux cycles Métopes et Masques, les 12 études, les 3 sonates,
et les 20 mazurkas sont ses œuvres les plus importantes pour
piano.
Le cycle des 9 préludes opus 1 est composé en 1900, à l’exception
des préludes n° 7 et 8, écrits plus tôt.
Szymanowski est influencé ici par Scriabine, mais on sent déjà
l’individualité du compositeur.
L’œuvre est très lyrique, sombrement romantique, et très
suggestive.
Karol Szymanowski décède à Lausanne le 28 mars 1937.
Kirill Zaborov
Kirill Zaborov est né à Minsk en 1970. Avant son départ définitif
de sa Biélorussie natale pour Paris, il se passionne pour la
batterie, instrument avec lequel il commence sa pratique musicale.
Après ses premières scènes en tant que batteur, le jeune musicien
ressent le besoin d'approfondir ses connaissances en jazz et,
parallèlement à sa pratique de la batterie, s’adonne au piano.
L'apparition de ce second instrument marque une étape décisive
dans son l'évolution. En découvrant des artistes comme Bill Evans,
Paul Bley ou Keith Jarrett, Kirill Zaborov est de plus en plus
animé par le désir de composer. Au delà du piano jazz, son élan
l'amène à s'intéresser également à la littérature pour piano du
19e et du 20e siècle, et aussi à la musique russe.
Kirill Zaborov commence, en tant que batteur, à jouer ses
premières compositions. Il joue alors dans divers clubs de jazz de
Paris et dans les festivals de la Mairie de Paris, et à
l'Auditorium des Halles. Le piano prenant de plus en plus de place
dans son univers, le jeune compositeur délaisse la batterie afin
de se consacrer essentiellement à ses nouvelles priorités.
En tant que pianiste de ses nouvelles compositions (mélange
d'improvisation et de rigueur formelle, influencées par l'écoute
incessante de la musique classique), on l’entendra plusieurs fois
au Centre Culturel de Russie, Cet endroit sera le lieu
d'expérimentions stylistiques, lui permettant de trouver un
équilibre entre la liberté du jazz et l'ordre de la tradition
écrite.
En 1999, Kirill Zaborov commence la rédaction de sa première
composition classique, la Suite-Fantaisie. Cette pièce sera créée
en France (Centre Culturel de Russie) et en Russie (Union des
Compositeurs).
A ce jour Kirill Zaborov est l’auteur de plusieurs oeuvres pour
piano. En 2007, a été également créé au Théâtre du Lucernaire à
Paris son quatuor à cordes Fragments Poétiques, que le quatuor
Aron envisage d'enregistrer en été 2009 dans un projet de disque
commun.
Les œuvres de Kirill Zaborov ont été jouées en France, en Espagne
et en Russie, sur des scènes comme la salle Rachmaninov, la salle
de l'Union des Compositeurs de Russie mais aussi en France au
Musée de la Monnaie de Paris, l'Amphithéâtre Richelieu de la
Sorbonne, le Conservatoire Alexandre Scriabine, le théâtre du
Lucernaire ainsi que sur la scène du Moulin d'Andé et de l'Abbaye
aux Dames, à Saintes.
Ses compositions pour piano ont été interprétées par des artistes
comme Eva Llorente Diaz, Nino Barkalaya, Jeffrey Grice ainsi que
Thomas Jarry.
Guigla KATSARAVA
Né à Tbilissi, le pianiste géorgien Guigla KATSARAVA accomplit
un brillant parcours, dont le cursus est jalonné de prix au
conservatoire Tchaïkowsky de Moscou, à la Hochschule Franz Liszt
de Weimar, et enfin, en 3e cycle de perfectionnement, au
Conservatoire National Supérieur de Danse et de Musique de Paris.
Ses maïtres ont pour nom Lev Naoumov - lui-même disciple du grand
Heinrich Neuhaus -, le légendaire Lazar Berman, et Gérard Frémy
lui-même disciple de Yves Nat et de Heinrich Neuhaus.
