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En 1999, Enguerrand-Friedrich Lühl,
pianiste, chef d’orchestre et compositeur, reçoit, au terme de
plusieurs entretiens avec Alain Monferrand, président de
l’association Vauban, et Arnaud le Peletier d’Aunay, artiste
peintre et descendant de la ligne directe du Maréchal, la commande
d’une oeuvre commémorative religieuse en hommage à Vauban pour les
festivités du tricentenaire de sa mort en 2007.
Sébastien le Prestre, Maréchal de Vauban, ingénieur et conseiller
du Roy, n’a cessé, tout au long de sa vie de s’engager
personnellement pour réduire les pertes de vies humaines au cours
des guerres. L’idée de lui rendre hommage par une œuvre religieuse
davantage que par une fanfare de couleur militaire souligne le
caractère humaniste du personnage et sa fidélité envers son Dieu,
son Roy, ses engagements et convictions.
L’idée d’un Requiem est finalement retenue. L’auteur se met
aussitôt au travail et termine l’œuvre monumentale en sept mois,
en octobre 2000. Elle porte un dédicace en deux langues en haut de
la page de garde de la partition manuscrite: "À Arnaud d’Aunay,
avec toute ma reconnaissance". Une deuxième version pour chœur et
orgue sera réalisée par Lühl cinq ans plus tard à la demande de
l’association Vauban.
Suite à cette première commande prestigieuse, Alain Monferrand
demande à son compositeur une succession d’autres pièces pour des
formations instrumentales différentes, allant du violon solo à
l’orchestre symphonique en passant par le quatuor à cordes. Toutes
axées sur la même thématique – celle de la glorification du
Maréchal sous ses aspects les plus divers –, ces pièces offrent
ainsi une grande flexibilité dans le cadre de leur exécution.
Selon le lieu disponible pour la représentation (place forte,
citadelle, église, salle de concert), la musique
d’Enguerrand-Friedrich Lühl permet d’utiliser le contexte
historique d’une époque parfois encore trop méconnue du grand
public.
L’unité de composition des différentes pièces présente également
un aspect important pour le néophyte, pour lequel le nom de
Vauban, n’évoque pas forcément d’emblée un personnage précis lié à
une carrière déterminée. Ainsi, de manière à initier plus
facilement l’auditeur, Lühl a tissé, dans l’esprit du Leitmotif
issu des opéras de Wagner, une palette de thèmes distincts, que
l’on retrouve dans toutes ses compositions consacrées à Vauban :
le thème de Vauban, celui de Louvois, la fanfare royale de Louis
XIV, les motifs annexes des villes assiégées et de leurs
gouverneurs… Tous se retrouvent sous forme d’un canevas cohérent,
soutenant l’ensemble de la composition et le fil chronologique du
déroulement historique.
Plutôt que de commémorer un homme mort, la composition de ce
Requiem revêt une dimension artistique plus positive : elle évoque
la résurrection du Maréchal à travers différents plans sonores,
traçant les grandes étapes de sa vie autour de deux aspects
fondamentaux : symbolique et mise en scène.
L’œuvre, divisée en six grandes parties, est ponctuée par
plusieurs originalités scéniques, qui permettent de jongler entre
les différents événements évoqués tout en suivant le déroulement
œcuménique classique.
Les choristes, comme les musiciens, sont entièrement vêtus de
noir. Sur un texte en latin, conforme aux exigences de l’époque,
le chœur symbolise, tout comme dans le poème symphonique La
Chamade, la foule, le peuple.
L’œuvre débute avec un effet à la grosse caisse solo, symbolisant
le battement de cœur du Maréchal ressuscité suivi du thème
générateur symbolisant le personnage du Maréchal.
Le Dies Irae s’enchaîne au précédent Kyrie, calme et rêveur ; les
éléments du jour de colère se déchaînent à travers les différents
instruments de l’orchestre. Lühl cite, soutenu par un
fourmillement orchestral infernal, le thème grégorien du Dies Irae
médiéval attribué au moine italien Celano.
Quid sum miser, une pièce lente débutant au chœur a capella, calme
l’atmosphère frénétique, s’enchaîne au Rex Tremendae, où là
encore, les éléments des flammes de l’enfer contiennent des
réminiscences du thème du Dies Irae et du thème de Vauban.
Quaerens me et Lacrymosa, deux pièces lentes, l’une imposante,
l’autre méditative, forment un noyau d’une grande intensité et
continuité mélodique.
Après la partie de l’Offertoire, lui-même uniquement instrumental
sous forme de fugue lente à cinq voix, exposant à la flûte le
motif du Christ, le chef d’orchestre prend la parole et adopte
pour un instant le rôle du prêtre pour la communion, en récitant
son texte en latin au public, seul, sans accompagnement musical.
Cette scène est suivie de l’Hostias, où le chœur récite des
passages du texte liturgique a capella, dépourvu de soutien
instrumental.
