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Chopin Sacre Bortkiewicz • Préludes

Chantal Andranian, piano

POL 137 161

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Frédéric Chopin
25 Préludes Opus 28

Guy Sacre
24 Préludes

Serge Bortkiewicz
3 Préludes Opus 33

   
 


"Le prélude est une forme de musique absolue, destinée comme son nom l’indique, à être jouée avant un morceau de musique plus important ou comme introduction à une certaine fonction. La forme s’est toutefois étendue à de la musique tout à fait indépendante. Mais aussi longtemps que ce nom sera donné à un morceau de musique, l’œuvre devra, dans une certaine mesure, satisfaire à la signification de ce titre".
Le Prélude selon Rachmaninoff

Si l'oeuvre de Chopin a exercé une influence essentielle sur toute la littérature pianistique, et principalement ses Préludes, forme dédiée à la spontanéité et à la liberté de l'improvisation, Sergueï Bortkiewicz et Guy Sacre, avec leurs Préludes, m'ont paru illustrer admirablement cette filiation, Bortkiewicz par le souffle romantique et empreint de mélancolie "slave", Guy Sacre par le raffinement de l'écriture.

Chopin : Préludes opus 28
Composés pour la plus grande partie durant l'hiver 1838-1839 à la Chartreuse de Valldemossa, aux Îles Baléares, dans des circonstances très difficiles - pluies diluviennes, inconfort du séjour dans un monastère, santé chancelante du musicien - relatées par George Sand dans Un hiver à Majorque et Histoire de ma vie, les Préludes comptent sans doute comme l'une des oeuvres les plus saisissantes de Chopin : pièces brèves qui s'enchaînent de façon très contrastée, et remplies souvent d'une intensité proche du paroxysme.

Commentaires sur les Préludes de Chopin
24 Préludes opus 28 - 1838 Majorque

25ème Prélude posthume en Lab Majeur - 1834 Paris
En 1831, Chopin commence à écrire quelques préludes à Paris, mais ce n’est qu’en 1838 qu’il va se consacrer au recueil complet, à Majorque, en compagnie de George Sand et ses enfants. Il sait qu’à Paris le fidèle ami Jules Fontana attend pour les faire éditer. Déjà très atteint par la phtisie, le séjour à Majorque devient de plus en plus pénible ; ils trouvent refuge dans une chartreuse, mais le climat ne sera pas celui qu’ils attendaient, soleil mais aussi pluie incessante et habitants inhospitaliers.
Certains de ces préludes sont toutefois composés pendant des "heures de soleil et de santé" et de "bruits des rires enfantins sous la fenêtre" que décrit George Sand dans Histoire de ma vie. Robert Schumann, toujours enthousiaste pour l’œuvre de Chopin, écrira : Dans chaque pièce, la même fine écriture perlée : c’est Frédéric Chopin ; on le reconnaît jusque dans ses silences, à son souffle ardent. Il est demeuré le plus audacieux, le plus fier génie poétique du temps. Ce cahier contient aussi du morbide, du fiévreux, du farouche. Que chacun y cherche ce qui lui convient, seul le bourgeois n’y trouvera rien.

1) Ut Majeur. Agitato. Sur des basses tonales d’une main gauche parfaitement rigoureuse, la main droite chante avec les pouces, sur un rythme à 6/8 haletant et fiévreux. Vagues orageuses sur une mer déchaînée, plaintes dans la nuit.

2) La mineur. Lento. Composé en 1831 à Paris, Chopin pressent qu’il ne reviendra plus dans sa Pologne natale. Caractère lugubre d’une procession de moines sur une plage déserte, éclairée par un croissant de lune, vers quelque chapelle inaccessible. Sur la main gauche en accords de septièmes diminuées et sixtes majeures, et le mineur jonglant avec le majeur, la main droite chante avec ferveur et une émotion poignante.

3) Sol Majeur. Vivace. Des mouettes volent, puis se posent gracieusement sur de petites vagues d’une mer claire et scintillante.

4) Mi mineur. Largo. Sur la main gauche écrite en un mouvement chromatique avec des accords répétés et d’un contrepoint rigoureux, le désespoir tout à coup éclate sur la triple répétition de la même note à la main droite, d’une implacabilité qui navre le cœur. C’est peut- être le plus connu et le plus popularisé.

