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Parmi la
multitude de jeunes musiciens ayant croisé ma route ces quinze
dernières années, Jean Muller est, à mon sens, l'un des plus
passionnants et des plus doués. Je l'avais découvert lors d'un
de mes jurys et j'ai tout de suite senti en lui un très fort
potentiel. Doté de moyens pianistiques remarquables et d'une
intelligence sonore qui ne se dément pas, il apporte à mes
œuvres les dimensions orchestrales et spirituelles sans
lesquelles toute musique reste lettre morte. Je ne peux donc que
conseiller vivement aux amateurs de mes œuvres ce disque
parfaitement fidèle à mes vœux de compositeur.
Stéphane Blet
Paris 12/08/2005
Les œuvres
Sonate n° 1 opus 6
La première sonate de Stéphane Blet fut créée en
1995 à Paris par le pianiste et compositeur Pierre Baubet-Gony.
“Ma première sonate, formellement assez proche de la troisième
sonate de Prokofiev - d'après les vieux cahiers - en est très
éloignée du point de vue de langage. À la fois mélodique et
mouvante, modulant sans cesse, cette œuvre angoissée s'ouvre sur
une question sans réponse (première cellule) et s'achève sur un
écroulement sonore complet, dans les dernières mesures, comme
une résonance ultime à la fin d'un monde en décomposition...”
Sonate n° 2 opus 9
“De mes six Sonates pour piano - à ce jour ! -
celle-ci est sans doute la plus sensuelle et la plus “viscérale”,
Avec un souci constant de faire “sonner” le piano tel un
orchestre, elle reste relativement courte, les principaux thèmes y
étant développés de manière assez synthétique. À noter qu'il
existe deux fins différentes pour cette œuvre que j'ai décidé de
laisser au choix de l'interprète. Jean Muller joue ici la
“première” fin, la plus brillante, alors que la seconde - écrite
ultérieurement - s'achève sur quelques accords presque éthérés, en
suspension dans le temps et dans l'espace.”
Sonate n° 3 opus 31 “Docteur Faust”
Cette sonate est l'une des œuvres majeures de
Stéphane Blet. Beaucoup plus longue que les autres (15 minutes au
lieu de 7 environ), cette œuvre “douloureuse et pessimiste”, comme
la définit son auteur, s'appuie sur d'oppressants chromatismes et
d'incessantes modulations, créant un climat angoissant et
instable, mouvant et imprévisible. S'octroyant, sans jamais la
trahir, des libertés avec la forme sonate, ce Docteur Faust -
obsession et leitmotiv du compositeur - ranime le mythe du héros
de Goethe, en conflit avec sa propre nature, paradoxale et
chaotique, cherchant désespérément un sens à la vie, s'obstinant
sans cesse à découvrir le “Secret”, la “Raison de Tout” et cela, à
n'importe quel prix, fut-ce celui d'un pacte avec le Diable !...
Sonate n° 4 opus 40 “Renaissance"
“Cette sonate (à laquelle je tiens particulièrement) est en
fait la première partie de ce que j'ai désormais décidé
d'appeler mon “Diptyque”. La seconde partie de ce fameux
diptyque n'est autre que la sonate n° 5 dite “Rédemption”. Il s
'agit, à mon sens - et à mon humble avis - de l'une de mes
meilleures œuvres. Dédiée à mon ami Cyprien Katsaris, cette
œuvre eut la chance de connaître une véritable consécration dès
les premiers mois qui suivirent sa composition. En effet, plus
de trente concours internationaux décidèrent de l'imposer en
France et à l'étranger. Elle eut aussi l'honneur de plusieurs
enregistrements sur disques et de nombreuses représentations en
concerts.”