Le thème d’ouverture du Sanctus avec le fanfare majestueuse du Roy
est un motif récurrent dans la série des œuvres commémoratives
pour le tricentenaire ; en effet, le matériau sert de support au
final du quatuor à cordes, ainsi qu’au Te Deum final du poème
symphonique La Chamade. La reprise de la fugue avec l’entrée du
chœur est une gigantesque réexposition à douze entrées du sujet de
fugue superposées, auquel se superposent le thème de Vauban ainsi
que la fanfare du Roy ; un véritable tour de force du point de vue
de l’écriture musicale ! Les voix se confondent et s’achèvent en
apothéose dans un accord étincelant de ré majeur, tonalité à la
fois divine et royale.
La soliste (soprano) fait son entrée dans l’Agnus Dei, après près
de cinquante minutes de musique imposante. Cette conception
artistique permet de présenter l’apparition de la soliste comme
une vision : en longue robe blanche, elle illumine la scène dans
un ultime chant d’espoir. Après le solo instrumental de la
chanteuse, l’œuvre reprend l’introduction du Requiem pour
s’achever comme elle a débuté, laissant la spectateur, après une
série d’émotions intenses, dans l’attente : le battement de cœur
s’éteint au bout d’une heure de voyage musical, symbolique et
spirituel de la même façon qu’il a ouvert l’œuvre : le cœur
s’arrête de battre, lentement, régulièrement.
Samuel Azenkat
Enguerrand-Friedrich Lühl
Enguerrand-Friedrich Lühl est né à Paris en 1975.
Il a commencé ses études musicales comme pianiste à la Schola
Cantorum, puis complète sa formation en entrant à 15 ans au
Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. 3 ans après,
il obtient un Premier Prix de piano à l’unanimité. Parallèlement à
son cursus de piano, il suit des cours d’analyse musicale, de
musique de chambre, de direction d’orchestre, d’harmonie et de
contrepoint. Dès 1998, il devient lauréat de plusieurs concours
internationaux et fréquente désormais les grandes scènes d’Europe
(récitals, musique de chambre, avec orchestre). La presse le
qualifie unanimement de concertiste international. Il prépare
depuis des années le travail de l’intégrale des œuvres du
compositeur russe Alexandre Scriabine. S’étant déjà produit en
récital avec les Préludes, les Études et le Concerto, il
entreprend actuellement l’étude des Poèmes. Depuis 2002, il
travaille avec la maison de production Musique & Toile,
société évènementielle spécialisée dans l’organisation de
spectacles de musique de films, pour ses transcriptions qu’il fait
pour piano seul et deux pianos des plus grand succès d’Hollywood
du compositeur américain John Williams ; un projet d’édition à
long terme est envisagé pour ses 1200 pages d’arrangements
manuscrits. Il a également enregistré un disque intitulé John
Williams au piano vol. I. Un deuxième volume est en cours de
préparation pour 2008 avec les plus grands thèmes de Star Wars
pour deux pianos. Son catalogue de compositeur est considérable:
cinq symphonies, un concerto pour piano, de la musique de chambre,
diverses pièces pour soliste et orchestre, environ 120 pièces pour
piano seul, des orchestrations et réductions, une musique de
film... Son opéra Unvergessen (Inoubliable) en trois actes sur un
drame historique a été crée en janvier 2004 à Bolzano, capitale du
Tyrol du Sud italien. Il travaille en collaboration avec les
éditions Armiane à Versailles et plus spécialement Dazzling &
Sparkling à Paris pour les œuvres commémoratives autour de Vauban.
Enguerrand-Friedrich Lühl est un artiste complet : grand amateur
d’Art Nouveau, de peinture impressionniste et d’architecture de la
Renaissance italienne, il est également l’auteur de nombreuses
œuvres littéraires en trois langues dans les thématiques les plus
diverses (essais, romans à caractère historique, philosophique,
futuriste ou dramatique, recueils de poésies, ouvrages
scientifiques musicologiques, nouvelles).
Philippe Barbey-Lallia, Chef
d’orchestre
De nationalité franco-finlandaise, ce jeune chef
d’orchestre a débuté sa carrière en tant que pianiste concertiste.
Après plusieurs Prix de la ville de Paris à l’unanimité en piano
et musique de chambre, il a intégré le Conservatoire National
Supérieur de Musique de Paris où il a obtenu ses diplômes de
pianiste concertiste et de musicien chambriste à l’unanimité. Il y
a reçu l’enseignement de Bruno Rigutto, Daria Hovora, Claire-Marie
Le Guay, Pierre-Laurent Aimard... Lauréat de concours
internationaux, il s’est produit à la Cité Internationale, la
Salle Cortot, la Maison de la Radio, au Palais des Congrès, en la
Cathédrale Notre-Dame de Paris, au Festival du Vexin, au Festival
des Nuits de Sainte-Anne à Montpellier, à la Halle aux grains de
Toulouse et au Musée des Jacobins… mais également à l’étranger
(Finlande, Grande-Bretagne, Allemagne, Belgique, Irlande, Italie…)
Depuis le premier concert qu’il a dirigé à l’âge de 12 ans,
Philippe Barbey-Lallia se destine à la carrière de chef
d’orchestre. Il a abordé l’écriture, l’analyse, l’orchestration et
la direction d’orchestre au Conservatoire du Centre de Paris,
avant d’entrer au CNSMDP dans la classe de Claire Levacher. Il a
participé aux masterclasses de Martin Lebel, Olivier Dejours,
Janos Fürst… Sélectionné par la prestigieuse Académie Chigiana de
direction d’orchestre à Sienne, il a travaillé auprès du maestro
Gianluigi Gelmetti qui l’a nommé lauréat de la promotion 2004.