5) Ré Majeur. Allegro molto. L’écriture typique de Chopin aux intervalles disjoints, allant jusqu’à la onzième et en mouvements contraires aux deux mains, en forme une véritable mosaïque de notes, d’où se faufile une brève mélodie passagère et toujours poétique.

6) Si mineur. Lento assai. Le caractère religieux du chant à la main gauche qui vibre comme un violoncelle et l’insistance de la note qui se répète à la main droite, incolore. Note bleue ou goutte d’eau.

7) La Majeur. Andantino. Sur un rythme à trois temps, une esquisse d’hésitante et lointaine mazurka, murmurée, les yeux clos.

8) Fa# mineur. Molto agitato. Sur un rythme obstiné et saccadé déclamé par le pouce de la main droite, déferlent de fines croches à l’intérieur de chaque temps ; mais là ce sont des rafales de vent et d’orage, qui laissent sur les deux mesures finales entrevoir un regard visionnaire et hagard.

9) Mi Majeur. Largo. Laisse imager un chant patriotique si cher à Chopin tout en intériorité, sur une mélodie et des harmonies que l’on reconnaît presque dans l’Etude n°3 opus 10 Tristesse écrite d’ailleurs dans la même tonalité.

10) Ut# mineur. Allegro molto. La grâce et la légèreté contrastent toutes les deux mesures avec un chant d’étranges vocalises recueilli sur un rythme de mazurka, qui n’est pas sans rappeler celui de la dernière des Mélodies pour soprano et piano, qu’il dédicacera à Pauline Viardot.

11) Si Majeur. Vivace. L’élégance et la fantaisie de cette arabesque, où alternent tierces, quintes et sixtes, sur une main gauche qui ondule à 6/8.

12) So# mineur. Presto. Une vraie chevauchée héroïque avec une main gauche en accords bondissants dans une vision d’un cavalier perdu dans un paysage escarpé, comme cherchant l’infini dans l’inspiration de l’œuvre du poète Adam Mickiewicz, La Nation et les poètes polonais.

13) Fa# Majeur. Lento. C’est une rêverie qui semble glisser sur un rythme de barcarolle d’une écriture très dépouillée mais riche d’harmonies subtiles. La tonalité de fa# Majeur identique à celle de sa Barcarolle. Puis un passage piu lento, comme si le temps était suspendu. Et le premier thème reprend alternant là encore le mineur et le Majeur mais à deux voix, d’une excessive finesse, et comme irréelles.

14) Mib mineur. Allegro, pesante. sur des nuances crescendo, diminuendo, à chaque mesure, qui font penser à des flots mugissant dans la nuit, ou au vent qui s’engouffre dans les couloirs de la Chartreuse de Valldemossa, cependant que le final rappelle une fugitive descente de spectres sur une esquisse de chant grégorien.

15) Réb majeur. Sostenuto. C’est sans doute le célèbre Prélude "à la goutte d’eau". La magnifique cantilène sur une basse de la b qui se répète avec insistance, pour ensuite passer à la modulation d’ut# mineur avec un sol# en harmonique. C’est le secret des harmoniques chopinesques dans ce chant écrit sur des accord tels que ré# sol# do# ré#, puis mi sol# ré# mi, et do# sol# la# do# donnant une sonorité de cloche fêlée résonnant au loin. C’est le passage du rêve-cauchemar au réveil sur la phrase du premier thème qui revient en ré b Majeur mais tout en demi-teinte, moitié, rêve, moitié réalité, égaré.

16) Sib mineur. Presto con fuoco. C’est la tonalité de la Sonate funèbre, la seconde opus 35, la main gauche du même rythme haletant , d’une très grande rigueur. On imagine une chevauchée fantastique au milieu d’éclairs et de pluie diluvienne. George Sand écrit dans Histoire de ma vie son enfance avec un père féru de courses équestres, irresponsable, parcourant avec sa fille, émerveillée et fascinée, les forêts ensorcelées de La Mare au diable de son Berry natal. Chopin aurait sans doute été impressionné par les récits de sa dame de cœur à Nohant.

17) Lab Majeur. Allegretto. Sur un rythme à 6/8, ce prélude annonce déjà l’écriture de Rachmaninoff ou Scriabine avec une grande mélodie sur de larges accords répétitifs. Le final reprend pianissimo dans un halo sonore sur une basse de lab qui se répète toutes les deux mesures comme les douze coups de minuit.