C’est tout naturellement que Guigla KATSARAVA s’inscrit dans la
grande tradition de l’école russe du piano, tout en possédant une
personnalité musicale très particulière. Lazar Berman note que ses
« interprétations sont toujours imprégnées d'une véritable
compréhension de style, leur donnant une touche artistique
personnelle ».Quant à Joël-Marie Fauquet (musicologue, et
directeur du département de musicologie au CNRS), il écrit : « Il
est vrai que quand, pour la première fois, on entend Guigla
Katsarava, on éprouve un sentiment rare que savent créer les plus
grands : celui d’entendre pour la première fois des œuvres que
l’on croyait connaître ».
Ce disque est le quatrième enregistrement de Guigla KATSARAVA :
- 2000 : récital d’œuvres de Liszt, Mendelssohn, Brahms, Medtner,
Scriabine, Rachmaninov, Chopin chez Numérisson.
- 2003 : œuvres de Claude Pascal. Sonate pour violon et piano
(avec Gérard Poulet). Chez Polymnie. 4 étoiles dans « Le Monde de
la Musique » et 3 cœurs dans « Classica-Répertoire »
- 2003 : récital d’œuvres de Rachmaninov, Scriabine, Prokofiev,
Chopin chez Numérisson.
Guigla KATSARAVA s’est produit sur le territoire de l’ex-URSS,
dans de nombreux pays d’Europe de l’Ouest et de l’Est, et au
Moyen-Orient, en récital, en musique de chambre et avec orchestre.
Il a collaboré à plusieurs reprises avec Gérard Poulet, Michel
Michalakakos, Dominique de Williencourt, Guiorgui Kharadze, le
quatuor Arpeggione, le quatuor Benaïm…
Ce pédagogue recherché est titulaire d’une classe de piano à
l’Ecole Normale de Musique de Paris. Il dispense également ses
cours dans des master-classes, en France et à l’étranger.
Vivement intéressé par la création contemporaine – comme le
montre le présent enregistrement – il crée entre autres des œuvres
de Henry Nafilyan, Kirill Zaborov, et Françoise Choveaux. Pour
cette dernière, il donnera en première mondiale « Trois études en
hommage à Serge Rachmaninov », opus 151, au festival « Piano à
Sainte-Ursanne » (Suisse). La 3e de ces études lui est dédiée.
Contact : Convergences
convhv@yahoo.fr
The idea for this album came to me shortly after I met the
composer Kirill Zaborov in March 2007. In discovering his music
and then comparing it with my own musical universe, I thought it
would be interesting to link it with specific works written by
Eastern European composers in their early careers.
The ethereal and nocturnal character of Zaborov’s pieces, its form
of romanticism, seemed to me to correspond well with the
extraordinary lyricism of the 24 Preludes by Alexandre Scriabine,
as does the elegiac echo and nostalgic touch in this first
signature, the 9 Préludes op.1 by Karol Szymanowski.
With these works, some of which were written many years ago, my
greatest desire was to come close to this force of vitality and
this inaccessible desire, feelings which only the springtime of
youth could give birth to.
Alexandre Scriabine
Born in 1872 in Moscow, Alexandre Scriabine was probably one of
the most original figures of Russian music at the beginning of the
20th century. In his early years, he was influenced by Chopin and
Liszt, but very quickly became considered a reference of Russian
modernism.
Scriabine had a messianic concept of his art, which would provoke
much trouble, discussion and controversy around his person.
His works for piano include 12 sonatas (two of which were released
posthumously), preludes, nocturnes, impromptus, poems, mazurkas,
studies, waltzes, and a concerto for piano and orchestra.
The 24 preludes of opus 11 are a summit of the same kind by
Scriabine. He composes them during the years 1895-1896, except
preludes n°1, 4, 6, 10, written previously.
By alternating the modes major and minor, he goes through all the
tonalités in the increasing order of sharps and decreasing order
of flats. Scriabine reveals different facets of his universe with
this cycle, a universe that is already very personal. One of these
gems worth mentioning is n° 14, which rivals the popularity of the
very famous study “Pathétique”.