Depuis, il a été invité à diriger notamment l’Orchestre Col Canto,
l’ensemble Les Folies Dramatiques, l’Orchestre des Lauréats du
CNSMDP, l’Orchestre de Sofia, l’Orchestre Symphonique de Mulhouse…
Il est chef titulaire de l’ensemble orchestral Ellipses, dédié à
la création d’œuvres de jeunes compositeurs, ainsi que de
l’Orchestre Cinématographique de Paris. Son talent avéré pour le
répertoire lyrique l’a amené à diriger plusieurs opéras
d’Offenbach, Gounod et Mozart, ainsi que Le Songe d’une nuit d’été
de Mendelssohn et le spectacle Viva Rossini sous l’égide de la
fondation Rossini de France.
Diana Higbee, Soprano
"Une voix pleine d’agilité et de brillance et une
merveilleuse grâce." Nordbayerischer Kurier
Diana Higbee est Franco-Néo-Zélandaise. Elle obtient un Masters de
Musique de la Manhattan School of Music à New York. Elle se fait
remarquer dans le répertoire Mozartien. Elle travaille sous la
direction de P. McCreesh, N. Richter, P-M. Durand, K. Weiss, D.
Daigremont et P. Barbey-Lallia Elle est invitée aux opéras de
Rennes, Besançon, Marseille, la Stadthalle Bayreuth, la
Margräfliches Opernhaus, l’Opéra Comique de Berlin et aux
Festivals d’Aix-en-Provence, de Chartres et d’Ambronay. En 2006
elle est la gagnante "Jeune Talent 2006" pour Musiques au Cœur
d’Eve Ruggieri sur France 2 et obtient la bourse Richard Wagner.
Ses projets sont Looloo (50 Million Frenchmen), Zerline (Don
Giovanni), Ginevra (Ariodante), Mrs Wordsworth (Albert Herring).
L’ensemble orchestral Ellipses
L’ensemble orchestral Ellipses est à l’origine un
groupe d’amis tous issus du CNSM de Paris. Fondé en 2005 par le
jeune chef d’orchestre Philippe Barbey-Lallia, cet ensemble à
géométrie variable propose des programmes allant de la formation
de chambre jusqu’à l’orchestre symphonique. Il a pour vocation de
promouvoir la création contemporaine et de soutenir les jeunes
compositeurs dans la diffusion de leurs œuvres, par le biais
d’enregistrements et de concerts. Ellipses interprète également
des œuvres du grand répertoire, permettant à des solistes de la
nouvelle génération de se produire avec orchestre, jouant ainsi
des concertos de Mozart, Haydn, Beethoven… Ellipses a participé à
de nombreuses manifestations culturelles, dont notamment le
festival Mozart en Fête à Paris, les Musicordes en Normandie,
ainsi qu’à plusieurs productions lyriques : Les Brigands et La Vie
parisienne d’Offenbach à Maisons-Alfort, Créteil et Villeneuve
Saint-Georges. La passion communicative de ses musiciens pour la
musique permet de toucher un large public qui n’a pas l’habitude
des concerts classiques. L’ensemble est actuellement à la
recherche d’un partenariat ou d’un sponsor, afin de continuer son
action de promotion de la musique classique auprès notamment du
jeune public.
Chœurs sur Seine
C’est l’histoire d’une rencontre entre une passion : la musique et
une équipe : des artistes professionnels de qualité et des
choristes motivés. Composé de 150 choristes issus de différentes
chorales ou écoles de chant, ce chœur est dirigé en répétition par
Odile Descols et accompagné au piano par Lise Baudouin. Après son
premier concert, le Requiem Allemand de Brahms le 15 février 2007,
en l’Église Ste Anne de la Bute aux Cailles, devant 780 personnes,
il a redonné ce concert avec l’orchestre Ellipses à la Cigale, à
Paris le 3 juin 2007. En 2007, le chœur se produit au Festival du
Vexin, avec des grands airs de l’Opéra italien en hommage à la
Callas, puis aux Estivals du Chalard près Limoges.
Odile Descols, chef de choeur
Mezzo-soprano soliste, diplomée à l’unanimité de l’école normal
supérieure de Paris, elle a chanté avec de nombreux chefs
d’orchestre. Elle est aussi professeur de chant à la Schola
Cantorum à Paris ainsi qu’à l’ENSP. Depuis plus de dix ans, elle
est le chef de chœur du lycée Louis le Grand et depuis 2006 celui
de Chœurs sur Seine, sous la direction de Philippe Barbey Lallia.
en écoute : Rex tremendae
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