18) Fa mineur. Allegro molto. La révolte, la fierté et l’indignation qui éclatent à propos du sort de la Pologne, avec ces traits acrobatiques tourmentés aux contours étranges. Mais tout est chant chez Chopin, comme des imprécations de vocalises d’opéra. Allegro molto et non presto comme si le lyrisme et le legato étaient omniprésents.

19) Mib Majeur. Vivace. C’est le régal des pianistes. La technique à l’état pur – mouvements contraires, écarts en triolets – mais quelle fine mélodie, égrenée par le cinquième doigt. Une campanella.

20) Ut mineur. Largo. Une impressionnante marche funèbre. Le cortège s’éloigne de fortissimo à pianissimo.

21) Sib Majeur. Cantabile. Sur une main gauche au contrepoint très recherché, à deux voix par mouvements contraires, très Bach et même brahmsienne, une mélodie toute simple, mozartienne et pourtant bien propre à Chopin.

22) Sol mineur. Molto agitato. Encore un thème très véhément à la main gauche accompagné à la main droite par des accords plaintifs et haletants, qui deviennent de plus en plus violents, comme des éclairs striés dans le ciel et des vagues rugissantes.

23) Fa Majeur. Moderato. En contraste, l’aquatique arabesque qu’Alfred Cortot décrit "naïades se baignant au soleil". Déjà l’impressionnisme avec Renoir ... ?

24) Ré mineur. Allegro appassionato. C’est l’apothéose. La perfection finale. Sur une basse obstinée allant au pouce de la main gauche en intervalles de quinzièmes. C’est un paysage de Van Gogh avec des traits striés et hachés. On est dans la folie et la rage, dans un caractère de fatalité. Si Chopin avait pu brandir un drapeau pour défendre sa patrie de la Révolution russe ! Cette mélodie, c’est un véritable hymne. Chaque phrase se termine par des gammes ou arpèges lancés à toute volée et pour terminer une descente chromatique en tierces, qui fait frémir. La mélodie atteint son apogée par crescendo stretto et fortissimo et se termine par trois Ré dans le plus grave du clavier. Si Chopin n’a pas écrit d’opéra, on peut dire que c’est le plus beau bel canto dédié au piano.

25) Posthume, Lab Majeur. Presto con leggierezza. Lumineux et aérien, s’éloignant sur des chants d’oiseaux.


 

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Compositeur français, né en 1948, Guy Sacre, n’appartient à aucune école et ne suit aucune mode. Son attachement indéfectible à la tonalité ne lui enlève ni sa liberté, ni sa désinvolture, aiguisé qu’il est par son goût pour la bitonalité et les échelles modales. Sa musique, d’une grande économie de temps et d’espace, joue sur le paradoxe entre un mélodisme simple, apparenté à l’univers de la comptine et une écriture harmonique élaborée, inventive, éminemment personnelle. Les domaines de prédilection de cet amoureux de la petite forme sont le piano et la mélodie. Une vingtaine de partitions : du piano sans lourdeur et sans préoccupation virtuose, exalté pour son timbre, ses vibrations, son pouvoir de chanter.
On lui doit un remarquable ouvrage, La Musique de piano.

Œuvres pour piano :
Neuf Contes moraux

Petits Exercices de la solitude
Soliloques : 7 pièces pour piano
Carnaval

Nouvelles Chansons enfantines

Les Préludes de Guy Sacre s’enfilent les uns après les autres comme de véritables petits poèmes. A part le treizième, très léger et staccato et le dix-neuvième, "détaché, sans sècheresse", tous présentent une écriture d’une très grande sobriété et plénitude. Pas une phrase qui ne soit surmontée d’une ligne mélodique. Tout doit chanter, même les successions de tierces et comme chez Chopin, on perçoit une angoisse à travers les respirations haletantes.
Il y a du Dutilleux dans le premier, du Ravel dans le deuxième et le vingt-et-unième, méditatif et avec un paysage central "un peu plus librement, hésitant " comme une improvisation. On respire des parfums de thym et de romarin dans un chemin de muletiers ensoleillé.
Du Messiaen dans le quinzième "vif et lumineux" sur une basse de réb et des septièmes montantes ou descendantes. La lumière y joue comme dans un vitrail.
Du Prokofiev dans le dix-neuvième, à l’humour grinçant de marionnettes et le vingt-deuxième aux mesures alternées de 3/4, 3/8, 2/4.
Du Milhaud dans le vingt-troisième.
Du Stravinsky dans le vingt-quatrième Berceuse de L’Oiseau de feu ?
Chantal Andranian