Sonate n° 5 opus 62 “Rédemption"
Ecrite seulement quelques mois après Renaissance, la cinquième
sonate peut être considérée comme sa “suite” logique. Piano Le
Magazine nous livre les échos de sa création mondiale le 7 avril
2002, Salle Cortot à Paris : “L'exécution confiée à Evelina
Borbei a déclenché des tonnerres d'applaudissements de la part
du public, tant pour la virtuosité de l'interprète que pour la
qualité de la partition... Outre son travail de compositeur,
Stéphane Blet fait souvent partie de jurys de concours de piano
(c'est ainsi qu'il a découvert Evelina Borbei) et cette activité
lui a inspiré l'idée d'écrire des pièces spécialement pour ces
manifestations...”
Sonate n° 6 opus 135 “Le Baiser de Satan”
D'une facture assez similaire que les deux
sonates précédentes, cette sonate est à la fois très concentrée et
concise d'une part, très généreuse et sensuelle de l'autre. Cette
maîtrise de l'écriture permet au compositeur d'arriver à ses fins
avec une intensité spectaculaire : prenons par exemple la
“réexposition”, la montée angoissante du début transposée dans
l'extrême grave met d'abord la musique en suspension avant de
disloquer complètement la notion de temps et d'espace. Après ce
moment transcendantal, la musique se remet en marche difficilement
et rien, même pas l'éruption volcanique juste avant la fin,
n'empêche l'inéluctabilité de la dernière descente, d'une
tristesse et d'une beauté accablantes.
Suite érotique opus 110
“D'une sensualité exacerbée - le titre y annonce
déjà bien la “couleur” -, ma “Suite érotique” est construite en
six mouvements intitulés respectivement : Etreinte, Caresses,
Mouvances, Possessions, Morsures, Larme de sang.
D'une durée totale d'environ quinze minutes, elle est donc très
nettement plus longue que la Suite opus 35. Son architecture en
diffère d'ailleurs en tous points et ceux qui prendront la peine
de consulter et comparer les deux partitions seront sans aucun
doute frappés par les grandes disparités d'écriture entre l'opus
35 et l'opus 110.
En effet, si les deux Suites sont assez modernes dans leur
conception et, bien évidemment, sur un plan purement harmonique,
on constate que l'écriture de l'opus 35 reste assez “classique” -
en ce sens qu'elle n'utilise aucunement les outils tels que
clusters, pédale harmonique, répartition des notes sur trois
portées, notes enfoncées sans être jouées, etc... Par contre
l'opus 110 en use abondamment et semble même chercher dans ces
moyens des effets de sonorités (et de résonance) assez inattendus.
Au-delà de l'apparente disparité entre des pièces telles Etreinte
et Mouvances ou encore Caresses et Morsures se cache en réalité
une unité profonde et c'est, bien évidemment, à l'interprète de la
découvrir et de la mettre en valeur.”
Textes : Sonates 1, 3, 5 : Daniel de Branteuil
Sonates 2, 4, Suite érotique: Stéphane Blet
Sonate 6 : Jean Muller
Stéphane Blet
Compositeur et pianiste virtuose, Stéphane Blet
est né en 1969. Remarqué à 15 ans par Byron Janis, qui le
considère comme l'un des futurs grands musiciens de son époque, il
devient son élève à New York, dans les années 1980. Dès 1986,
Stéphane Blet débute une carrière internationale de concertiste.
Ses récitals au Théâtre des Champs Elysées ou à la Salle Gaveau,
ainsi que ses enregistrements (Philips, Forlane) sont couronnés de
succès et font dire au regretté critique du Figaro Pierre Petit:
“Stéphane Blet, c'est beaucoup plus que du piano, c'est la musique
elle-même.”
Stéphane Blet prend la décision, fin 1992, de mettre un peu en
sourdine sa carrière de concertiste pour se consacrer pleinement à
sa passion de toujours: la composition. Les éditeurs sont
immédiatement intéressés par ses œuvres qui connaissent un succès
certain et sont imposées régulièrement dans les grands concours
internationaux. Dès lors, le compositeur fait la couverture de
plusieurs magazines français et étrangers.
En 1993, Stéphane Blet crée l'événement en transcrivant
intégralement pour piano la monumentale Faust Symphonie de Liszt.