Referring to the prelude n° 15, the well-known professor V.
Safonov said of Scriabine’s interpretation that he had left the
strongest musical impression he had known in his life. Scriabine
died in Moscow on April 27 1915.
Karol Szymanowski
Born in Tymoszowka (Ukraine) in 1882, Karol Szymanowski would go
on to become one of the best-known Polish composers, and the most
fascinating until the early 20th century.
His career as a composer can be divided into three very distinct
periods, during which he was successively influenced by Scriabine,
Reger, Debussy, and Polish folk music.
Among the works which have made him famous are Stabat Mater, or
Mythes, for violon and piano.The 9 preludes, Variations on a
popular Polish theme, the two cycles Metopes and Masks, the 12
studies, 3 sonatas, and 20 mazurkas are his most important piano
pieces.
The cycle of 9 preludes opus 1 was composed in 1900, with the
exception of preludes n° 7 and 8, which were written earlier.
Szymanowski is influenced here by Scriabine, but we already feel
the individuality of the composer.The very lyrical work was
gloomily romantic, and very suggestive.
Karol Szymanowski died in Lausanne (Switzerland) on March 28 1937.
Kirill Zaborov
Kirill Zaborov was born in Minsk in 1970. Before his definitive
departure from his native Belarus, he developed a passion for the
percussion, an instrument with which he began his involvement in
musical practice once arrived in Paris, in 1981.
His first professor opened his eyes to music by introducing to him
the history of the percussion, its representations as well as its
many styles of play. After his first performances as a
percussionist, the young musician feels the need to reinforce his
knwledge of jazz, which has become his passion.
In 1992, Kirill Zaborov, while continuing to practice the
percussion, began playing the piano.
His playing of this second instrument marks a decisive step in the
career of the young artist. By discovering the breadth of the
harmonic wealth of artists such as Bill Evans, Paul Bley and Keith
Jarrett, Kirill Zaborov’s desire to compose grows. Aside from jazz
piano, his enthusiasm leads him to also become interested in 19th
and 20th century piano literature, as well as for Russian music.
Kirill Zaborov begins, as a batteur, to play his first
compositions within different formations. He plays in several jazz
clubs in and around Paris, and in festivals organised by the
Mairie de Paris, and the Auditorium des Halles in 1995 and 1996.
As the piano begans to take up increasingly more space in his
world, the young composer abandons the percussion in order to
devote himself fully to his new priorities.
As a pianist of his new jazz compositions (a combination of
improvisation and formal rigour, influenced by the endless
listening to classical music), we will hear several times at the
Russian Cultural Centre, this priveleged space and where he feels
very at ease, would become the space for stylistic experimention,
allowing him to find a balance between the freedom of jazz and the
order of written tradition.
In 1999, Kirill Zaborov crossed a new barrier in his career with
the writing of his first classical composition, the
Suite-Fantaisie. This piece would be the subject of numerous
reworkings until 2005, the year in which the Russian Cultural
Centre and the Composers Union would be created in France and
Russia respectivelyKirill Zaborov has composed a number of pieces
for piano to date (Suite-Fantaisie, Hommage à la mémoire de Dmitri
Chostakovitch, Variations Ephémères and Esquisses). The year 2007,
marked the creation at the Théâtre du Lucernaire in Paris of his
string quartet Fragments Poétiques, which the Aron quartet plan to
record in the summer of 2009 in a joint recording project.
Zaborov’s pieces have been played in France, Spain and Russia, at
the Rachmaninov, the Composers Union in Russia and in France at
the Musée de la Monnaie in Paris, the Amphithéâtre Richelieu de la
Sorbonne, the Alexandre Scriabine Conservatoire, the théâtre du
Lucernaire and on the scene of Moulin d'Andé and l'Abbaye aux
Dames in Saintes.
His compositions for piano have been interpreted by artists such
as Eva Llorente Diaz, Nino Barkalaya, Jeffrey Grice and Thomas
Jarry.
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