24 Préludes (1983) qui racontent comme on s’y attendait – mais avec quelle intériorité ! - ce que les doigts savent dire lorsqu’ils passent d’une tonalité à une autre. L’art de Guy Sacre ne sortira que plus fort d’une cohérence qui le relie à ce que la France a donné de plus organique dans sa tension permanente vers l’absence d’emphase et son projet séculaire de dire l’essentiel en peu de mots. Musique française donc ? Encore un écueil, si tant est qu’il en soit un vraiment un, dont la musique de Guy Sacre sort vainqueur.
Nicolas Bacri

Musique raffinée, totalement inclassable, écrite d’un trait aigu et sensible, et nous touchant au cœur d’une flèche précise.
Pierre Petit
 

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Sergueï Bortkiewicz (1877-1952) Préludes Opus 33
Sergueï Bortkiewicz, dont c'est le 150ème anniversaire de la naissance né à Kharkov (Ukraine) en Février 1877 dans une famille de la noblesse polonaise, étudie la musique auprès d'Anatoli Liadov au Conservatoire Impérial de Saint- Pétersbourg puis au Conservatoire de Leipzig, avant de se produire comme un brillant pianiste à travers toute l'Europe, jusqu'à la première Guerre mondiale. Toute la suite de sa vie d'exil, à Berlin puis à Vienne, sera marquée par la pauvreté.
L'influence de Chopin et de Rachmaninov apparaît dans toute son oeuvre, mais aussi, pour ses Préludes notamment, celle de Scriabine, Blumenfeld, Medtner. Elle séduit par la beauté de la mélodie, faite de mélancolie et de tristesse, et l'écriture brillante et virtuose. Il fut avec Anton Rubinstein, Scriabine, Glazounov et Rachmaninoff, disciple du grand Siloti à Moscou, lui-même élève favori de Liszt et Arenski. Mais il est Polonais.
1) N°7 en Fa# Majeur. C’est un nocturne sur un rythme de barcarolle. La main gauche ondule en triolets pendant que la main droite chante dans un sentiment de poésie et d’intériorité. Un passage central Un poco piu mosso à 9/8 en Ré Majeur, la main gauche en doubles-croches accompagnant une phrase piano dolce au début puis allant en s’amplifiant jusqu’à la reprise du thème initial mais mezzo forte con anima cette fois et accompagné de larges accords aux deux mains. Enfin la mélodie s’apaise sur des accords éthérés et lointains.
2) N°8 en Réb Majeur. Le plan est le même que le précédent mais le passage central est d'un caractère plus fiévreux et angoissé. La reprise du thème sera écrite pour le pouce de la main gauche que ponctuent les triolets avec de profondes basses, accompagné par la main droite qui reprendra le chant toujours en accords, d’un lyrisme allant jusqu’au paroxysme. Enfin un épilogue pianissimo avec le motif du début sur trois accords ppp.
3) N°5 en La Majeur. On imagine un chant montagnard d’une très grande pureté, aérien et transparent, d’une écriture à 4 voix, comme un quatuor. 23 mesures à peine suffisent pour créer un climat de sérénité.



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Chantal Andranian
Tout en suivant l'enseignement de Pierre Barbizet à Marseille, Chantal Andranian se passionne pour la littérature musicale déchiffrant dès qu'elle le peut les partitions de la bibliothèque du conservatoire.
Lauréate du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, de l'Ecole Normale de Musique et de la Fondation Cziffra, Chantal Adranian s'est aussi formée auprès de Lucette Descaves, Jean Micault pour le piano, Pierre et Nelly Pasquier, Geneviève Joy pour la musique de chambre.
Chantal Andranian a choisi d'orienter la majeure
partie de son activité sur le duo de piano (piano à quatre
mains et deux pianos) avec sa soeur Gisèle et a pu ainsi
 explorer, au fil de multiples concerts, la majeure partie du répertoire pour cette formation, et notamment les musiques française et russe.



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