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En 1999, le jeune pianiste et compositeur Enguerrand-Friedrich
Lühl reçoit, au terme de plusieurs entretiens passionnés avec
Alain Monferrand, Président de l’Association Vauban, la commande
d’une pièce commémorative, à l’occasion de la célébration du
Tricentenaire de la mort du Maréchal Vauban. Ingénieur du Roy,
Vauban n’a cessé, tout au long de sa vie, de s’engager pour
réduire les pertes en vies humaines au cours des guerres. L’idée
de lui rendre hommage par une oeuvre profondément religieuse
souligne le caractère humaniste du personnage, et c’est ainsi que
l’idée du Requiem est retenue. Suite à cette première commande,
Alain Monferrand demande à Enguerrand-Friedrich Lühl une
succession d’autres pièces, toutes axées la glorification du
Maréchal. Ainsi, après le Requiem, vient une œuvre profane : le
poème symphonique La Chamade, inspiré du “Traité d’attaque des
places fortes” de Vauban, puis le Quatuor Vauban, sa version pour
orchestre à cordes, Symphonie de chambre, et enfin la Suite Royale
pour corde seule. L’unité de composition des différentes oeuvres
présente également un aspect important pour le néophyte, pour
lequel le nom de Vauban n’évoque pas forcément d’emblée un
personnage précis, une carrière déterminée. Ainsi, de manière à
initier plus facilement l’auditeur, Enguerrand-Friedrich Lühl a
tissé, dans l’esprit de Pierre et le loup, une palette de thèmes
distincts, que l’on retrouve dans toutes ses compositions
consacrées à Vauban : le thème de Vauban, le thème de Louvois, le
thème de Louis XIV (fanfare), le thème des Espagnols assiégés...
Tous se retrouvent et forment un canevas cohérent, soutenant
l’ensemble des compositions.
Le premier mouvement du Quatuor Vauban plonge d’abord l’auditeur
dans une atmosphère mystérieuse et figée, puis, soudain, le
caractère énergique de Vauban fait son apparition de manière
éclatante. La musique est mouvementée, directe, enflammée. Les
différents timbres des instruments se mêlent avec passion, donnant
l’impression d’un fourmillement continu. À la reprise, l’alto fait
entendre le thème de Vauban en entier, sous la tornade des autres
instruments. Cette course effrénée ne s’achève qu’à la dernière
mesure, aboutissement d’une immense progression. D’un contraste
extrême par rapport au mouvement précédent, le second mouvement,
d’un lyrisme épique, rappelle les adagios des symphonies
romantiques, riches dans leurs enchaînements harmoniques, larges
dans leur progression mélodique. Il dégage une grande émotion, à
la fois intense et contenue. Dans le troisième mouvement, le
scherzo, dynamique et enjoué, surprend l’auditeur par
l’obstination de son rythme dansant de tarentelle. La partie
centrale, plus lente, rappelle quelques passages du Requiem
d’Enguerrand-Friedrich Lühl. La pièce s’achève sur une coda agitée
et enlevée. La fugue, symbole de l’architecture musicale, gouverne
le quatrième et dernier mouvement, plus court que les autres, mais
de loin le plus complexe : Vauban aime, Vauban vénère, Vauban
respire jusqu’à son dernier souffle la joie de vivre. La
discipline, la structure et l’amour sont les mots-clefs de ce
final endiablé.
Le Quatuor à Cordes n°2 en fa mineur LWV 85 ne s’inspire pas
d’évènements historiques ou extérieurs au procédé de composition.
Composé deux ans après le Quatuor Vauban, son atmosphère plus
sombre et passionnée trace un fil conducteur tout au long de la
dramatique des quatre mouvements. “Le but de mon esthétique
créative est d’essayer de faire en sorte que chaque pièce
transcende la précédente par sa qualité et sa beauté. Bien sûr,
cette chimère ne reste qu’illusion provisoire, mais elle entraîne
l’artiste à maintenir l’exigence qualitative de son travail. Il
n’est pas question ici de vouloir aller toujours plus loin, il est
juste question de chercher le Beau véritable sans jamais être
capable de le trouver réellement avec le matériau de travail à
disposition. Cette quête constante du Beau mène au désir et au
besoin de créer une nouvelle oeuvre qui puisse accepter ce défi.
Pour cela, l’oeuvre nécessite une structure, un moule, un cadre
bien délimité, grâce auquel il peut s’épanouir avec bien plus
d’efficacité que si les barrières étaient constamment repoussées.