La même année, il reçoit le “Double dièse d'or” pour sa première
sonate. Depuis, plus d'une centaine de partitions ont été écrites,
dont la plupart ont pris place dans le répertoire. Stéphane Blet
est président du jury dans de nombreux concours internationaux de
piano, chargé de mission et jury de l'Académie Nationale du Disque
lyrique et directeur de collections dans plusieurs maisons
d'éditions.
Passionné par la musique populaire turque, il est décoré, en 1996,
par le gouvernement de ce pays pour le travail unique en faveur de
ce patrimoine musical. La médaille d'Argent de la Société
d'encouragement au Progrès lui est remise en 1999 par Yves Coppens
de l'Institut de France. Trois ans plus tard, il reçoit la
Médaille d'or.
Jean Muller
Jean Muller est né en 1979. Dès l'âge de 6 ans il
entre au Conservatoire municipal de la ville de Luxembourg dans la
classe de piano de Marie-José Hengescn. Un an plus tard il
apparaît pour la première fois en public avec la création d'une
œuvre d'Alexander Muhlenbach. Agé de 15 ans il obtient une bourse
pour étudier un semestre à l'académie de musique de Riga dans la
classe du professeur Teofils Bikis. En 1995 il entre au
Conservatoire Royal de musique de Bruxelles dans la classe
d'Evgeny Moguilevsky. De 1999 à 2003 il étudie chez Gerhard
Oppitzet Margarita H6henriederà Munich et chez Eugen Indjic à
Paris. Depuis octobre 2003 il est étudiant dans la Meisterklasse
du professeur Michael Scnëter à la Hochschule für Musik und
Theater München.
Jean Muller a participé à de nombreuses master classes avec des
pianistes de renommée internationale tels Anne Queffélec,
Karl-Heinz Kammerling, Rudolf Kehrer, Emile Naoumoff, Fou Ts'ong
et Arie Vardi.
Jean Muller a obtenu de nombreuses récompenses : en 1994, le 1er
prix au concours “Jeunes Pianistes” à Sarrebourg ; en 1995, le 1er
prix au concours international pour jeunes pianistes à Riga,
Lettonie et la médaille d'or du concours national pour jeunes
solistes à Luxembourg. En 1996, le Prix Norbert Steimes des
Jeunesses Musicales Luxembourg ; en 1998, le Prix de la critique
lors du festival-virtuost 2000 à Saint-Pétersbourg, et le 1er prix
du concours à Bratislava, Slovaquie. En 1999 il est lauréat de la
TUI (Tribune Internationale des jeunes Interprètes) à Bratislava
en 2004, il reçoit le 2ème prix au concours international de
l'Eurorégion à Lille, le 1er prix au concours international de
piano d'Arcachon, le 1er prix au concours international Jean
Françaix à Vanves, le 1er Prix au Concours International des
rencontres musicales à Noyers et le 1er prix à l'unanimité du jury
et prix de l'association Poulenc lors du concours “Poulenc” à
Tulle, Brive et Limoges. En 2005, finalement il obtient le 1er
prix au concours de Vulaines-sur-Seine. Jean Muller s'est produit
avec de prestigieux orchestres tels que le Münchner Bach
Kottegium, les Münchner Symoboniker, l'Orchestre de chambre de
l'état letton, l'Orchestre Symphonique de la radio Slovaque (RSO),
l'Orchestre Philharmonique Du Luxembourg (OPL), les Solistes
Européens Luxembourg (SEL), le Stadtisches Orchester Trier. Il a
joué sous la baguette de chefs aussi renommés que Frédéric
Chaslin, lstvén Dénes, Jack-Martin Hëndter, Zubin Metha, Robert
Stankovsky ou encore Bramwell Tovey. Il donne de nombreux récitals
en Europe et en Asie.
En 2004 Jean Muller enregistre un disque Liszt, Chopin, Françaix,
Civitareale qui est récompensé par un coup de cœur dans Piano Le
Magazine ainsi que par un Supersonic dans Pizzicato. Notons la
sortie d’un SACD entièrement consacré à Chopin chez le label
hollandais Turtle Records.
en écoute : Renaissance, Sonate
n° 5
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