On trouve sa propre Liberté, son propre Beau, qui correspond à la
“mélodie qui est en soi” (Henri Sauguet), par ces limites que nous
nous fixons. Le Beau n’en sera que plus concentré. Les plus grands
chefs-d’oeuvre sont également les plus concis dans l’architecture.
C’est justement cette concision qui transporte l’auditeur vers un
monde supérieur, qui fait que l’art est Art, déformation
artificielle de la nature humaine visant à atteindre des sphères
inaccessibles par la biais du concret et matériel. Telle est pour
moi la mission de l’art et de mon travail.”
Enguerrand-Friedrich Lühl
Enguerrand- Friedrich Lühl, pianiste-compositeur
Après avoir terminé brillamment ses études de piano à la
Schola Cantorum, Enguerrand-Friedrich Lühl complète sa formation
en entrant à 15 ans au Conservatoire National Supérieur de Musique
de Paris. 3 ans après, il obtient un Premier Prix de piano à
l’unanimité. Parallèlement à son cursus de piano, il suit des
cours d’analyse musicale, de jazz, de musique de chambre, de
direction d’orchestre, d’harmonie et de contrepoint avec une
passion grandissante. Après ses études, il entre dans le monde
charismatique du Concours International et s’y consacre
pleinement. Dès 1998, il devient lauréat de plusieurs concours,
dont notamment Rome, Pontoise et le Tournoi International de
musique. Depuis, il fréquente les grandes scènes d’Europe
(récitals, musique de chambre, avec orchestre). La presse le
qualifie unanimement de concertiste international. Il prépare
depuis des années le travail de l’intégrale des oeuvres du
compositeur
russe Alexandre Scriabine. S’étant déjà produit en récital avec
les Préludes, les Études, les Poèmes et le Concerto, il entreprend
actuellement l’étude des Sonates. Il vient de terminer une série
de transcriptions des plus grandes musiques de films de John
Williams pour piano seul et deux pianos (plus de mille deux cents
pages manuscrites) ; un projet d’édition à long terme est
envisagé. Il a récemment enregistré un disque commercialisé
intitulé “John Williams au piano vol. I” avec ses propres
arrangements des plus grands thèmes d’Hollywood. Un deuxième
volume est en cours de préparation avec les plus grands thèmes de
Star Wars pour deux pianos. Peu à peu, Enguerrand-Friedrich Lühl
se découvre une vocation de pédagogue et exerce en tant
qu’enseignant et professeur au conservatoire Georges Bizet à
Paris. Son catalogue de compositeur est considérable malgré son
jeune âge : cinq symphonies, un concerto pour piano, de la musique
de chambre, diverses pièces pour soliste et orchestre, environ 120
pièces pour piano seul, des arrangements et réductions, une
musique de film... Son plus grand défi a été la réalisation de son
opéra Unvergessen (Inoubliable) en trois actes sur un drame
historique créé en janvier 2004 à Bolzano, capitale du Tyrol du
Sud italien (10 représentations). Il travaille en collaboration
avec les éditions ARMIANE à Versailles.
Quatuor Isé
Le Quatuor Isé est composé de jeunes lauréats du Conservatoire
National Supérieur de Musique de Paris. Il y a obtenu le 1er Prix
de Quatuor à cordes mention Très Bien, dans la classe de Vladimir
Mendelssohn et Agnès Vesterman. Depuis sa fondation en 2003, le
Quatuor Isé a également bénéficié de l’enseignement de Constantin
Bogdanas, Françoise Gnéri, Michaël Hentz, Jean-Jacques Kantorow,
Bruno Pasquier. Isé travaille actuellement auprès du Quatuor Ysaÿe
au CNR de Paris. Isé s’est produit dans différents festivals en
France et à l’étranger. Depuis sa création, le Quatuor Isé est
soutenu par les Concerts Vinteuil. Isé est dédicataire du
Troisième Quatuor d’Enguerrand-Friedrich Lühl.
Samika Honda, violon
Elle a remporté des concours tels que le Festival of Festivals au
Royaume-Uni, le Concours International d’Avignon, le Concours
Menuhin.
Ryoko Yano, violon
Lauréate des concours Tibor Varga, Stradivarius, des Concours de
Sendaï et de Genève, elle bénéficie du soutien des Montres
Breguet.
Sylvain Durantel, alto
Soutenu par la fondation Meyer, il a obtenu le Prix Geneviève et
Jacque-Dupont. Il se produit avec S. Marcovici, D. Pagin, S.
Wieder-Atherton.
Sietse-Jan Weijenberg, violoncelle
1er Prix du Conservatoire “Prince Claus” aux Pays-Bas, il est
soutenu par les fondations De Nuffic et Het VSB Fonds.
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